Libéralisme par volonté, socialisme par solidarité Et si - TopicsExpress



          

Libéralisme par volonté, socialisme par solidarité Et si l’audace et la radicalité se situaient non pas aux extrêmes mais dans le juste milieu en politique ? A la veille d’un scrutin décisif, il nous est venu l’idée au Nouvel économiste de rompre avec la vision binaire du bien et du mal. Et de renouer sans parti pris avec les “majorités d’idées” chères à Edgar Faure en ne retenant que ce que le libéralisme et le socialisme avaient de mieux à offrir : l’esprit d’initiative d’un côté, l’esprit d’entraide de l’autre. L’esprit d’un Pierre Mendes France . Muni d’un tel viatique, le futur président aurait, croyons-nous les moyens de sortir par le haut de la plupart des problématiques de son quinquennat : austérité, fiscalité, solidarité, protectionnisme. Sans nostalgie pour le monde d’hier, sans crispation sur l’existant et plein d’allant pour le futur. Il suffit d’y croire. ’est la loi du genre. Sans surprise, de fortes oppositions se sont dessinées durant la campagne électorale et se sont mêmes durcies jusqu’à la dernière minute. Oppositions de caractères et d’idéologies aussi. Poussées jusqu’à la caricature, ces postures tranchées paraissent inévitables de la part de candidats rivaux engagés dans la conquête des électeurs. De telles attitudes donnent l’impression d’un désaccord total et irréductible entre la gauche et la droite. Et il est vrai que les deux camps continuent de s’affronter dans un registre théologique largement dépassé, celui d’une opposition entre le bien d’un côté et le mal de l’autre. Or quel parti peut encore croire sincèrement qu’il détient la vérité absolue ? Face à cela, une tentation se fait jour : pourquoi ne pas essayer de ne retenir que ce que ces deux partis ont de meilleur ? Et aller fouiller dans le creuset de ces deux vieilles idéologies nées du XIXesiècle – le libéralisme et le socialisme (dont nos deux candidats du deuxième tour sont les lointains – et pas toujours fidèles ! – héritiers ) ? Motion de synthèse ! Loin des textes ménageant la chèvre et le chou de la fin des congrès radicaux socialistes de la grande époque, la démarche dessine un véritable projet de société. Alliant la responsabilité individuelle et la préservation de l’intérêt général, l’efficacité créatrice et l’aspiration au bien-être du plus grand nombre, ce modèle pourrait être celui dont a tant besoin la France pour affronter la crise. Avec, au-delà des grands principes, de véritables outils permettant de traiter la plupart de ces sujets potentiellement explosifs et qui ont été mis consciencieusement sous le tapis pendant la campagne : l’allègement du poids de la dette, la réduction du train de vie de l’Etat, la remise à niveau de notre système éducatif, le réamorçage d’une véritable politique du vivre-ensemble, etc. L’esprit de synthèse Libéralisme et socialisme ! Comment imaginer que l’alliage de ces deux contraires puisse fabriquer un composant de qualité supérieure? Il est de prime abord difficile de le croire alors que ces deux systèmes concurrents de production et de redistribution ont fait largement la preuve dans le réel de leurs insuffisances. Le mythe de l’économie planifiée a été définitivement enterré en 1989. Quant à l’économie de marché, enchaînant crise sur crise, elle désespère jusqu’à ses propres partisans. Le premier est mort, incapable de produire de la richesse à force de niveler par le bas les conditions de vie de ses membres, le second est miné de l’intérieur par la persistance des laissés-pour- compte et de son incapacité à préserver spontanément l’intérêt collectif. Libéralisme “sauvage” d’un côté, socialisme démobilisateur de l’autre : il est impératif de sortir de cette alternative désespérante. En misant tout d’abord sur les mérites de la société libérale. Celle-ci, qui érige la responsabilité individuelle en valeur cardinale, stimule l’esprit d’ouverture et de créativité. Une société “ouverte”, c’est-à-dire sans a priori sur le monde extérieur, curieuse des différences , accueillante aux autres. Une société créative, c’est-à-dire disponible aux expérimentations, capable d’innovations, et reconnaissante des talents. Voilà ce qu’il faut aimer dans le libéralisme : ces individus responsables qui réclament le droit au travail et à la création de richesse, moteur du progrès. Mais il est tout aussi nécessaire d’intégrer toutes ces initiatives dans une vision d’ensemble. Et c’est ici que l’apport du socialisme pourrait s’avérer décisif. Constructiviste et coopératif, ce dernier l’est par vocation. Une fonction en phase avec la nécessité du moment car, plus que jamais, l’économie a besoin de temps long et de vision globale permettant d’optimiser la gestion des ressources pour se développer. Le socialisme c’est aussi le social. Ce dernier est bien plus qu’un supplément d’âme, c’est la revendication au mieux-être, à l’épanouissement de l’individu et à l’émancipation du groupe, à la “fraternité” qui donne l’élan collectif pour se projeter en société dans le futur. Libéralisme par volonté – car la liberté n’est pas toujours facile à assumer -, socialisme par solidarité – faute de quoi l’adhésion et la confiance feront défaut. Ce projet de société pourrait répondre aux défis de l’heure. Le modèle RSA, plutôt que RMI Aux Indiens ramenés du Brésil et rencontrés à Rouen, Montaigne demanda ce qui les frappait le plus dans l’Ancien Monde. “Que des malheureux croisent dans la rue des personnes couvertes d’or sans leur sauter à la gorge”, répondirent les habitants de la “France australe” de l’époque où ce type de contrastes n’existait pas. Les temps ont changé. Dans le Brésil d’aujourd’hui, une partie de la population se barricade derrière des clôtures électriques et redoute l’agression dans la rue. L’insécurité des biens et des personnes est un thème de campagne dans les pays européens. Conserver un sens de la mesure dans les écarts de richesse n’est pas qu’un principe moral, c’est aussi un choix pragmatique pour renforcer la cohésion d’une société où tout le monde regarde les mêmes publicités à la télévision. Pour y parvenir, il est nécessaire de dépasser une vieille bataille idéologique. D’un côté, il y a le modèle d’autonomie, si souvent incarné par le rêve américain de l’individu entrepreneur de lui-même, auteur de son propre changement. Y répond, de l’autre, cette attention portée au fait que sans un certain nombre de conditions réunies – un travail, un logement, un socle minimum de connaissances et de codes sociaux -, il devient excessif d’exiger d’une personne qu’elle se prenne en charge seule. La solidarité s’impose. L’Etat a la main pour fixer les règles du jeu et les conditions de la redistribution, via la fiscalité et toutes les politiques à sa disposition, de l’éducation à la ville en passant par l’accès aux services bancaires ou à la connexion numérique. A lui aussi de décider s’il doit agir en direct, ou par le biais d’intermédiaires de terrain comme les associations. La solidarité active comme source d’inspiration ? “A l’homme affamé, mieux vaut donner une canne à pêche qu’un poisson”, prétend le proverbe chinois. Ce serait une troisième voie, que tente Alain Ehrenberg, au-delà du clivage entre “libéral de droite” et “antilibéral de gauche” sur la question. Il plaide dans La Société du malaise pour “une politique de l’autonomie, centrée sur la capacité d’agir des personnes, et plus particulièrement sur celles des couches sociales qui subissent les inégalités”. Ce serait “aider les gens à s’aider eux-mêmes”. L’opposition “protéger” ou “ouvrir des opportunités” s’efface et l’enjeu devient d’intégrer les deux modèles. Modèle RSA contre modèle RMI ? “Dans un cas, compensation des handicaps, dans l’autre, accompagnement des potentialités” pour Jean-Paul Delevoye, le médiateur de la République. La vertu cardinale de la responsabilité, si atténuée puisse-t-elle être par un contexte économique ou social, doit rester au sommet. Son absence, enseigne l’histoire, ou la possibilité de s’en dégager trop facilement, conduit au pire. Le parti pris du libre-échange Comment résister aux sirènes protectionnistes ? En affirmant la supériorité du libre-échange pardi ! Pas facile en ces temps de crise où tout ce qui vient de l’extérieur – marchandises et individus – est assimilé à une menace. Pour l’emploi français ou pour l’identité nationale. De la fermeture lépéniste des frontières – version “hard” – au “produire français” bayrouiste – version moyenne – en passant par les “écluses tarifaires” – version soft socialiste -, jamais la tentation du repli n’est apparue aussi grande que durant cette campagne. Erreur funeste ! “La France a besoin des autres et du monde. C’est là que se situent les marchés qui tireront sa croissance, qu’elle devra trouver ses futurs travailleurs et qu’elle améliorera sa pensée et sa science par l’échange d’idées et de découvertes”, lance Nicolas Tenzer, politiste dans un récent essai (*). En bref, oui à “la préférence internationale”et non à “la préférence nationale”. Cette option va loin, très loin. Elle oblige, pour rester cohérent, à tenir une ligne sans concessions. La surtaxation des importations ? Mauvaise idée. Son effet le plus sûr est de pénaliser les consommateurs, sans amoindrir le dumping des producteurs étrangers. Mieux vaut miser sur l’accélération des salaires dans les pays en développement induite par l’amélioration du pouvoir de négociation des travailleurs (en Chine côtière, les salaires progressent de 20 % en rythme annuel). “Se fermer à la concurrence est toujours un mauvais calcul à moyen-long terme. Ce qui importe pour préserver l’emploi, c’est d’être sur des créneaux rentables. En se mettant à l’abri, l’industrie perd un aiguillon pour investir”, rappelle l’économiste Jean-Marc Daniel. Pour autant, dans le jeu international, il convient de ne pas renoncer à notre capacité à négocier les régles du jeu, par exemple sur le taux de change avec la Chine. Et la libre circulation des hommes? Avant d’être un problème, l’immigration est d’abord une réponse à notre problème démographique. Nos pays vieillissants ont besoin de jeunesse. En développant une énergie bien supérieure à la moyenne, ces jeunes migrants qui parviennent à s’intégrer en travaillant gagnent largement leur ticket d’entrée et il faut leur donner des papiers en les régularisant. Quitte à faire preuve de fermeté pour les autres. Car il importe de réaliser que la balance des comptes est positive en faveur de l’immigration… régulée. Cultiver les ressemblances au lieu de souffler sur les braises des différences “Le vrai problème est l’échec de la France blanche et chrétienne à considérer les Français à la peau sombre et musulmans comme des citoyens à part entière”, notait Craig Stapleton, ambassadeur des Etats-Unis en France, dans un mémo du 9novembre 2005 révélé par Wikileaks. L’analyse aurait dû rester secrète, elle vient quoi qu’il en soit d’être confirmée au grand jour, dans les urnes. Glané sur un forum Internet, parmi des dizaines d’autres apostrophes de la même veine : “la France ne veut pas devenir le Maghreb.” Une bonne partie de l’électorat s’interroge à voix haute. Autant sur la place que prend la culture islamique dans le pays que sur ce qui menacerait son identité vécue comme chrétienne et européenne. C’est l’un des messages qui sort du vote massif en faveur de Marine Le Pen. De ce côté-là, le diagnostic est exactement inverse de celui de l’ambassadeur américain : tout le monde – Français ou étrangers – étant mis dans le même panier, c’est la France “d’origine immigrée” ou “visiblement musulmane”, selon les nouveaux vocables apparus ces derniers temps dans le discours politique ou médiatique, qui serait récalcitrante au processus “d’intégration”. L’heure n’est plus à débattre de qui a tort ou raison, mais à s’inquiéter : la société française est face à un risque d’affaiblissement si elle ne parvient pas à améliorer les rapports avec ses minorités. “Elle pourrait alors s’affaiblir, être plus divisée, peut-être encline à des crises et repliée sur elle-même”, estime un autre diplomate américain. Le cercle vicieux est engagé. Les “Français de souche” se sentent envahis par l’islam et le rejettent. Mis à l’index, les musulmans se raidissent. Et vice versa. Sortie possible : recréer un socle de références communes, cultiver les ressemblances au lieu de souffler sur les braises des différences. On pense en priorité à la laïcité pour y parvenir. Ecueil à contourner : en France, celle-ci est devenue une culture, celle de la religion à la maison et de l’absence d’étalage de ses convictions religieuses. Revenir à l’essentiel dans ce domaine, c’est s’appuyer à nouveau sur la laïcité comme un cadre juridique opposable à tous, pas comme une référence culturelle. La laïcité est d’abord un ensemble de lois, conçues pour garantir qu’aucune croyance – et même philosophie -des uns ne puisse s’imposer aux autres tout en assurant à chacun la liberté de ses convictions. Ce qui ne signifie pas de ne pas avoir à traiter, par ailleurs, les frictions culturelles. Pour, comme le dit la sociologue Dounia Bouzar, “que les gens continuent à manger, à travailler, à transpirer ensemble”. La laïcité ne doit pas être davantage un cache-misère des problèmes socio-économiques qui exacerbent les tensions. Dénoncer le communautarisme n’a de sens que si l’on combat en même temps ce qui l’alimente. Dans Le Ghetto français, Eric Maurin fait le portrait d’une France morcelée et démontre que ce ne sont pas les pauvres qui décident de s’isoler mais les riches qui préfèrent s’en éloigner. Une logique évidente après coup puisque ce choix appartient à ceux qui en ont les moyens, mais que ceux qui vivent du fonds de commerce consistant à faire danser les boucs émissaires sous les yeux des électeurs se gardent bien d’évoquer. Fiscalité pour chacun selon ses capacités Notre système fiscal, à force de complexité et d’opacité, est devenu une usine à gaz. Jouant sur plusieurs registres à la fois – un impôt sur le revenu progressif, une CSG proportionnelle, une TVA et des niches fiscales inégalitaires –, sa cohérence profonde a été perdue. Doit-il être redistributif et corriger les inégalités ou bien viser la neutralité et assurer le financement des services publics pour tous sans distinction ? Un préalable : revenir à des principes simples pour réconcilier tout un chacun – quel que soit sa condition, riche, pauvre, membre de la classe moyenne – avec l’impôt. Le but est de souder la collectivité en sollicitant la contribution des uns et des autres selon “ses capacités”. Un principe battu en brèche aux deux bouts de l’échelle: en bas par le fait qu’un ménage sur deux ne paie pas l’impôt sur le revenu, en haut par la course à l’optimisation fiscale. L’impôt s’impose à tous – minimal,voire symbolique pour les plus pauvres, significatif sans être confiscatoire pour les plus riches. Jusqu’où instiller la progressivité de l’impôt ? “Il ne doit pas y avoir de honte à gagner beaucoup d’argent honnêtement” , analyse Nicolas Lecaussin, directeur de l’Iref (Institut de recherches économiques et fiscales). Certes. Il n’empêche, au nom de la préservation de la “common decency” – l’harmonie sociale si chère à George Orwell –, l’Etat n’en est pas moins légitime à surtaxer les revenus extravagants, ne serait-ce que pour protéger les riches de la vindicte populaire. Tout est affaire ici de doigté. Seconde étape, l’opération “redressement des comptes”. L’Etat ne peut pas s’occuper de tout. La puissance publique doit centrer son action sur les individus les moins bien lotis – socialement, financièrement, culturellement – de la population, que ce soit en termes d’éducation, de santé et d’emploi. Pour les autres, les mécanismes d’assurance doivent jouer. “Trop de dépenses publiques profitent en fait aux plus riches. L’Etat se comporte en “Robin des bois” mais à l’envers. Que l’on songe aux places subventionnées à l’Opéra !”, pointe Jean-Marc Daniel. L’Etat a bien mieux à faire, par exemple orienter les comportements des agents dans le sens de l’intérêt collectif. Une “fiscalité verte” taxant lourdement les pollueurs aurait tout son sens pour gérer au mieux dans le long terme les ressources disponibles. Et en instaurant une taxe même infinitésimale sur les transactions financières, l’Etat rompt opportunément avec la politique du “laisser faire, laisser passer” intégral. La frugalité a de l’avenir La frugalité propose de tirer le maximum de satisfactions d’une quantité limitée de ressources. Dans l’ère post-Lehman Brothers, face au mur de la dette et en plein milieu du “peak oil” (le déclin du rythme de découvertes d’hydrocarbures, qui annonce le déclin du rythme de production), le principe ne manque pas d’attrait. “La question des dettes souveraines a attiré l’attention sur le “train de vie” de pays qui, comme la France, consomment plus qu’ils ne produisent et importent plus qu’ils n’exportent”, note l’économiste et urbaniste Jean Haëntjens. (Futurible, avril 2012). Une autre voie que l’austérité consisterait à s’interroger sur le contenu de ce train de vie et en particulier sur sa forte dépendance vis- à-vis des ressources importées, comme les ressources énergétiques fossiles dont le prix ne peut que croître et dont les approvisionnement menacent de se compliquer. “Cette voie pourrait trouver dans la notion de frugalité un solide point d’appui.” Cette approche presque épicurienne donnant la priorité aux plaisirs simples et nécessaires peut rapprocher les points de vue extrêmes. Celui des propriétaires de grosses cylindrées pour qui l’augmentation du rendement des moteurs rime avec possibilité de rouler davantage et celui des adeptes de la décroissance, caricaturés, eux, comme prônant le retour à la bougie. “Traduit en langage économique, le principe de frugalité revient à s’intéresser au rapport satisfactions/ ressources en cherchant à le rendre à la fois plus élevé et moins dépendant des aléas extérieurs”, poursuit Jean Haëntjens. Le low cost comme modèle de société ? Oui, mais décliné en modèle “low impact”. Les Easy jets et autres pionniers du genre qui ont imaginé d’enlever des coûts superflus pour vendre moins cher n’avaient pour but que de pouvoir offrir un prix plus bas pour conquérir de nouveaux marchés. Mais leur technique consistant à chasser le superflu peut servir de manuel de frugalité à une société que la prospérité matérielle anime, mais qui se heurte au mur des ressources à sa disposition, tant financières que naturelles aujourd’hui. L’émulation créative La compétition crée l’émulation. L’effet s’inverse lorsque la mise en concurrence entre les individus devient oppressante, ou lorsque le marché est à ce point lancé sur son erre qu’il ne permet plus de répondre à l’intérêt collectif. Ira-t-on jusqu’à pêcher le dernier poisson ? La théorie de Harding, la fameuse tragédie de l’accès libre aux ressources, s’applique dans ce cas : des ressources que chacun peut exploiter librement suscitent des convoitises et une surenchère entre acteurs économiques. Chacun cherche à s’approprier le maximum de bénéfices dans le minimum de temps de crainte qu’un autre ne le fasse à sa place. Au lieu de faire confiance au groupe et quitte à ce que, au bout du compte, il n’y ait plus rien de disponible pour personne. Les négociations européennes actuelles sur les quotas de pêche butent sur ce problème. Sur une très longue période, pourtant, l’humanité s’avère altruiste révèlent d’autres travaux. Les spécialistes de l’analyse comportementale ou évolutionniste entretiennent l’espoir que quelques décennies d’individualisme forcené des sociétés industrielles ne vont pas anéantir aussi facilement 50 000 ans d’altruisme assumé dans l’intérêt de la survie de l’espèce. L’économie numérique est un contexte en or pour relancer cette propension à coopérer, qui est le ciment des sociétés. “Tous nos comportements sont fondés sur le postulat que ceux que nous avons en face de nous ne sont pas des égoïstes purs. Et s’ils l’étaient, aucun échange ne serait plus envisageable, ni dans la sphère du marché ni dans celle du don”, estime l’économiste Paul Seabright. Le modèle Wikipedia où chacun apporte sa contribution a ses vertus et se décline dans une infinité de domaines, du logiciel libre à la levée de fonds pour les associations. Les covoitureurs qui partagent un coût et en option un moment de sociabilité se rendent utiles à la société tout en bénéficiant d’un service. Les jeunes portent l’espoir du changement dans ce domaine : leur champ politique, considère l’analyste Jeremy Rifkin dans La Troisième Révolution industrielle où il décrit l’avènement d’un nouveau mode de production et de partage de l’énergie sur le modèle des réseaux sociaux, se structure désormais moins en termes de droite et de gauche qu’autour d’un nouveau clivage “centralisé et autoritaire” contre “distribué et coopératif”. A suivre. Par Philippe Plassart & Jacques Secondi lenouveleconomiste.fr
Posted on: Fri, 18 Oct 2013 17:42:22 +0000

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