Les services de la police judiciaire de la DGSN voulaient aussi - TopicsExpress



          

Les services de la police judiciaire de la DGSN voulaient aussi l’arrêter dans le cadre d’une enquête menée en septembre 1990 sur les véhicules de luxe volés à l’étranger, car B.M. circulait à bord d’une Peugeot 605 "Taïwan". Cette affaire, qui avait débuté en juillet 1990, avait nécessité un mois d’investigation pour accumuler les preuves et ficeler le dossier judiciaire. Alors que B.M qui fut arrêté par le SRPJ (service de police judiciaire de la SM dont le siége se trouve au centre Antar) en septembre 1990, était sur le point d’être remis à la justice, intervint la démission du général Mohamed Betchine, patron de la DGDS, et la réorganisation des services créant le DRS. Le lieutenant-colonel Smaïn Lamari, qui venait de prendre la direction de la DCE, repris l’affaire en main. Mais, au lieu de déférer B.M devant une juridiction, il lui proposa un marché: classer son dossier et lui permettre de poursuivre impunément son "business dans l’import-export" en échange d’une collaboration avec la SM. Ce qu’il accepta sans difficultés… La générosité de B.M était telle que sa 605 étaient souvent "prêtée" à des officiers de la SM pour des missions ponctuelles ou pour leur besoins privées, pratiquement dès janvier 1991. Ayant traité personnellement cette affaire, je me suis élevé contre la conception du DCE à vouloir traiter avec des personnes douteuses et à les remettre sur le "circuit" au lieu de faire triompher la justice et de sanctionner des malfaiteurs. En guise de remerciement, B.M ramena même en novembre-décembre 1990 à Smaïn Lamari une Citroën CX beige, qui fut le premier véhicule blindé dont disposa un officier algérien. Dès la fin 1990, les intentions des décideurs étaient donc claires: Pour faire face à la contestation, à défaut d’assassinat, l’unique moyen était la récupération des meneurs et la corruption, soit par le biais de l’intégration politique (Saci Lamouri, Mahfoud Nahnah, Saïd Guechi…), soit par l’enrichissement en offrant locaux commerciaux, entreprises, affaires… (Serrar à Sétif, Benazzouz Zebda, Ahmed Merah…). Je reviendrai sur ces personnes et les réseaux clientélistes créés par Smaïn Lamari quand j’aborderai la période précédant la création du GIA (voir infra, chapitre 6), tout comme je reviendrai sur B.M qui s’est reconverti depuis dans la politique sous l’étiquette "indépendant" et qui siège au parlement. Encore un exemple sur le choix des hommes par les mafieux qui dirigent l’Algérie.
Posted on: Sat, 05 Oct 2013 11:37:10 +0000

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