Les Berbères occupèrent le nord de lAfrique septentrionale, de - TopicsExpress



          

Les Berbères occupèrent le nord de lAfrique septentrionale, de la Méditerranée au Soudan, de lAtlantique à lEgypte. Les Berbères étaient liés par leur langue et non par leur religion, les croyances païennes issues dune assimilation dautres cultures. Les Berbères sacralisaient leur environnement, tel les montagnes, les grottes ou encore les rochers. Ces lieux étaient assimilés à des divinités ou au siège dun être divin. Hérodote dans Histoires (IV, 184) et Pline lAncien dans Histoire Naturelle (tome 1, ch.1, par.6) mentionne lAtlas «La colonne du ciel» comme lobjet dune vénération. Maxime de Tyr dans ses Dissertations (VIII, par.7) confirme que les populations locales sacralisaient lAtlas. Les habitants de Ténérife nommèrent lAtlas par les termes Dyris et Addiris. Par ailleurs, les Guanches de Ténérife vénéraient leur dieu Atguaychafunataman «Celui qui soutient les cieux», proche de la conception grecque de lAtlas qui soutient le monde. Les connaissances actuels supposent que les Berbères auraient adoré BoulQornin, lancien Balcaranensis tunisien issu de la divinité Saturnus Balcaranensis et qui fut remplacé par le Baal phénicien auquel fut superposé Saturne, lépithète de Soharensis fut ensuite ajouté à Henchir bou Bekr. Baal Qarnin adoré par les Phéniciens fut sans aucun doute adoré par les autochtones berbères, ce Baal était une divinité sémitique tel le Baal de lHermon ou le Baal du Liban, la parèdre de ce dernier était Tanit Pené Baal mentionné dans une inscirption punique de Bordj Djedid. Saturne est fréquemment mentionné sous le nom de Saturnius, tel à Aïn Zana sous linscription Deo frugum Saturnus frugifero Augustus et à Fontaine-Chaude sous linscription Deo Sancto frugifero. Dautres inscriptions se référant aux génies des montagnes furent découvertes à proximité dAumale dédiée au génie de la montagne de Pastorianensis qui protège contre la violence du vent et à Chemton en Tunisie. De nos jours, les Touareg craignent encore les génies des montagnes. Pline lAncien nous rapporte en reproduisant un passage du Périple dHannon que demeurent dans lAtlas les Aegipans et les Satyres alors que les Cathaginois les mentionne plus au sud, ce quaffirme également Solin dans son Polyhistor (par.25). Un écrivain arabe du XIIème siècle mentionne dans la montagne de Fellel du Sahara des êtres similaires. Le massif de lIddinen à 30 kilomètres au nord de Ghat, les Touaregs Azgers craignent les génies de ces lieux. Les Touaregs Ahaggar redoutent les esprits Alhinen (de larabe Eldjinn) du mont Oudan, une croyance dorigine arabe est venue se joinde à une superstition berbere. Le mont Koudiat au nord de Temanghaset et à lest de lIlaman est aussi craint pour les mêmes raisons. Les populations des Canaries étaient effrayés par le pic de Teyde désigné dans leurs croyances comme lenfer nommé Echeyde habité par le démon Guayota ou Huayota, celui de Palma était appelé Irnene. Le culte des rochers était vénéré par les Berbères. Pline lAncien dans son Histoire Naturelle (L.II, ch.7, par.44) et Pomponius Méla dans son De situ orbis (L.I, ch.8) nous apprenent lexistence en Cyrénaïque dun rocher consacré à lAuster provoquant des tempêtes de sables si la main de lhomme le touche. Près du cratère de la caldera à Palma aux Canaries se trouvait un rocher à la forme dun obélisque nommé Idafe. La tribu Tanansu lempêchaient selon eux de tomber par des processions et des chants ainsi que des entrailles danimaux quils mangeaient et parfois, des victimes étaient jetées du haut des montagnes voisines. Sur la Grande Canarie, les religieuses nommées Magadas faisaient des pèlerinages en tenant dans leurs mains des branches de palmiers et des vases remplis de lait et de beurre quelles versaient sur le rocher Tismar dans le district de Galdar et Vimenya dans le district de Telde dans les temps de détresse en chantant des airs funèbres appelés Endechas et en dansant. Puis, elles battaient leau de la mer avec force grâce à leurs baguettes et elles se mettaient à hurler. Une autre pierre des Canaries nommée Hadjar Gaïd située près de Guertoufa entre Tiharet et Relizane était vénérée par des sacrifices sanglants mais nous ne savons pas à quel culte cette pierre était liée, et de la même façon, en dautres lieux des Canaries se faisaient des libations de lait dans des trous et des canaux creusés dans la roche destinés à recueillir le liquide. Des fosses à sacrifices entourées de pierres amoncelées furent aussi découvertes. De nos jours, un aérolithe dans le qsar de Tementit au Touat fait lobjet dun culte. Les cavernes furent vénérées chez les Berbères. Masquerey dans Comparaison du vocabu- laire des Zénagas affirme lexistence dun dieu des cavernes appelé Ifrou ou Ifri mais aucune découverte ne le confirma. Le dieu des cavernes le plus célèbre se nomme Bacax, sa grotte se situe près dAnnouna (Thibilis). Son nom fut retrouvé dans de nombreuses inscritions latines. Devant sa grotte se faisait les sacrifices. Une autre divinité des cavernes est connue sous le nom de G D A S retrouvé à la grotte Rar Zemma aux environs de Constantine. Des scientifiques supposent que ce nom signifie Giddabae deo augusto sacrum. À la Grande Canarie, à proximié de Trede se situe la Montagne des quatre portes, une grotte spacieuse au sommet dune montagne volcanique. Les ouvertures sont séparées par des piliers, devant chacun dentre eux se trouve une esplanade taillée dans le roc et servant de péristyle. Dans lîle de Fer aux Canaries, la grotte dAsteheyta sert de retraite à celui qui implore la divinité par de temps de sécheresse. La divinité apparaissait et remettait un porc à lhomme en signe dacceptation des prières. Les Berbères vénèrèrent lair sous linfluence des étrangers, ainsi, Junon était le nom donné à lair selon linscription latine trouvée à Naraggara (Sidi Yousof). Les sources des rivières étaient sacralisées par les Berbères. Ces divinités nous sont connues par les inscriptions Genius, sans doute sous linfluence romaine ainsi au Sig, le Génie du fleuve est Genius fluminis, à la source Bou Merzoug est mentionnée par linscription Génie de lAmsaga issu de lancien nom du fleuve, une autre inscription mentionne la divinité Alexandriana, à Fontaine du Caïd près de Batna étaient adorés la divinité des eaux et le Génie de la Fontaine associé à Jupiter. Les Berbères imitèrent les Romains en désignant un Génie à leur ville, cet être personnifie la cité. Ainsi sont recensés le Génie de Lambèse du village de Lambèse, le Génie de Rusicada, le Génie de Henchir Masfouna, le Génie de Sour Djouab, le Génie des colonies cirtéennes, le Génie de la colonie à Mila, le Génie de Mactar, le Génie de Subzavar, le Génie de Phua, le Génie du municipe à testour, le Génie du municipe de Sataf, le Génie de la Civitas celtianensium chez les Beni Oualbân, le Genius populi Cuiculitani à Djemila, le Génie de la colonie à Henchir Sidi Ali bel Qâsem, le Génie de loppidum Lamsortense à Henchir Mafouna, le Génie de la colonie Julia Veneria Chirtae novae à Henchir Djezza, le Génie de la bourgade à Marcouna, le Génie de Thibar à Henchir Amamet, le Génie du peuple à Aïn Zana à Constantine, le Génie de Novar chez les Beni Fouda, le Génie de Gadimefala, la divinité de Gouraï près de Tébessa, le génie nommé Auzio Deo Genio près de Bordj Hamza. Les Berbères vénéraient aussi les astres et particulièrement le soleil. De nombreuses inscrip- tions latines sont dédiées au soleil, tel Soli deo invicto dans la plaine de Batna. Les Guanches de Palam appelaient le soleil Magec et Aman «Seigneur», Amanai a le sens de «Dieu» en touareg aoulimmiden. Selon Macrobe dans ses Saturnales (L.I, ch.21), les Lybiens adoraient le soleil couchant en tant que Hammon (Amen) représenté avec des cornes de bélier symbolisant les rayons du soleil. Ammon ou Hammon ou Amen est donc un dieu dorigine berbère. Un monument retrouvé représentait Gourzil, son père était Jupiter Ammon quil engendra avec une génisse. Gourzil était similaire à Apollon et réprésenté par un taureau quon portait à la guerre. El Bekri mentionne au XIème siècle en Tripolitaine une idole de pierre nommée Gorza qui guérissait les troupeaux. Ce nom Gorza se retrouve dans certaines localités selon Polybe dans ses Histoires (L.I, par.74) tandis quune plaque dairain mentionne la civitas Gurzensis. De plus, El Bekri signale dans lAtlas entre Aghmât et le Sous des Berbères qui idolâtrent un bélier. Toutefois, la tribu des Atlantes dérivée de Atarantes regardaient le soleil se coucher et se lever en prononçant de terribles paroles contre un astre funeste selon Hérodote dans ses Histoires (L.IV, par.184) et Pline lAncien dans son Histoire naturelle (L.V, ch.8), cette tribu ne distinguait pas le lever et le coucher du soleil par des noms distincts. La lune était adorée par les Berbères nomades demeurant entre le lac Tritonis et lEgypte selon hérodote, par les Berbères de louest et par les Guanches. Ces populations observaient les différentes phases de la lune, les Berbères avaient assimilé lastre à la déesse céleste de Dougga et de Carthage, celle-ci elle même apportée par Didon que les Phéniciens nomment Astro Akhé dont le culte fut introduit à Rome par Caracalla selon Hérodien dans son Histoire Romaine (L.V, ch.VI, par.4). Toutefois, le nom berbère de la lune est masculin et se nomme Aiour ou Aggour. Les Berbères vénèraient dautres corps célestes mais peu de preuves existent ou ont été retrouvé. La planète Vénus porte actuellement le nom de Lemrar en zaouaoua, chez les Aouelimmiden elle se nomme Tatari en tant quétoile du soir et Amaouen n ehad ou amaouen achimmelech en tant quétoile du matin, chez les Ahaggar elle se nomme Tafrit ta n toufat «Etoile du matin». Précisons que les Ahaggar plaçèrent dans le ciel de nombreuses scènes, tel les Pléiades nommées les «Filles de la Nuit» (Chêt Ahadh, Chettahat pour les Aouelimmiden), six possèdent un nom, à savoir Mâteredjré, Erredjâot, Mâteseksek, Essekâot, Mâtelaghlagh, Elleghâot et la septième est assimilé à loeil dun garçon qui sest envolé au ciel. Orion en touareg se nomme Amanar, elle a deux interprétations, à savoir quil sortit dun puit vaseux et Rigel est le dernier pied quil sort de la boue (la dernière étoile) quand la constellation monte à lest, lautre version est quOrion est un chasseur ceint de sa ceinture (le Baudrier dorion en amanat, Tadjebest en ahaggar et en aouelimmiden) et il est précédé des Gazelles nommées Ihenkadh, la constellation du Lièvre. La Grande Ourse et la Petite Ourse représentent une chamelle et son petit, lEtoile Polaire est une noire appelée Lemkechen «Tiens» car elle doit tenir le petit Chameau Aoura pour pouvoir traire sa mère. Des étoiles symbolisent une assemblée qui délibère pour savoir sil faut tuer la femme noire tandis que lEtoile Polaire est immobile de peur. Larrivée de lIslam modifia la signification de la Grande Ourse, elle devint une chamelle qui aurait appartenu à Noé. Sept nobles dont un Touareg la tuèrent et ces meurtrier se furent métamorphosée en chacal, en caméléon, ... et le Touareg fut changé en ourane ou arata, un grand lézard. Depuis, les Touareg ne dévorent pas lourane de peur de tuer leur oncle maternel. Le Scorpion est appelé Tagherdamt «Scorpion» ou Tazzeit «Palmier». Létoile Antarès correspond à Amrot, un jeune homme souhaitant monter sur le palmier mais il reste à mi-hauteur pour admirer de belles jeunes filles, les Tibaradin vêtues de haoulis rouges venant de la mare nommée Tesâhak. La Voie Lactée est appelée Ajgou u tignaou «Poutre du ciel» à Bougie et Mahellaou pour les Touareg. Trois étoiles du Grand Chien sont appelées Ifarakraken «Bruit dun éventail» et létoile Beta est nommée Aouhem «Le petit de la Gazelle», deux étoiles du Navire sont Tenâfalet «La Richesse» et Tôzzert «La Pauvreté», Aldébaran se nomme Kôkoyyodh et Canope sappele Ouadit. Larc en ciel se nomme Abechchi à lOued Rir, en harakta Abeggas «La Ceinture», en zouaoua Thislith b ouanzar, Thisrith n ounzar chez les Botioua dArzeu, Thaslit nounzer «La Fiancée de la Pluie» chez les Beni Iznacen, Taslith n oujenna «Fiancée du ciel» chez les Beni Menacer. La pluie Anzar est un être masculin, il est personnifié dans un conte de Ouargla et larc en ciel devient donc la fiancée de la pluie. Pour provoquer la pluie, les Berbères de Aïn Sefra de Tlemcen à Mazouna prennent un cuillère de bois appelée en kabyle aghendja habillée avec des chiffons comme une poupée symbolisant la fiancée nommée Ghondja qui est promenée solennellement aux tombeaux des marabouts locaux en chantant des couplets spécifiques. Dans loasis du Touat à Tit, la population habillent une cuillère de bois avec des vêtements féminins, une jeune fille la porte en prononçant : «O cuiller! ô prairie! Seigneur, améliore le temps de la chaleur! Ô Seigneur! Au nom du prophète!» Les Guanches séparaient les jeunes du troupeaux afin que leurs cris émeuvent le ciel, ou bien les hommes et les troupeaux jeûnaient. De nombreux dieux nous sont connus par lépigraphie latine mais nous ne connaissons ni leurs attributions ni leur nature, les inscriptions se situent à Cherchel, près de lOued Marcouna, près de lOued Tezzoulet, à Lamoricière, à Henchir Remdan en Tunisie, à Aïn Kebira. Peut être ces divinités sont des rois Maures divinisés, ainsi, Autiman associé à Mercure dans une inscription à Lambèse est comparé au Mastiman de Corippus et correspondant pour certains au dieu de la guerre tandis que dautres voyaient en lui le Jupiter Toenarius similaire au Jupiter Tartarius correspondant au Dis Severus de linscription latine. Des victimes humaines étaient immolées en son honneur en temps de peste. Aulisva était adoré dans la région de Tlemcen avec des inscriptions découvertes à Agadir et à Aïn Khial. Kautus Pates est mentionné à Khenchela et Kaub dans le Chetabba. Une inscriptions de Henchir Matkides nous apprend cinq dieux du pagus de Magifa, à savoir Masidenis, Tikikvae, Sugganis et Iesdanis qui possèdaient une statue chacun. Linscription Iocoloni deo patrio à Sidi Yousof mentionne un Iocolo, cette dernière est une épithète de Deus patrius donnée à Baliddir ou Baldir dans les inscriptions de Guelaat bou Sba, à Sigus et un autre à Henchir el Bez. M.G.Mercier traduit iddir par «le Dieu vivant» et dautres rapprochent iddir du nom de Abbadiri Sancto dans linscription de Miliana, il fut ajouté dans les divinités puniques par Saint Augustin tandis que Priscie donne le nom dAbbadia au bétyle avalé par Saturne. Iddir pourrait sêtre crée sous linfluence de Rome et des peuples en auraient fait un grand dieu local, du moins en Mauritanie comme lindiqueraient deux inscriptions, à savoir celle de Bougie dédiée à Numini Mauretaniae et genio Thermarum et celle de Aïn Kebira honorant Numini Maur. Selon les Espagnols, les Guanches vénéraient un dieu suprême et Viana rapporte que ce dieu se nommait Hucanech, Guayaxarax (de Achguoyaxiraxi «Le Conservateur du monde»), Acucanac, Menceito, Acoron, Acaman, Acuhurajan et toutes signifiant «Tout-Puissant, Protecteur et Créateur de tout être, sans principe et sans fin, cause des causes». Les mots Acoron et Acaman signifient en berbère «Le Grand» et «Le Ciel». Toutefois, les Espagnols altérèrent les mots guanches. Ainsi, Achaman «Dieu suprême» est plus juste quAcaman et se rapproche du touareg aouelimmiden Aochina «Le Ciel», ce mot se rattache à la racine G N qui donne en zouaoua Thignouth «Nuage» et Igenni «Ciel» et dans dautres dialectes se rapporte à Ajenna et Ijenni. Mais ces révélations de Viana sont sujettes à discussions. Pour Viera, le dieu serait appelé Eraoranhan (Eraorangan pour Galindo) sur lîle de Fer, il siègeait avec Aroreyba, la déesse des femmes, sur les deux rochers de Bentayga. Après leur conversion au Christianisme, les habitants de lîle de Fer nommèrent Jésus Eraoranhan et Marie fut appelée Moreybo. Selon Espinosa, le dieu suprême aurait crée lhomme et la femme de la terre et de leau, les troupeaux leur furent donnés pour les nourrir. Dieu leur dit de pratiquer lélevage car il ne leur donnerait pas plus de bêtes pour manger. Dieu créa plusieurs classes de personnes, à savoir les Achicaxac les paysans qui sont la dernière classe, les nobles Achimencei et les chevaliers Cichiciquitzo. Dautres divinités existent mais nous ignorons les noms indigènes mentionnés par les Grecs et les Romains que les Berbères empruntèrent ou assimilèrent à ces cultures. Hérodote dans son Histoire (L.II, ch.50) nous apprend que les Lybiens utilisèrent les premiers le nom Poséidon. Ampélius dans son Liber memorialis (ch.IX) se réfère à un cinquième Apollon né en Lybie. Selon Hérodote dans ses Histoires (L.IV, ch.180), Pomponius Mela dans son De situ orbis (L.I, ch.7) et Pausanias dans son Description de la Grèce (L.I, ch.IV), Athénê Tritogénis est née de Poséidon et de la nymphe du lac Tritonis. Pour Hérodote, les Berbères vénèraient la déesse Athénê appelée Athena par les Grecs par des rites paternels que les Vierges des Auses éxécutaient. Une inscription à Aïn Goulea en Tunisie et une autre à Henchir El Matria mentionnent un dragon Draconi Augusto. Peut être ce dragon est à rapproché du culte des païens qui adoraient un serpent de bronze à tête dorée à Tipasa que sainte Salsa jeta à la mer, provoquant son supplice. Le panthéon berbère sest enrichi par la divinisation des rois. Une inscription latine est consa- crée à Juba et au Génie Vanisuensis à Tassammert et Minucius Félix cite dans Octavius (ch.XXIII) : «Et Juba, Mauris volentibus, Deus est». À Bougie a été découvert un fragment dinscription dédiée au roi Ptolémée, fils de Juba, un autre morceau à Alger et un à Cherchel au Génie du roi Ptolémée. Les habitants de Thubursicum Numidarum (Khamissa) ont sacralisé Hiemsal, fils de Guda. Par ailleurs, les Berbères adoptaient les moeurs et les coutumes des peuples qui les conquéraient , ainsi, les Berbères assimilaient les dieux de Rome après les divinités de Carthage, à savoir Jupiter, Junon, Pluton, Pallas, Vénus, Apollon, Diane, les Nymphes, Neptune, Mercure, Silvain, Bellone, Cérès, Hercule, Minerve, Mars, Esculape, les Dioscures, Tellus, Hygie, ... mais aussi les divinités orientales, tel Mithra, Malgabel, Mater Magna, Jupiter Dolicheles, Jupiter Heliopolitanus, Isis, Sarapis. Des demi-dieux sont recensés dans le panthéon berbère engendrant des légendes. La soeur de Yala ben Mohammed el ifreni accoucha vierge de son fils après sêtre baignée dans une source deau chaude où sabreuvent les animaux sauvages, la bave de ces bêtes fécondèrent la femme. Lenfant fut ainsi nommé Kelmârn ibn al Asad «Fils de Lion». Une autre légende rapporte la découverte du corps dAntée qui mesurait 60 coudées, père de Sophax et ançêtre de Juba. Un autre géant assimilé par les Juifs et les Musulmans sous le nom Sidi Oucha (Josué) serait enterré au bord de la mer chez les Beni Chaban dans la région de Nedromah. Parmis les êtres fabuleux existent les génies nommés sous le nom arabe Chamârikh au XIème siècle de notre ère chez les Benou Oursifan. Les Chamârikh sont les démons familiersde cette ethnie. Les historiens arabes rapportent lexistence des ces génies familiers de la Kahinah, Dihya, fille de Tâbet de la tribu des Djeraouas. Ces démons lui annonçèrent la victoire finale sur les Arabes. Cette faculté prophétique nous est également rapportée par Procope dans De bello Vandalico (L.II, ch.8) quand les Maures usèrent de lart de prédication des femmes lors de leur expédition de Bélisaire contre les Vandales. Au Xème siècle chez les Ghomara du Maroc, Tangrit, tante de Ha-Mim, et Djadjou, sa soeur, étaient des devineresses réputées. Toutefois, le don de prophétie étaient aussi accordé aux hommes berbères, tel le devin Feïlaq des Kotama. Les Berbères craignaient les ogres relativement présents dans les contes populaires. Chez les Fadhilah et les BenouAqidân à louest de lEgypte, la tradition prétendait que fréquemment le nouveau né féminin changeait de forme pour prendre celle dun ogre, le Ghoul, ou dune Silah pour se jeter sur les voyageurs. La plupart des noms désignant les ogres sont dorigine berbère, ils sont nommés Amza à Ouargla, Thamzat ou Tamzat au féminin qui dérive de la racine M Z «Saisir» ou «Prendre» chez les Beni Menacer, Aouaghzeniou chez les Zouaouas. Logresse se nomme aussi Taghouzant en chela du Tazeroualt et Tserial en zouaoua. Les termes arabes sont Ghoul ou Zellouma par exemple. Toutefois, dans les contes qui sont un mélange de traditions diverses, anciennes et tardives, les ogres sont nommés Djohala (en arabe «Ignorants»). Les cultes rendus aux dieux sont presques inconnus concernant les divinités dorigine berbère car les Berbères assimilèrent les cérémonies des Phéniciens, des Romains et parfois des Grecs. Les Guanches se constituèrent leur propre culte sans être influencé par les étrangers du fait de leur isolement. Viana cite la caste des Harimaguadas chez les Guanches qui vivaient en commun, faisaient voeu temporaire de virginité, instruisaient les enfants, assistaient aux cérémonies de pluie et les hommes étaient interdits de les regarder. Leur demeure se nommait Tamogantin acoran «Maison de Dieu» traduit en berbere par Tigimmi tin amoqran. Une de leurs cérémonies étaient la consultation par le sommeil, ils se couchaient sur une tombe et la réponse leurs apparaissaient en songes, divination existante aussi chez les Nasamons. Les principales fêtes berberes sont saisonnières symbolisant les principaux changements de lannée. Ces cérémonies sadressent aux formes invisibles et se déroulent près des tombeaux des marabouts populaires. Les principales fêtes se nomment Ennaïr, Ansera la fête de leau, Achoura, ... Une tradition affirme que chez les Berbères Beni Geldîn et Fazânah de Tamerna entre Sabâb et les montagnes de Targhîn, les habitants traçaient un écrit quils se communiquaient entre eux pour découvrir lauteur dun vol. Le voleur saisissant lécrit était pris de tremblements sarrêtant lorsquil avouait. Une autre légende affirme quun homme nommé Ibn Kosyah «Le fils du petit manteau» vivait dans les montagnes des Medjeksa du Rif. Lorsquil retournait son manteau, ses adversaires et leurs bêtes périssaient quelques soient leur nombre. De nombreuses autres légendes usant de la magie sont recensées chez les Berbères. Les femmes berbères étaient réputées pour être de puissantes sorcières depuis lAntiquité, Virgile fit consulter par Didon une prêtresse massylienne pour retenir Enée par sa magie dans Enéide (IV). De nos jours, les femmes du Jurjura usent dincantations et de plantes, tels que lidmim (laubépine), thagounsa (les racines du palmier nain), thazouggarth (le jujubier sauvage), azinba (le fruit des conifères), kerrouch (le chêne vert). Les rites funéraires étaient élaborés, les Berbères enterraient leurs défunts dans de simple fosse surmontée de pierres au mausolée royale. La position du corps variait dune ethnie à une autre, certains corps étaient étendus et dautres les genoux ramenés au menton, symbolisant la position foetale. Les Berbères craignaient et respectaient leurs morts, ils pensaient que leur manquer de respect entraînaient le retour des morts sous la forme dun mauvais esprit. Les rites funéraires étaient très ancrés dans la tradition berbère, ils ne furent pas influencés par les croyances étrangères. Les Berbères pensaient que les morts continuaient à vivre dans lau-delà, ainsi, de la nourriture, des armes et des poteries étaient déposées dans la sépulture. Des animaux étaient sacrifiés avant ou après lenterrement. Pour éviter lanéantissement du cadavre, des objets magiques, des bijoux de cuivre ou des colliers de coquillages paraient le corps du mort, puis, après la décarnisation, le squelette était peint de couleur rouge, symbole de vie et de force. Les Berbères pratiquaient lincubation pour communiquer avec les morts, ils priaient puis sendormaient sur la tombe du défunt qui usait du rêve pour transmettre son message. Ce rite fut interdit par lIslam et remplacé par listikhara, prière de demande par le rêve. Toutefois, ce peuple fut à de nombreuses reprises conquis par des adversaires qui infuençè- rent leurs convictions religieuses. Les Berbères restèrent païens ou se convertirent à lislam, au Judaïsme ou au Christianisme. source : René BASSET
Posted on: Tue, 15 Oct 2013 10:43:37 +0000

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