Le scandale Verizon, qui a éclaté après les révélations du - TopicsExpress



          

Le scandale Verizon, qui a éclaté après les révélations du Guardian sur la saisie automatique des centaines de millions de données téléphoniques de citoyens américains, pourrait bien constituer la première étape dune série de révélations sur les pratiques despionnage des communications opérées dans le plus grand secret par lEtat américain. Le quotidien britannique affirme, en effet, dans son édition de vendredi 7 juin, que lAgence nationale de sécurité américaine (NSA) et le FBI ont ainsi accès aux serveurs de neuf géants américains de lInternet, dont Microsoft, Yahoo!, Google et Facebook, pour y surveiller les activités détrangers. Le quotidien américain The Washington Post publie des documents sur ce programme secret, fournis par un ancien employé du renseignement. Ces documents, dont une présentation PowerPoint, expliquent le partenariat entre lagence despionnage NSA et les sociétés Internet. Le programme secret, au nom de code Prism, est en place depuis 2007 et permet à la NSA de se connecter aux serveurs des entreprises, via un portail, pour consulter des informations sur des utilisateurs dont il existerait des éléments permettant de penser raisonnablement quils sont à létranger, le tout sans ordonnance de justice. La loi américaine protège ses citoyens dune surveillance faite sans ordonnance, mais les personnes hors du territoire ne bénéficient pas de cette protection et peuvent être espionnées en toute légalité. SKYPE, UN DES ACCÈS LES PLUS RICHES Selon le journal, les analystes qui utilisent le système sur un portail Internet à Fort Meade doivent entrer des sélecteurs, ou mots-clé de recherche, de façon à ce que la probabilité que la cible soit étrangère dépasse 51 %. Skype, AOL, Youtube, Apple et Paltalk participeraient également au système, et la plateforme dhébergement de fichiers Dropbox devrait être ajoutée prochainement. Selon le Guardian, la NSA peut consulter les courriers électroniques, les chats vidéo et audio, les vidéos, les photos, les chats comme Skype, les transferts de fichiers, les détails des réseaux sociaux, et plus. Les communications par Skype peuvent être espionnées en direct. Il sagit de lun des accès les plus riches (...) pour la NSA, selon le Guardian. Plus de 77 000 rapports de renseignements ont ainsi cité PRISM. PAS DENTRÉE CACHÉE Dans un communiqué adressé aux deux quotidiens, Google a démenti lexistence de liens directs entre ses serveurs et les services de renseignement américains. Nous ne divulguons de données à lEtat fédéral quen accord avec la loi, et nous examinons ces demandes avec attention. Des personnes affirment que nous avons créé une porte dentrée cachée pour lEtat dans nos systèmes, mais Google na pas de porte dentrée cachée pour que lEtat accède à des données privées dutilisateurs. Le responsable de la sécurité de Facebook, Joe Sullivan, a également publié un communiqué employant des termes similaires. Apple a, lui aussi, nié avoir connaissance de ce programme, par la voix de so porte-parole, Steve Dowling : Nous ne fournissons aucun accès direct à nos serveurs à des agences gouvernementales, et toute agence de ce type recherchant des données sur un client doit obtenir un mandat judiciaire. CELA VA AU-DELÀ DORWELL Mais ces révélations ont concrétisé les pires craintes des défenseurs des libertés individuelles, qui tentent depuis des années de faire la lumière sur lutilisation par le gouvernement du Patriot Act, la loi votée après le 11-Septembre. Cela va au-delà dOrwell, a dénoncé Jameel Jaffer, de lONG American Civil Liberties Union (ACLU), en référence au livre futuriste de George Orwell, 1984. Une poignée délus, démocrates comme républicains, a dénoncé une atteinte à la vie privée indéfendable et inacceptable, selon les mots du sénateur Bernie Sanders. La saisie et la surveillance par la NSA de quasiment tous les clients de Verizon est une attaque stupéfiante contre la Constitution, a dénoncé le républicain Rand Paul. De son côté, la Maison Blanche a démenti espionner les citoyens américains ou les personnes vivant aux Etats-Unis. Des parlementaires ont ensuite confirmé que le programme existait sous cette forme systématique depuis 2007, mais ne concernait que les métadonnées telles que le numéro appelé et la durée dappel, et non le contenu des conversations. Sans confirmer formellement lexistence de ce programme, la Maison Blanche a assuré quil était indispensable à la lutte antiterroriste. A lire : Scandale Verizon : Washington défend la saisie de millions de données La priorité numéro un du président est la sécurité nationale des Etats-Unis. Nous devons avoir les outils nécessaires pour faire face aux menaces posées par les terroristes, a déclaré un porte-parole de la Maison Blanche, Josh Earnest. Le système a permis déviter un attentat terroriste important aux Etats-Unis ces dernières années, a même assuré le président républicain de la commission du renseignement de la Chambre des représentants, Mike Rogers. Le directeur du renseignement américain, James Clapper, a estimé, pour sa part, que ces fuites menaçaient la sécurité nationale. Dans un communiqué, M. Clapper a indiqué que la divulgation non autorisée dune ordonnance de justice secrète [forçant lopérateur américain Verizon à livrer à lAgence nationale de sécurité la totalité des données téléphoniques de ses abonnés] pose une menace potentielle à notre capacité à identifier et à répondre aux risques auxquels est confronté notre pays. ILS PEUVENT VRAIMENT VOIR VOS IDÉES En 2006, le quotidien USA Today avait provoqué la stupeur en révélant que la NSA récoltait secrètement les données de communications dAméricains auprès des grands opérateurs. Le programme ne concernait alors que les communications entre un interlocuteur situé aux Etats-Unis et un autre à létranger. Il avait ensuite été transféré sous lautorité dune cour secrète de 11 juges chargés dapprouver toute écoute. Verizon sest contenté de relever dans un communiqué que la compagnie était légalement obligée dobéir à une telle ordonnance. Une expérience directe de ces systèmes et un sentiment dhorreur face à ses possibilités a poussé un officier du renseignement à fournir la présentation PowerPoint sur Prism et dautres documents au Washington Post pour révéler ce quil estime être une intrusion choquante dans la vie privée, écrit le Washington Post. Ils peuvent vraiment voir vos idées se former au fur et à mesure que vous les tapez, a confié cet officier au journal.
Posted on: Mon, 18 Nov 2013 23:05:06 +0000

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