Les congolais dans la confusion : cinq thématiques à - TopicsExpress



          

Les congolais dans la confusion : cinq thématiques à Kinshasa…10 à Kampala ! Des millions de Congolais ont désormais le sentiment d’assister à deux pièces de théâtre. L’une a comme décor Kinshasa, et l’autre Kampala. En effet, la crise multiforme congolaise est examinée dans la capitale congolaise par plus de mille représentants du peuple congolais à la lumière de cinq « thématiques » prédéfinies dans l’ordonnance présidentielle du 26 juin 2013. Il s’agit de : 1. Gouvernance, Démocratie et Réformes Institutionnelles ; 2. Economie, Secteurs productifs et Finances Publiques ; 3. Désarmement, Démobilisation, Réintégration sociale et/ou Rapatriement des groupes armés ; 4. Conflits communautaires, Paix et Réconciliation nationale ; 5. Décentralisation et Renforcement de l’Autorité de l’Etat. Le même exercice est organisé dans la capitale ougandaise à l’intention d’une douzaine d’experts représentant la RDC face à une douzaine de rebelles investis de pleins pouvoirs par le M23 et agréés par la communauté internationale. A Kampala, la facilitation pilotée par le ministre ougandais de la Défense, Cryspus Kiyonga, vient de communiquer aux délégations congolaise et rebelle, les dix « thématiques » à débattre : 1. Libération des prisonniers politiques ; 2. Transformation du M23 ; 3. Retour et Réinstallation des réfugiés et déplacés internes ; 4. Biens expropriés ; 5. Réconciliation nationale et justice ; 6. Commission d’enquête indépendante ; 7. Gouvernance et réforme socio-économique ; 8. Mise en œuvre des conclusions de la revue de l’Accord de paix du 23 mars 2009 ; 9. Déclaration de la zone sinistrée ; 10. Mécanisme de mise en œuvre, suivi et évaluation. Le flou dans les esprits Les Congolais auraient bien voulu ne pas suivre ce qui se passe à Kampala. Mais comment pourraient-ils se permettre d’ignorer des pourparlers imposés au gouvernement congolais par la communauté internationale et auxquels assistent des représentants des Nations-Unies, de l’Union européenne, de l’Union africaine, de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs, de la Communauté de développement de l’Afrique australe ? C’est le grand flou dans les esprits lorsque l’on pense que les institutions précitées sont absentes aux concertations nationales en chantier à Kinshasa et que celles-ci devraient être bouclées dans le même timing que la rencontre de Kampala, à savoir 14 jours. La confusion est d’autant grande dans la mémoire collective que les thématiques semblent se recouper. En les revisitant en effet, l’on constate qu’il est question, à Kinshasa comme à Kampala, de cohésion nationale, réconciliation nationale, libération des prisonniers politiques, justice, gouvernance, réformes institutionnelles, réforme socio-économique ; désarmement, démobilisation, etc. Toutefois, certaines thématiques de Kampala font peur, notamment celles qui s’articulent autour de la transformation du M23, du retour et réinstallation des réfugiés et déplacés internes, des biens expropriés, de mise en œuvre des conclusions de la revue de l’Accord de paix du 23 mars 2009, de la déclaration de la zone sinistrée, du mécanisme de mise en œuvre, suivi et évaluation. Il est bizarre de noter que l’on se trouve en face des revendications non pas d’un mouvement rebelle mais plutôt d’un Etat autonome qui a cessé d’être fantôme, puisque ses frontières sont clairement repérables sur la carte du grand Congo. Le territoire de Rutshuru – il serait inutile de s’en cacher – a acquis le statut d’un Etat indépendant, dont les représentants sont soigneusement écoutés par la communauté internationale, qui invite Kinshasa à conclure un Accord global avec eux, si l’on veut que le Nord-Kivu retrouve une paix durable. L’exhumation de l’Accord du 23 mars par la facilitation ougandaise n’est pas le fait du hasard. Elle traduit la préoccupation partagée par plusieurs décideurs de la communauté internationale, celle de voir le gouvernement congolais faire d’importantes concessions politiques, militaires, économiques et financières aux rebelles du M23. Un mécanisme de suivi des engagements à prendre par les deux parties est même envisagé. Si tel est l’agenda caché des pourparlers de Kampala, on peut se demander à quoi riment les concertations nationales. Dans l’hypothèse où le sort du pays se jouerait réellement au Palais du Peuple, à l’Hôtel Invest, à l’hôtel Le Royal et au Centre Interdiocésain, le gouvernement congolais devrait expliquer à l’opinion nationale ce que font encore ses experts dans la capitale ougandaise. Kimp Kinshasa, 19/09/2013 (Le Phare, via mediacongo.net)
Posted on: Thu, 19 Sep 2013 22:25:03 +0000

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