Les Secrets du curcuma longa Les Secrets du curcuma - TopicsExpress



          

Les Secrets du curcuma longa Les Secrets du curcuma longa EntreNous Vol.16 - No.1 par Joe Schwarcz, PhD La science dévoile les bienfaits du curcuma pour la santé «Il combat l’arthrite ! Le cancer du sein, de la prostate et du côlon ! Et aussi la maladie d’Alzheimer ! » Essaie-t-on de vous vendre un supplément alimentaire bidon ? Il s’agit en fait d’un produit depuis longtemps disponible à l’épicerie, et ce n’est pas un simple colporteur qui vante ses vertus, mais bien des scientifiques dignes de confiance (qui signalent toutefois que les données probantes proviennent jusqu’ici d’essais sur des rats, et non des humains). Alors, quel est ce fabuleux produit ? Le curcuma, une épice jaune à saveur « exotique » évoquant surtout le cari. Un remède ancien redécouvert On parle ici du rhizome d’une plante de l’Inde qui appartient à la même famille que le gingembre. Le curcuma compte normalement pour 20 % à 30 % de la poudre de cari, le reste étant composé d’épices diverses (coriandre, gingembre, chili, poivre noir, cumin, moutarde, fenouil ou cardamome). L’Ayurveda, le système médical traditionnel indien, a décrit ses effets bénéfiques potentiels il y a des milliers d’années. On l’employait pour soulager les maux d’estomac, guérir les plaies et « purifier le sang ». Aujourd’hui, en Inde, on en fait un remède maison contre les entorses et l’enflure — le genre de situations où nous prendrions une aspirine ou un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS). Le curcuma aurait-il un mode d’action semblable ? La recherche moderne a déterminé que la source la plus probable de ces bienfaits était la curcumine, un composé qui représente environ 10 % du poids du rhizome. La curcumine inhibe l’action de l’enzyme cyclo-oxygénase-2 (COX-2), laquelle entraîne la formation de substances propices à l’inflammation. Les AINS, dont l’aspirine, bloquent également cette enzyme, mais la curcumine a peut-être un atout supplémentaire, car elle freine la production de la protéine NF-B, connue pour stimuler des gènes contrôlant les substances inflammatoires. Ne soyons donc pas étonnés que des chercheurs de l’Université de l’Arizona aient démontré que le curcuma prévient l’inflammation des articulations chez les rats. Mais espérons qu’un essai comparatif chez des humains ne tardera pas à suivre ! Les relations avec le cancer L’aspirine et les AINS ont eux aussi été liés à un moindre risque du cancer du côlon, mais leurs possibles effets indésirables (surtout les saignements gastro-intestinaux) interdisent leur usage pour prévenir ce cancer. La curcumine offrirait peut-être une protection plus sûre. En Inde, où l’on ingère en moyenne 2 à 3 g de curcuma par jour (donc 200 à 300 mg de curcumine), on recense en gros huit fois moins de cancers du côlon que dans les pays occidentaux. Il n’y aurait pas là de coïncidence, au vu d’un petit essai clinique mené à la Faculté de médecine Johns Hopkins et dans lequel cinq patients ayant des polypes précancéreux dans le côlon prenaient 480 mg de curcumine et 20 mg de quercétine trois fois par jour. (Présente dans les pommes, les oignons, le thé et les agrumes, la quercétine est un antioxydant également associé à un risque plus faible de cancer du côlon.) Au bout de six mois, le nombre et le volume des polypes avaient diminué chez les cinq patients ! Bien que la dose de curcumine dépassait de loin ce qu’un cari normal pourrait procurer, l’essai renforce la thèse voulant qu’une consommation régulière de curcumine soit efficace en prévention du cancer du côlon. Et puis, la population indienne présente quatre fois moins de cancers du sein et 20 fois moins de cancers de la prostate que nous… Le Dr Bharat Aggarwal, du M.D. Anderson Cancer Center (Houston), une sommité mondiale sur le curcuma, a injecté à des souris des cellules mammaires cancéreuses provenant d’une patiente dont le cancer avait atteint les poumons. L’ablation des tumeurs qui s’étaient formées chez les petites bêtes visait à simuler une mastectomie. On leur a ensuite administré soit de la curcumine, soit du paclitaxel (agent anticancer courant) ou les deux, et certaines ne reçurent aucun traitement. C’est le duo curcumine-paclitaxel qui fonctionna le mieux, avec l’apparition du cancer du poumon chez seulement 22 % des souris. Étonnamment, la curcumine seule s’est avérée plus efficace que le paclitaxel seul. Des chercheurs de l’Université Rutgers (New Jersey) ont obtenu des résultats semblables pour le cancer de la prostate, en comparant cette fois la curcumine au phénéthyl isothiocyanate (PEITC), un composé anticancer présent dans les « crucifères » comme le brocoli, le chou et le chou-fleur. Les souris ont reçu trois injections par semaine pendant quatre semaines, et c’est encore le duo d’agents (curcumine-PEITC) qui a le plus ralenti la progression tumorale. Évidemment, cette expérience ne permet pas de tirer de conclusions en ce qui touche les humains, mais elle va dans le sens d’une consommation régulière de crucifères ET de curcuma (voir la recette, ci-contre). Un peu peur d’oublier l’info ? Ces aliments pourraient même prévenir le dépôt de plaque amyloïde dans le cerveau, le sceau de la maladie d’Alzheimer, car après des injections de protéine bêta-amyloïde, des rats qui ingéraient de la curcumine ont produit moins de plaque que les autres et ils ont également mieux réussi les tests de mémoire dans des labyrinthes. Si vous avez du mal à vous souvenir de tout ça, le curcuma devrait vous aider… Entre trop et pas assez… On ne connaît pas suffisamment les effets du curcuma pour conseiller d’en prendre une quantité X ou Y, mais il semble sans danger même à doses élevées. Quelques rapports font mention de saignements et d’une action anticoagulante lorsqu’il est pris de concert avec le ginkgo biloba (supplément censé améliorer la mémoire). Une interaction avec les médicaments d’ordonnance est aussi possible puisque le curcuma freine l’action d’enzymes participant au métabolisme de nombreux médicaments. Mais les chercheurs du M.D. Anderson Cancer Center sont assez confiants dans son innocuité pour tester jusqu’à 8 g par jour chez des patients cancéreux. Quoi qu’il en soit, manger plus de plats végétariens au curcuma est sûrement une bonne idée. N’oubliez pas d’ajouter du poivre — pour multiplier par mille le taux d’absorption du curcuma ! Et cuisinez proprement, car s’il est vrai que nous ne savons pas tout sur ses bienfaits, il est encore plus vrai qu’il peut laisser des taches dont aucun produit connu ne vient à bout… EntreNous Vol.16 - No.1 par Joe Schwarcz, PhD La science dévoile les bienfaits du curcuma pour la santé «Il combat l’arthrite ! Le cancer du sein, de la prostate et du côlon ! Et aussi la maladie d’Alzheimer ! » Essaie-t-on de vous vendre un supplément alimentaire bidon ? Il s’agit en fait d’un produit depuis longtemps disponible à l’épicerie, et ce n’est pas un simple colporteur qui vante ses vertus, mais bien des scientifiques dignes de confiance (qui signalent toutefois que les données probantes proviennent jusqu’ici d’essais sur des rats, et non des humains). Alors, quel est ce fabuleux produit ? Le curcuma, une épice jaune à saveur « exotique » évoquant surtout le cari. Un remède ancien redécouvert On parle ici du rhizome d’une plante de l’Inde qui appartient à la même famille que le gingembre. Le curcuma compte normalement pour 20 % à 30 % de la poudre de cari, le reste étant composé d’épices diverses (coriandre, gingembre, chili, poivre noir, cumin, moutarde, fenouil ou cardamome). L’Ayurveda, le système médical traditionnel indien, a décrit ses effets bénéfiques potentiels il y a des milliers d’années. On l’employait pour soulager les maux d’estomac, guérir les plaies et « purifier le sang ». Aujourd’hui, en Inde, on en fait un remède maison contre les entorses et l’enflure — le genre de situations où nous prendrions une aspirine ou un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS). Le curcuma aurait-il un mode d’action semblable ? La recherche moderne a déterminé que la source la plus probable de ces bienfaits était la curcumine, un composé qui représente environ 10 % du poids du rhizome. La curcumine inhibe l’action de l’enzyme cyclo-oxygénase-2 (COX-2), laquelle entraîne la formation de substances propices à l’inflammation. Les AINS, dont l’aspirine, bloquent également cette enzyme, mais la curcumine a peut-être un atout supplémentaire, car elle freine la production de la protéine NF-B, connue pour stimuler des gènes contrôlant les substances inflammatoires. Ne soyons donc pas étonnés que des chercheurs de l’Université de l’Arizona aient démontré que le curcuma prévient l’inflammation des articulations chez les rats. Mais espérons qu’un essai comparatif chez des humains ne tardera pas à suivre ! Les relations avec le cancer L’aspirine et les AINS ont eux aussi été liés à un moindre risque du cancer du côlon, mais leurs possibles effets indésirables (surtout les saignements gastro-intestinaux) interdisent leur usage pour prévenir ce cancer. La curcumine offrirait peut-être une protection plus sûre. En Inde, où l’on ingère en moyenne 2 à 3 g de curcuma par jour (donc 200 à 300 mg de curcumine), on recense en gros huit fois moins de cancers du côlon que dans les pays occidentaux. Il n’y aurait pas là de coïncidence, au vu d’un petit essai clinique mené à la Faculté de médecine Johns Hopkins et dans lequel cinq patients ayant des polypes précancéreux dans le côlon prenaient 480 mg de curcumine et 20 mg de quercétine trois fois par jour. (Présente dans les pommes, les oignons, le thé et les agrumes, la quercétine est un antioxydant également associé à un risque plus faible de cancer du côlon.) Au bout de six mois, le nombre et le volume des polypes avaient diminué chez les cinq patients ! Bien que la dose de curcumine dépassait de loin ce qu’un cari normal pourrait procurer, l’essai renforce la thèse voulant qu’une consommation régulière de curcumine soit efficace en prévention du cancer du côlon. Et puis, la population indienne présente quatre fois moins de cancers du sein et 20 fois moins de cancers de la prostate que nous… Le Dr Bharat Aggarwal, du M.D. Anderson Cancer Center (Houston), une sommité mondiale sur le curcuma, a injecté à des souris des cellules mammaires cancéreuses provenant d’une patiente dont le cancer avait atteint les poumons. L’ablation des tumeurs qui s’étaient formées chez les petites bêtes visait à simuler une mastectomie. On leur a ensuite administré soit de la curcumine, soit du paclitaxel (agent anticancer courant) ou les deux, et certaines ne reçurent aucun traitement. C’est le duo curcumine-paclitaxel qui fonctionna le mieux, avec l’apparition du cancer du poumon chez seulement 22 % des souris. Étonnamment, la curcumine seule s’est avérée plus efficace que le paclitaxel seul. Des chercheurs de l’Université Rutgers (New Jersey) ont obtenu des résultats semblables pour le cancer de la prostate, en comparant cette fois la curcumine au phénéthyl isothiocyanate (PEITC), un composé anticancer présent dans les « crucifères » comme le brocoli, le chou et le chou-fleur. Les souris ont reçu trois injections par semaine pendant quatre semaines, et c’est encore le duo d’agents (curcumine-PEITC) qui a le plus ralenti la progression tumorale. Évidemment, cette expérience ne permet pas de tirer de conclusions en ce qui touche les humains, mais elle va dans le sens d’une consommation régulière de crucifères ET de curcuma (voir la recette, ci-contre). Un peu peur d’oublier l’info ? Ces aliments pourraient même prévenir le dépôt de plaque amyloïde dans le cerveau, le sceau de la maladie d’Alzheimer, car après des injections de protéine bêta-amyloïde, des rats qui ingéraient de la curcumine ont produit moins de plaque que les autres et ils ont également mieux réussi les tests de mémoire dans des labyrinthes. Si vous avez du mal à vous souvenir de tout ça, le curcuma devrait vous aider… Entre trop et pas assez… On ne connaît pas suffisamment les effets du curcuma pour conseiller d’en prendre une quantité X ou Y, mais il semble sans danger même à doses élevées. Quelques rapports font mention de saignements et d’une action anticoagulante lorsqu’il est pris de concert avec le ginkgo biloba (supplément censé améliorer la mémoire). Une interaction avec les médicaments d’ordonnance est aussi possible puisque le curcuma freine l’action d’enzymes participant au métabolisme de nombreux médicaments. Mais les chercheurs du M.D. Anderson Cancer Center sont assez confiants dans son innocuité pour tester jusqu’à 8 g par jour chez des patients cancéreux. Quoi qu’il en soit, manger plus de plats végétariens au curcuma est sûrement une bonne idée. N’oubliez pas d’ajouter du poivre — pour multiplier par mille le taux d’absorption du curcuma ! Et cuisinez proprement, car s’il est vrai que nous ne savons pas tout sur ses bienfaits, il est encore plus vrai qu’il peut laisser des taches dont aucun produit connu ne vient à bout…
Posted on: Wed, 11 Sep 2013 19:56:39 +0000

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