Les pays africains ont quen même compris avec un grand retard la - TopicsExpress



          

Les pays africains ont quen même compris avec un grand retard la supercherie des européens dans la crise qui ronge les compagnies aériennes par leurs listes noires. Transport aérien Les compagnies aériennes africaines se révoltent Pour les compagnies aériennes africaines, réunies au Kenya les 25 et 26 novembre, ne tenir que 20% des liaisons intercontinentales partant dAfrique nest plus acceptable. La liste noire européenne non plus. À Mombasa, au Kenya, lheure était à la mobilisation générale pour que les transporteurs aériens du continent regagnent du terrain face à leurs concurrents dEurope et du Moyen-Orient. Nous ne représentons que 3 % du trafic mondial et 20 % des liaisons intercontinentales partant dAfrique, ce nest pas acceptable. Et la situation est encore pire dans les pays francophones, dans lesquels Air France garde une position dominante, a lancé le Tanzanien Elijah Chingosho, secrétaire général de lAssociation des compagnies aériennes africaines (Afraa), en guise de mot dordre aux participants à la 53e assemblée générale de son organisation. Le prix du carburant représente 40 à 50 % des coûts dopération des avions africains contre 30 % ailleurs dans le monde. Situation financière préoccupante Plus de 370 participants avaient fait le déplacement dans la seconde ville du Kenya, sur les bords de lOcéan indien, pour réfléchir aux moyens de reprendre loffensive, alors que la situation financière de plusieurs compagnies reste préoccupante, particulièrement en Afrique francophone. Parmi les figures du secteur présentes à Mombasa, les deux grands rivaux dAfrique de lEst : Titus Naikuni, patron depuis 12 ans de Kenya Airways, président de lAfraa et hôte de la manifestation, et Tewolde Gebremariam, président dEthiopian Airlines, très offensif sur le continent, qui vient de prendre 49 % des parts dans Malawi Airlines pour se développer en Afrique australe. Monwabisi Kalawe, nommé en avril dernier PDG de South African Airways, avait aussi fait le déplacement à Mombasa. Performances Pour faire progresser leurs volumes de passagers - en hausse de 5,3 % en Afrique -, et améliorer leurs performances financières et techniques, les compagnies africaines ont creusé ensemble plusieurs pistes. Quatorze compagnies ont dores et déjà rejoint le groupe dachat conjoint de kérosène, qui leur permet daméliorer leur pouvoir de négociation face aux pétroliers. Un point crucial quand on sait que le prix du carburant représente 40 à 50 % des coûts dopération des avions africains contre 30 % ailleurs dans le monde. Les transporteurs ont également étudié les moyens de pousser les gouvernements africains à diminuer les taxes sur leur secteur. En 2013, la Côte dIvoire, le Ghana et lAngola ont accepté de les revoir à la baisse, mais il reste encore beaucoup à faire. Nous voulons aussi pousser les États à une égalité de traitement entre opérateurs africains et étrangers, ce qui nest pas le cas actuellement. Certains pays favorisent les compagnies européennes et du Golfe qui leur promettent des touristes ou des appuis techniques, indique Enok Teferra, vice-président dEthiopian Airlines en charge de linternational. Nouvelles technologies Autre chantier important sur lequel se sont penchés les cadres du secteur aérien africain, celui de la mise en place des nouvelles technologies aussi bien pour la distribution des billets que pour les différentes étapes franchies par un passager, de son enregistrement jusquà sa sortie de laéroport darrivée. Des systèmes de gestion qui améliorent la qualité de service, y compris en cas de problème. Ne nous y trompons pas, avertit Djibril Tabouré, du distributeur APG, si les compagnies européennes sont souvent préférées aux transporteurs africains, cest parce quen matière de qualité de service, elles sont bien meilleures. Dès quun passager a un problème quand il voyage avec une compagnie africaine, il ny a plus personne pour lui répondre, regrette-t-il. Sur le secteur aérien en Afrique : Dossier aérien : les aéroports africains décollent-ils ? Les compagnies aériennes sen prennent aux gouvernements Aérien : le low-cost en Afrique, cest possible ? Embouteillages des compagnies à lhorizon Sur les compagnies aériennes africaines : Awel Busera : Nous sommes la première compagnie ouest-africaine rentable Air Côte dIvoire va desservir six nouvelles destinations africaines La Royal Air Maroc redécolle Si la sécurité na pas été le thème central de lassemblée générale de lAfraa - contrairement aux années précédentes -, Elijah Chingosho a rappelé la nécessité pour les compagnies africaines de respecter les standards internationaux et la possibilité dêtre aidé pour cela par les plus grandes compagnies du continent. Dici à 2015, il ne devra pas y avoir une compagnie membre de lAfraa qui ne soit pas conforme aux standards internationaux Iosa [NDLR : Iata Operational and Safety Audit (IOSA) est la première norme mondiale pour la vérification de la sécurité des procédures d’exploitation des transporteurs aériens] ! , prévient Elijah Chingosho. Liste noire Le secrétaire général de lAfraa a toutefois réitéré sa vive opposition à la fameuse liste noire de lUnion européenne, vue comme protectionniste et ruineuse pour limage, qui interdit lentrée du Vieux continent aux compagnies dont laviation civile nationale est mal notée. Fait nouveau, il a été rejoint dans sa critique par Tony Tyler, le puissant secrétaire général de lAssociation internationale des transporteurs aériens (Iata) : La manière dont est élaborée la liste noire de lUnion européenne nest pas transparente. Elle jette lanathème sur lensemble des compagnies africaines, y compris celles qui font des efforts. Elle ne les aide pas à progresser en matière de sécurité, a-t-il affirmé à Mombasa. Taille Reste un point crucial, pour que les compagnies du continent résistent efficacement à leurs concurrents, celui de leur taille. En dehors de Kenya Airways, la Royal Air Maroc, South African Airways et Egyptair, peu de transporteurs peuvent réaliser des économies déchelle, adhérer à des alliances internationales comme Star Alliance et Sky Team… et rivaliser avec les plus grands. Le transport aérien africain ne peut pas continuer à avancer avec des petites compagnies. Elles ne pourront pas survivre dans lenvironnement concurrentiel tel quil est aujourdhui, estime Titus Naikuni, de Kenya Airways. Une situation particulièrement vraie en Afrique de lOuest : Il y a trop de groupes aériens dans cette région. La plupart dentre eux naissent et meurent en lespace de quatre ans. Pire, leur management est instable, ce qui empêche davoir une stratégie durable et claire, regrette Abderrahmane Berthé, qui préside Air Burkina, après avoir dirigé Air Mali, dont les opérations sont aujourdhui suspendues. Après Ethiopian Airlines, qui a lancé le transporteur régional Asky depuis Lomé, Kenya Airways pourrait aussi être tenté de simplanter davantage dans cette région : Titus Naikuni se rend à Abidjan le 5 décembre 2013. Le signe dune nouvelle phase de concentration dans le secteur ?
Posted on: Wed, 27 Nov 2013 14:24:51 +0000

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