Lettre de Jokin Aranalde le lendemain de lacceptation du MAE Jai - TopicsExpress



          

Lettre de Jokin Aranalde le lendemain de lacceptation du MAE Jai 67 ans. Ces derniers 50 ans jai vécu lune des périodes les plus sombres quait connue mon peuple à cause des états espagnol et français, en particulier celle du franquisme au Pays Basque sud. Jai été torturé trois fois, la dernière en 2002. Je suis, en fait, lune des quelques 7.000 personnes torturées ces 50 dernières années. Cest pour cette raison là que jai décidé de minstaller en Pays Basque nord car, ni mon esprit ni mon corps ne supporteraient dêtre torturés une quatrième fois. Je dois aussi préciser que, pendant toutes ces années, jai vu revivre notre peuple qui se trouvait voué à la disparition et que moi-même jai été acteur de cette résurgence (revirement) politique, culturelle et sociale. Néanmoins, notre peuple nest pas encore parvenu à être souverain. Il y a deux ans, deux événements majeurs qui ont amené dimportants changements se sont produits. Le premier est la Conférence dAiete et le second larrêt de la lutte armée de la part dEuskadi ta Askatasuna (ETA). Lors de la Conférence dAiete, avec lex-président de lONU Kofi Annan à la tête, de nombreuses personnalités de tout le monde ont établit, devant des acteurs politiques et sociaux de tout Euskal Herria, une feuille de route dirigée à surmonter, une fois pour toutes, le conflit politique armé et à instaurer les conditions pour que le Pays Basque puisse parcourir son propre chemin. Malheureusement, force est de constater que seule Euskadi ta Askatasuna a tenu parole à 100%. Devant lattitude négative des deux états, le Collectif dExilés-ées Politiques Basques (CEPB) avons décidé, comme beaucoup dautres lavaient déjà fait au Pays Basque, que nous aussi devions nous activer afin que le processus de paix puisse se développer. Dans ce but, le 15 juin nous avons présenté, dabord aux acteurs politiques, sociaux et culturels et ensuite publiquement, notre proposition, notre feuille de route, qui va dans le même sens que celle de la Conférence dAiete. Cependant, au lieu daccueillir positivement la proposition constructive du CEPB, les deux états ont répondu par un nouveau coup répressif. Après une campagne médiatique très agressive, trois exilés basques avons été arrêtés et jugés. Le mandat darrêt européen a été refusé pour deux dentre eux. Ces deux camarades ont été sciemment utilisés pour donner une image dimpartialité car lobjectif réel de ces parodies de procès nest autre que de se servir du mandat darrêt européen pour faire obstacle à la feuille de route du CEPB. IL EST EVIDENT QUIL SAGIT DUN PROCES POLITIQUE. Devant cette situation, différentes personnalités institutionnelles et politiques ainsi que des mouvements sociaux et des personnes référentielles du monde culturel ont émis le besoin de répondre avec une attitude dinsoumission et désobéissance pour, ainsi, socialiser la proposition du CEPB et quelle puisse être défendue par la société elle-même. Autrement dit, pour que, malgré lattitude de deux états, le processus démocratique puisse être mené jusquau bout. Encouragé par lattitude responsable et digne dadmiration de ces acteurs, jai décidé de choisir linsoumission puisque, étant lun des porte-paroles du CEPB, mon engagement est de continuer à travailler jusquà ce que le dernier des exilés et déportés puissions vivre au Pays Basque en liberté. Tout au long de lhistoire, beaucoup de belles paroles ont loué la générosité dEuskal Herria. A titre dexemple, nombreux historiens ont raconté ce passage: « Au printemps 1945, une brigade basque prend part à la bataille pour la libération des ports de lAtlantique. De Gaulle la félicite à Bordeaux: il embrasse le drapeau basque, en disant: La France noubliera jamais ce que les Basques ont fait pour elle». Je veux souligner que seul le peuple donne du contenu aux belles paroles. Le peuple est le pilier et la garantie pour que Euskal Herria puisse aller de lavant. Cest pourquoi jappelle tous les citoyens et citoyennes à rester mobilisés afin que nous atteignions la véritable paix si nécessaire et si désirée. LE PEUPLE EST NOTRE SOUFFLE ET NOTRE CAUSE. Pour finir, je ne peux pas trouver les mots pour décrire la chaleur, la solidarité et le soutien que jai reçu de la part de mes voisins et concitoyens. Esker mila et bon courage à tous et à toutes. JOKIN ARANALDE, PORTEPAROLE DU CEPB
Posted on: Sat, 02 Nov 2013 08:36:05 +0000

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