Les Moqrani ont des parchemins qui les font descendre de Fatma, - TopicsExpress



          

Les Moqrani ont des parchemins qui les font descendre de Fatma, fi lle du prophète Mohammed ; mais les traditions locales les rattachent plus volontiers, et non sans raison, aux émirs de la Qalaa des Beni-Hammad, du Djebel-Kiana. . Au XIe siècle de notre ère, lors de l’invasion musulmane hilalienne, les émirs des Ayad-Athbedj appartenaient aux familles des Ouled-Abdesselem et des OuledGandouz, noms qui ont continué à être portés par les Moqrani. Quoi qu’il en soit de ces origines lointaines, ce qui semble certain, c’est que, dans la seconde moitié du XVe siècle, un émir ou prince, nommé Abderrahmane, quittait le Djebel-Ayad et venait s’installer près des Bibane, d’abord à Mouqa, puis à Chouarikh, et enfi n à la Qalaa, des Beni-Abbès.Son fi ls, Ahmed-ben-Abderrahmane, fortifi a cette localité, en fi t la capitale d’une principauté s’étendant de l’Oued-Sahel au Hodna, et prit le titre de sultan. Il fi t une guerre acharnée à un de ses voisins, le sultan de Koukou(1) chef des tribus de la rive gauche de l’Oued-Sahel, et, ayant appelé à son aide le corsaire Aroudj, alors à Djidjeli, il vainquit son ennemi, en 1515, chez les Ouled-Khiar, grâce à l’emploi des armes a feu dont les Turcs d’Aroudj étaient pourvus. Aussi fut-il un des premiers alliés des frères Barberousse, devenus la même année souverains d’Alger, et, en avril 1542, il était à côté de Hassan-Agha, qui, en qualité de khalifat de khireddine, était venu infl iger un nouvel échec au sultan de Koukou, resté ennemi des Turcs. Abdelaziz, son fi ls, fi dèle à l’alliance turque, amena, en 1550, à Alger, une petite armée de 15,000 Qbaïls à la tête desquels il accompagna dans l’ouest Hassane-Pacha, fi ls et khalifat du beglierbey Khireddine. Ce fut grâce aux conseils et au courage personnel du sultan des Beni-Abbés que les Turcs battirent les Marocains sur le rio Salado et reprirent possession de Tlemcen. Pendant cette expédition, Abdelaziz s’était attaché un groupe des Hachem de Mascara et en avait, fait sa garde particulière. Il les ramena avec lui et les installa au pied de la montagne de Qalaa, au nord de la Medjana : ce fut le noyau de la tribu noble des Hachem, qui, jusqu’en 1871, resta le makhzène fi dèle des Moqrani En 1552, Abdelaziz accompagna encore avec 8,000 hommes le beglierbey Salah-Reïs dans l’expédition contre Tougourt et Ouargla. Mais la puissance du souverain kabyle avait porté ombrage aux Turcs ; un jour qu’Abdelaziz, venu sans méfiance à Alger, était logé au palais de la Jenina, il avait failli être assassiné par les janissaires et n’avait dû son salut qu’à l’intervention de soldats gaouaoua, originaires de Koukou. Peu après, et sans déclaration de guerre, Salah-Reïs lançait son armée contre le sultan des Beni-Abbès. Un combat eut lieu à Boni, près Qalaa ; El-Fadel, frère d’Abdelaziz, y fut tué, mais les Turcs ne purent aller plus loin, et la neige les força à rentrer à Alger. Au printemps suivant 1553, Mohammed-Bey, fi ls de Salah-Reïs, revint, avec une armée plus forte, se faire battre au même endroit. Ne pouvant réussir en pays de montagne, les Turcs, en 1554, marchèrent par le sud vers Msila, sous la conduite des renégats grecs Sinane-Reïs et Ramdane : ils furent encore battus sur l’Oued-el-Ham, et se résignèrent à laisser en repos pendant quelques années le sultan des Beni-Abbès. Abdelaziz, aidé par son frère Ahmed-Amoqrane, profi ta de la paix pour étendre et consolider sa puissance. Il s’était procuré de l’artillerie et avait organiséune solide milice chrétienne avec un millier d’Espagnols échappés de Bougie lors de la prise de cette ville en 1555, par Salah-Reïs. Il avait formé le projet de s’emparer de Bougie, et, en juin 1557, tout était prêt pour celle opération, quand il apprit qu’à la suite de troubles à Alger son ami Hassane, fi ls de Khireddine, avait été nommé beglierbey et venait de débarquer. Abdelaziz renonça à son expédition, et, sans se risquer à aller lui-même à Alger, il envoya des lettres et des présents à son ancien allié. Les relations amicales reprirent ; Abdelaziz fournit des contingents d’infanterie kabyle, et il reçut du souverain d’Alger des lettres lui confi rmant la possession de Msila. Hassane était resté plus d’un an occupé par des expéditions dans l’ouest contre les Marocains, qu’il avait poursuivis jusqu’à Fez, et contre les Espagnols qu’il avait battus en août 1558, à Mazagran. Quand il rentra à Alger, en septembre, Hassane Corso, dont Abdelaziz s’était fait un ennemi mortel en 1550, Ahmed-elCadi, sultan de Koukou, et enfi n quelques chefs du Hodna qui avaient été razzés par les goums de Msila, dénoncèrent au beglierbey les armements et les projets du sultan des béni-Abbès contre Bougie. Hassane-Pacha marcha en personne avec 3,000 Turcs contre Msila, qu’il reprit sans diffi culté (hiver de 1558-1559). Abdelaziz ne se méfiait pas, et il était resté dans la montagne. Avant qu’il en fût sorti, le beglierbey s’était avancé jusque dans la plaine de la Medjana, et il faisait élever à la hâte deux fortins en pierres sèches, l’un à Aïn-bou-Arreridj, l’autre à Zamora. Il y mit quatre cents hommes de garnison, dont il confi a le commandement à Hassane Corso. Mais il n’osa pas s’engager dans la montagne et rentra précipitamment dans le Hamza, car sa faible colonne commençait à être gravement inquiétée par Abdelaziz et Amoqrane, accourus à la bâte avec leur cavalerie. . Peu après son retour à Alger il apprit que ses deux fortins avaient été enlevés et détruits, que tous les janissaires de Bou-Arreridj avaient été massacrés, et que ceux de Zamora s’étaient réfugiés chez des montagnards voisins et indépendants. Le beglierbey changea alors de tactique : il fi t des avances au sultan de Qalaa, invoqua d’anciens souvenirs, lui fi t entrevoir la destruction du royaume de Koukou, et, pour cimenter l’alliance qu’il désirait, il demanda la main de la fi lle d’Abdelaziz. Celui-ci refusa net : il était payé pour ne pas se fi er aux Turcs. Hassane-Pacha s’adressa alors au sultan de Koukou, qui lui donna sa fille et ses soldats. Leurs armées réunies entrèrent en campagne à la bonne saison et vinrent prendre position près Tala-Mezida(1), où Abdelaziz avait son camp retranché couvrant Qalaa. On se battit pendant douze jours de suite; le huitième, Abdelaziz fut tué et eut la tête tranchée. Son frère Amoqrane continua la lutte quatre jours encore ; les Turcs, épuisés, renoncèrent à prendre la forteresse des Beni-Abbès et rentrèrent à Alger, emportant comme trophée la tête d’Abdelaziz, qui fut exposée à la porte Bab-Azoun, — et qui, ajoute la tradition, se mit à parler. Encore une fois les Turcs laissèrent en paix les Beni-Abbès pendant quelques années ; Amoqrane profi ta de cette accalmie pour augmenter le royaume paternel et étendre son autorité sur les hauts plateaux et le Sahara. A la tête d’une armée de 11,000 hommes, dont 3,000 chevaux, il se rendit maître de Tolga, Biskra, Tougourt, et des pays des Ouled-Naïl de Bouçada à Djelfa. Son administration et son gouvernement furent remarquables, et sous son règne le pays traversa une ère de prospérité que jamais plus il ne retrouva. En 1580, sa puissance était telle qu’il ne craignit pas d’envoyer à Alger un de ses fi ls pour souhaiter la bienvenue à Djafar-Pacha, arrivé le 2 août 1580, en qualité de khalifat du beglierbey El-Euldj-Ali. Il lui apportait un royal présent estimé une vingtaine de mille francs. Dix années de tranquillité avaient permis à Amoqrane de perfectionner l’organisation de son royaume, mais, en décembre 1590, le pacha Khieder, qui voyait augmenter autour des Beni-Abbès le nombre des gens refusant l’impôt au beylik, se mit en marche avec une armée de 15,000 à 17,000 hommes pour s’emparer de la Qalaa. Amoqrane lui opposa des forces non moins considérables ; l’assaut de la petite place ne put pas être tenté, et le pacha dut se borner à un investissement qui dura deux mois, pendant lesquels les Turcs mirent beaucoup à souffrir des attaques de la cavalerie d’Amoqrane. Les environs de Qalaa étaient ruinés, les Kabyles fatigués ; un marabout intervint entre les belligérants et réussit à faire cesser les hostilités. Amoqrane paya les frais de la guerre, soit 30,000 douros ; et les Turcs s’éloignèrent fort éprouvés. Dix ans plus tard, en 1600, le sultan de Qalaa marchait contre les Turcs, commandés par le pacha Solimane Veneziano, qui voulait pénétrer en Kabylie ; il les battait et minait l’établissement militaire que ceux-ci avaient élevé en 1595 à Hamza (Bouira) ; mais lui-même était tué dans ce combat. Son règne avait duré quarante et un ans, et son nom devait rester comme désignation patronymique de tous ses descendants. . Son fi ls El-Menaceur, plus connu sous le nom de Sidi-Naceur-el-Moqrani, était un homme d’étude et de prière il s’entoura de tolba et de religieux, et fut plus tard vénéré comme un saint ; mais il laissa péricliter les affaires du royaume et mé- contenta à la fois les chefs de l’armée et les commerçants des Beni-Abbès. Ceux-ci l’attirèrent dans un guet-apens et l’assassinèrent.Il laissait trois enfants en bas âge; les deux plus jeunes furent sauvés par leurs mères, et ils restèrent dès lors étrangers à la fortune des Moqrani. L’aîné, Betka, fut emporté dans la Medjana par les Hachem fi dèles, qui l’élevèrent et l’aidèrent à reconquérir sa situation princière en le mariant à la fi lle du chef des Ouled-Madi. Avec les nobles de cette tribu, et avec ceux des Ayad, alors commandés par Slimane-el-Haddad, Betka-el-Moqrani prit part, dans la plaine de Guidjel, à la grande victoire remportée sur les Turcs, le 20 septembre 1638, par tous les seigneurs et tous les nomades de l’est, réunis sous le commandement du chikh ElArab-Ahmed-ben-Sakhri-ben-Bouokkaz, l’ancêtre de notre agha Ali-Bey. A la suite de cette bataille de Guidjel, il y eut dans la province de Constantine une recrudescence d’indépendance vis-à-vis des Turcs, et Betka-el-Moqrani ne reconnut jamais leur autorité. Il avait renoncé à se parer du titre de-sultan ou d’émir, et prenait celui de chikh de la Medjana, que conservèrent ses descendants ; mais il reconstitua le royaume de son grand-père, et battit à plusieurs reprises les Reni-Abbès, sans vouloir retourner à Qalaa. Il mourut en 1680, dans son château de la Medjana, laissant quatre fils Bouzid, Abdallah, Aziz, et Mohammed-el-Gandouz. . L’aîné, Bouzid-el-Moqrani, exerça le pouvoir dans les mêmes conditions de souveraineté que son prédécesseur ; il sut maintenir la bonne harmonie entre tous les siens, et fi t rentrer dans l’obéissance le dernier de ses frères, qui avait un instant cherché à échapper à son autorité. Deux fois il battit les Turcs, qui avaient voulu envoyer une colonne à Constantine à travers sa principauté ; puis, à la suite de ses succès, il consentit à vendre, moyennant une redevance déterminée, le passage à travers ses États. Cette redevance ou coutume (ouadia), les Turcs ne purent jamais s’en affranchir, et ils la payaient encore en 1830. Bouzid-el-Moqrani mourut en 1734, laissant quatre fi ls, dont le second, Elhadj-Bouzid, sur la renonciation volontaire de l’aîné, Abderrebou, prit la direction de la principauté. Mais, quoique sage et d’un caractère conciliant, il ne put ni maintenir la paix entre ses frères Bourenane et Abdesselem, ni empêcher son cousin germain Aziz-ben-Gandouz-el-Moqrani de se mettre a la tête d’un soff qui se fi t l’allié des Turcs. Ceux-ci avaient alors précisément de graves griefs contre le chikh de la Medjana qui, vers 1737, avait traîtreusement fait massacrer toute une colonne turque ; massacre qui n’était du reste que la vengeance d’un viol commis par le khalifat du bey de Constantine El-hadj-Bakir sur la mère des Moqrani, Elhadja-Zonina. Aidés des Ouled-Gandouz, et exploitant la mésintelligence qui existait entre Bourenane et Abdesselem, les Turcs réussirent à battre en détail les différents groupes des Moqrani. Les choses en vinrent à ce point que ceux-ci durent abandonner la Medjana et se réfugier dans les montagnes. El-hadj-Bouzid monta à Qalaa des Beni-Abbés, Bourenane alla dans l’Ouennougha, et Abdesselem, à Kolla près Satour, au pied du Djebel-Bounda. Déjà, à cette époque, leur oncle Abdallah avait quitté le groupe familial et vivait dans les steppes du Hodna avec quelques djouads, dont la descendance devait former plus tard une tribu distincte, les Ould-Abdallah, qui eurent dès lors une existence à part. C’est à cette époque, vers 1740, que, pour la seconde fois, les Turcs vinrent en maîtres dans la Medjana, et relevèrent les murs du fortin ou Bordj bâti par eux en 1559 à Aïn-bou-Arreridj. Celte fois ils y laissèrent 300 janissaires et donnèrent l’investiture du caïdat des Ouled-Madi à Aziz-ben-Gandouz. Les Moqrani de la branche aînée supportaient mal cet abaissement de leur puissance; un moqaddem des khouans Chadelya parvint à réconcilier les trois frè- res, qui, unis, battirent les Turcs, tuèrent leur chef, démolirent le fortin, et renvoyè- rent les janissaires survivants à Alger avec une lettre annonçant au dey que les Moqrani entendaient rester indépendants. El-hadj-ben-Bouzid reprit dès lors, sans être inquiété par les Turcs, la direction nominale des affaires de la famille dans la Medjana. Les deys reconnurent implicitement celle indépendance en ne réclamant jamais d’impôts aux tribus des Hachem, Ayad et Beni-Abbès, réputées tribus makhzène des Moqrani ; mais, tons les ans, ils envoyèrent au chikh de la Medjana un caftan d’honneur et des cadeaux ; par ce moyen les Turcs forçaient celui-ci à des relations qui affi rmaient leur suzeraineté et qui leur donnaient des prétextes pour intervenir dans les affaires de la famille, ou pour réclamer l’appui des contingents de la Medjana. Si-el-hadj-ben-Bouzid-el-Moqrani mourut vers 1783, deux ou trois ans après son frère Bourenane. Il avait marié au bey Ahmed-el-Kolli une de ses fi lles, Daïkra qui devait plus tard être la grand’mère du dernier bey de Constantine. Il ne laissait que deux enfants ; l’aîné, Bouzid-ben-el-Hadj, accepta la position de khalifat de son oncle Abdesselem, resté le chef de la principauté. Mais, à partir de ce moment, l’historique des Moqrani n’est plus qu’une suite de luttes fratricides entre les membres de la famille divisés en trois soffs rivaux : les Ouled-el-Hadj, qui ont avec eux les Ouled-Abdesselem et restent le soff principal, le soff des Ouled-Bourenane, et enfi n le soff déjà ancien des Ouled-Gandouz. Les Turcs entretinrent avec soin ces divisions qui affaiblissaient les Moqrani, et qui rendaient de courte durée les rares réconciliations que le danger commun inspirait aux divers membres de la famille. Seuls les Ouled-el-Hadj et les Ouled-Abdesselem restèrent toujours unis jusque vers 1826. Les Turcs n’intervinrent presque jamais par la force dans ces querelles de famille : ils faisaient massacrer les uns par les autres, et se bornaient à reconnaître tour à tour comme chikh de la Medjana le chef de soff qui consentait à percevoir pour leur compte un impôt de 50,000 francs sur les tribus, entre l’Oued-Sahel et le Hodna. Ils changeaient d’ailleurs d’allié au lendemain d’un service rendu, si la prépondérance de cet allié vis-à-vis des autres Moqrani pouvait devenir inquiétante pour l’autorité beylicale : car, loin de se montrer hostiles aux soffs évincés, les Turcs les ménageaient et les tenaient en baleine par des promesses et quelquefois des cadeaux. C’est dans ces singulières conditions que les Moqrani furent, depuis la fi n du XVIIIe siècle, les feudataires des Turcs, qui ne purent jamais ni reconstruire le fort de Bou-Arreridj, ni s’affranchir de l’ouadia à eux imposée par Bouzid-elMoqrani ; le chikh de la Medjana administrait d’ailleurs comme il l’entendait, et exerçait sans contrôle les droits régaliens de haute et de basse justice. Il serait sinon sans intérêt, du moins sans utilité, de faire ici l’historique des luttes familiales des Moqrani de 1785 à 1830 ; il suffi t de rappeler les trois ou quatre grands faits dont le pays a gardé un souvenir vivace . En 1806, tous les Moqrani se réunirent momentanément en face des paysans des O. Derradj, Madid, Ayad, O. Khelouf, Ouled-Brahim, O. Teben, révoltés contre leurs seigneurs à la voix du chikh Ben-el-Harche, qui, après avoir, en 1803, vaincu et tué le bey Ostmane, avait établi son camp au pied du Mégris de Sétif. Aidés par les familles seigneuriales du pays, et de concert avec une colonne turque, les Moqrani battirent successivement les rebelles à Mégris et à Rabla, où le chérif fut tué. En ces deux affaires, les Moqrani sauvèrent le beylik de Constantine. En 1809, le bey Tchaker, par une trahison longuement préméditée, massacra, dans la Medjana même, les chefs du soir des Ouled-Bourenane auxquels il devait eu partie son élévation au beylik. De ce jour le soff des O. Bourenane cessa de compter. Ses débris se rallièrent soit aux Ouled-el-Hadj, soit aux Ouled-Gandouz. En 1819, ce sont les chefs des Ouled-Gandouz qui, à leur tour, sont traitreusement massacrés, à El-Arba, au sud de Bordj-bou-Arreridj, par les chefs du soff des Ouled-Abdesselem et des Ouled-el-Hadj, agissant à l’instigation du bey Ahmedel-Mili. Leurs débris impuissants essayèrent de se grouper avec les Ouled-Bourenane, et se fi rent battre, en 1824, à El-Gomiz. Par contre, ils infl igèrent en 1825, près Zamora, un léger échec au bey Ahmed ; mais ce fut tout. A cette époque, il ne restait en situation d’exercer une action politique quelconque que le groupe des Ouled-el-Hadj et des Ouled-Abdesselem, habilement, conduit alors par Ben-Abdallah -ben-Bouz id-el-Moqrani, Mais, en 1825, leur parent et allié El-hadj-Ahmed ayant été nommé bey de Constantine, la bonne harmonie fut de nouveau troublée dans la Medjana. Sans autre motif que celui de se débarrasser de ceux qu’il croyait gênants, le bey fi t arrêter El-hadj-Mohammed-ben-Abdesselem, El-bey-el-Ouennoughi-benBourenane et Salah-ben-Gandouz. Sur les instances de sa femme Aichoueh et de BenAbdallah, il consentit à relâcher Ben-Abdesselem, son beau-père, mais il ordonna de trancher la tête aux deux autres ; Si-el-bey-el-Ouennoughi échappa cependant. Ceux qui restaient des Ouled-Bourenane et des Ouled-Gandouz se rassemblè- rent à Zamora et battirent les Turcs commandés par El-hadj-Ahmed, mais ils durent se disséminer pour échapper à la vengeance du bey, et vécurent depuis en proscrits. Ben-Abdallah, toujours chikh de la Medjana, avait alors comme lieutenants son neveu Ahmed-ben-Mohammed-ben-Bouzid et son parent Mohammed-Abdesselem. Il confi a à ce dernier, qui était d’un caractère posé, la perception des impôts dans l’Ouennougha, fonction lucrative que convoitait Ahmed-ben-Mohammed. Ce dernier, très froissé, sollicita et obtint du bey sa nomination à la tête du caïdat de Khelil. Mais Ben-Abdallah n’accepta pas de voir un Moqrani dans ces fonctions trop dépendantes, et il rappela son neveu en lui faisant de belles promesses, que d’ailleurs il ne tint pas. Celle rivalité entre les deux cousins fut le point de départ de la formation des deux soffs qui divisèrent les Moqrani jusqu’à la chute de cette famille. A quelque temps de là, Ahmed-ben-Mohammed, qui saisissait toutes les occasions de s’éloigner de son oncle, accompagna à Alger le bey de Constantine. Au retour, des gens du Tittery ayant attaqué ce bey près de Sour-Ghozlane, Ahmed-el-Moqrani le défendit avec un courage qui lui conquit les bonnes grâces d’El-hadj-Ahmed Il en profi la pour se faire charger du recouvrement des impôts dans l’Ouennougha, au lieu et place de Mohammed-Abdesselem, menacé d’une arrestation s’il n’obéissait pas. Celui-ci n’attendit pas son rival, el il partit rejoindre, à Sour-Ghozlane, Yahia-Agha, en ce moment en tournée. Ce haut fonctionnaire turc était l’ennemi d’Elhadj-Ahmed ; il écouta Mohammed-Abdesselem, et, avec un petit détachement de janissaires, il se porta dans la Medjana pour razzer la zmala d’Ahmed-el-Moqrani, mais il échoua, par suite de la vigilance des Hachem. A partir de ce premier combat, la guerre fut en permanence entre les deux cousins ; elle fut cependant interrompue bientôt par la proclamation du djehad contre les chrétiens, dont on annonçait l’arrivée à Alger. A l’appel du dey, les représentants des grandes familles oublièrent un instant leurs rivalités pour faire leur devoir de musulman, et ils allèrent chercher, dans des combats appelés à un grand retentissement, l’occasion d’affi rmer aux yeux de tous leur valeur et leur supériorité. Le vieil Ben-Abdallah, retenu par son âge, resta seul à la Medjana ; Ahmedel-Moqrani et Abdesselem-el-Moqrani accompagnèrent le bey avec leurs contingents. Tous deux se distinguèrent aux combats de Sidi-Feruch et de Staouli. _____________________________________________________________________ ______________________________________________________________
Posted on: Sat, 24 Aug 2013 19:14:43 +0000

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