Les origines d’Agbotchébou ‘’Agbotchébou’’ est un - TopicsExpress



          

Les origines d’Agbotchébou ‘’Agbotchébou’’ est un rythme sacré. Il est lié à la divinité chthonienne Sakpata qui régit la terre. Redoutable, le Sakpata était très craint et extrêmement virulent au point où personne n’osait prononcer son nom en dehors des couvents. On peut donc aisément comprendre que l’animation d’un tel rythme ne soit pas accessible à tout le monde et à tout moment. Les instruments qui participent à la composition du rythme ‘’Agbotchébou’’ sont au nombre de trois et de dimensions diverses. Deux de ses tambours sont faits de bois taillés chacun dans un tronc. Chaque tronc est évidé et couvert d’une peau de vache. Le troisième est un ‘’Kpézin’’ fait de poterie métallique ou en terre de bas recouverte d’une peau d’animal. Les tams-tams sont secondés pas deux clochettes, des cloches et des hochets. Les joueurs de tambours sont soit des adeptes de la divinité, soit des joueurs de rythmes dédiés à Sakpata. Auparavant, raconte Gabin Djimassè, Directeur de l’office de tourisme et région d’Abomey(D/Otra), la musique était jouée à l’intérieur du couvent et seuls les initiés et les adeptes, hommes et femmes pouvaient la jouer, le couvent étant un espace sacré interdit au non-initié. Par la suite pour permettre à un public plus large de pouvoir participer aux festivités dédiées à la divinité, l’on a commencé à jouer et à danser au son du ‘’Agbotchébou’’ à la devanture des couvents. Le public profane peut alors assister aux danses qui prennent l’allure de divertissement et y prendre part. Le ‘’Agbotchébou’’ est joué à la veille des cérémonies prévues en l’honneur de Sakpata. En dehors de ce cadre, la musique n’est pratiquement pas jouée. Traduit en langue française, ‘’Agbotchébou’’ signifie, a en croire les explications du D/Otra, « Mon bélier est perdu » (Agbo= bélier, tché= mon bou= perdu). Il s’agit alors d’une allusion selon laquelle la divinité serait à la recherche d’adeptes. La musique et la danse grand public pourrait donc apparaître comme une « opération de charme » à l’endroit des populations pour les inviter à rejoindre la famille des fidèles de Sakpata. La danse exécutée à l’endroit de Sakpata par ses adeptes se distingue des autres types de danses profanes, par une certaine gestuelle, surtout des mains et des postures. ‘’Agbotchébou’’ dans le cercle populaire Le ‘’Agbotchébou’’, bien qu’ayant gagné le cercle populaire, conserve encore son authenticité, son originalité et ses caractères sacrés. Ainsi, souligne Gabin Djimassè, Conseiller communal d’Abomey, on ne peut par exemple en jouer publiquement sans référer auparavant au chef de culte de Sakpata. Averti, ce dernier se réserve le droit d’accéder à la requête ou de la refuser. C’est auprès du chef de culte que l’on se procure généralement les instruments pour jouer. Aujourd’hui, fait remarquer l’historien Nondichao, de nombreux groupes de musique traditionnelle possèdent leurs propres instruments et n’ont plus besoin d’emprunter chez le chef de culte de leur localité. Cependant, dit-il, ils restent tous très vigilants dans le jeu de la musique et la danse qui l’accompagne, car même lorsqu’il s’agit de spectacle profane, il ne saurait être question pour eux d’un quelconque style que ce soit de commettre un impair et de la sorte de passer pour des sacrilèges. Dans ce cas, ces artistes s’exposent au courroux du vodoun réputé pour sa virulence. ‘’Gbèdossou’’, la star de Tindji Yadin en est bien consciente. Elle y veille scrupuleusement. Pour ne pas avoir des ennuis avec les prêtres de la divinité Sakpata, elle l’a modernisé en y apportant sa touche particulière sans changer le fond. Aussi, ajoute Nondichao, avant chaque jeu, les membres du groupe qui pratiquent le ‘’Agbotchébou’’ se doivent de « donner à manger et à boire à leur divinité ». autrement dit, ils doivent faire des sacrifices pour solliciter l’attention de Sakpata et lui manifester leurs hommages, car, selon ses propos, le jeu et la danse attiraient inévitablement la présence du dieu de la terre. Son courroux risquerait alors de se déchaîner s’il n’avait pas été auparavant averti. A ce niveau, Albertine Ahouian ne s’est pas conformé à ces prescriptions. Etant une chrétienne, elle n’a fait qu’implorer la bénédiction divine pour commencer. « Je ne suis jamais allée solliciter la permission auprès de quelqu’un si ce n’est que mon Dieu Tout Puissant » déclare-t-elle. Zéphirin Toasségnitché (Br : Zou/Collines)
Posted on: Fri, 16 Aug 2013 03:43:38 +0000

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