Le texte de Michel David dans le journal Le - TopicsExpress



          

Le texte de Michel David dans le journal Le Devoir: Décidément, les enchères montent vite. Alors que Jacques Parizeau voulait simplement offrir une « porte de sortie » au gouvernement Marois, Lucien Bouchard lui promet un « triomphe » s’il recule sur son projet de Charte des valeurs québécoises. Encore un peu et on va lui garantir un plébiscite à la prochaine élection ! Le problème est qu’en politique, un recul se transforme rarement en « coup de circuit ». Après avoir fait de la laïcité intégrale une question quasi existentielle, il devient délicat de battre en retraite. On peut toujours abandonner un projet économique controversé, annuler une nomination ou tabletter un rapport, mais renier un principe est plus douloureux. Ceux - et ils sont nombreux - qui appuient son projet reprocheraient au gouvernement de s’écraser. Ceux qui s’y opposent demeureront méfiants et croiront à un simple repli stratégique, en attendant le jour où le PQ sera en mesure d’obtenir une majorité parlementaire qui lui permettra de revenir à la charge. S’en tenir aux recommandations de la commission Bouchard-Taylor sur la question du port de signes religieux, comme le suggèrent MM. Bouchard et Parizeau, permettrait peut-être d’isoler les libéraux, mais cela irait moins loin que ce que propose la CAQ, dont le PQ cherche précisément à s’approprier le vote. Il ne faut pas se faire d’illusions : les partis d’opposition ne laisseront pas le gouvernement s’attribuer les mérites d’un éventuel compromis. Ce sont eux qui l’auront forcé à entendre raison. Il s’en trouvera même pour l’accuser d’avoir renié une autre promesse électorale, comme Raymond Bachand lui reprochait de ne pas avoir aboli la taxe santé. À en croire les rumeurs de préparatifs qui se multiplient, il existe un sérieux risque qu’il opte plutôt pour la fuite en avant et précipite le Québec dans une élection qui risque d’envenimer un climat déjà tendu. *** Ni M. Parizeau ni M. Bouchard n’ont voulu accuser le gouvernement d’électoralisme, comme le fait ouvertement l’ancien président de la SSJB de Montréal, Jean Dorion, dans son essai intitulé Inclure. Quelle laïcité pour le Québec ? Il juge très sévèrement l’irresponsabilité et la courte vue du gouvernement Marois, qui a renoué avec le « nationalisme canadien-français » de Duplessis et dit à la population ce qu’elle veut entendre plutôt que ce qu’elle aurait intérêt à comprendre. M. Dorion en indisposera sans doute plusieurs en affirmant que « le Québec français doit faire une place, en son sein même, à une certaine part de diversité ethnoculturelle et religieuse, un peu comme le Canada anglais a réussi à le faire », notamment à Montréal. On peut reprocher bien des choses à M. Parizeau, mais certainement pas d’être un promoteur du multiculturalisme ou de manquer de courage politique. S’il pensait que l’interdiction du port de signes religieux à l’école ou dans les hôpitaux était nécessaire à la protection de l’identité québécoise, il l’appuierait, peu importent les cris d’indignation du Canada anglais, qui ne l’ont jamais empêché de dormir. On dira qu’après sa malheureuse déclaration du soir du référendum, il aurait pu s’abstenir de faire la leçon au gouvernement. L’étonnant est plutôt de voir ces gens qui étaient si catastrophés à l’époque et qui ne semblent pas être le moindrement soucieux du tort que le projet de charte risque aujourd’hui de causer à la souveraineté, en permettant à Ottawa de se poser en défenseur des communautés culturelles face à l’intolérance québécoise. *** Le penseur du « nous » péquiste, Jean-François Lisée, a écrit des pages lumineuses sur le « sens des responsabilités » dont les souverainistes doivent faire preuve dès aujourd’hui, préfigurant celui qui prévaudra dans un Québec indépendant. « Une des raisons qui ont poussé des générations de Québécois, hier fédéralistes, à épouser la cause souverainiste est l’obstination du Canada anglais à nier la différence québécoise et sa complexité, son refus obstiné d’adapter son régime politique à cette diversité […] Cette expérience que les Québécois ont subie doit les conduire à pratiquer la politique inverse, donc à reconnaître la diversité et la complexité qui existent en leur sein et autour d’eux, à en admettre les contraintes et les besoins », écrivait-il dans son livre Sortie de secours (2000). Dans son essai suivant, Nous, publié en 2007 en pleine crise des accommodements raisonnables, il avait eu des mots très durs à l’endroit de Mario Dumont : « Un mauvais leader se saisit d’un événement d’actualité ou d’un motif de mécontentement pour l’enfourcher sans se soucier du dommage causé ou de sa capacité à conduire la société vers un équilibre nouveau, plus satisfaisant, au sortir de la crise qu’il a provoquée en exacerbant le malaise. » Très juste.
Posted on: Sat, 05 Oct 2013 04:29:43 +0000

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