Lélection de mars 1993 a fait date dans lhistoire des élections - TopicsExpress



          

Lélection de mars 1993 a fait date dans lhistoire des élections de Madagascar. Elle a introduit pour la première fois le passage au second tour de lélection du Président de la République. Cétait aussi lunique alternance démo­cratique, quand lAmiral Didier Ratsiraka a reconnu sa défaite et salué la victoire du Pr Albert Zafy. Avant 1993, tous les Prési­dents étaient élus au premier tour, avec plus de 80% de voix, dans une élection sans réelle compétition mais avec des fraudes massives. Des procès-verbaux de dépouillement de vote étaient connus bien avant même le jour du scrutin. À lépoque, la mascarade électorale reflétait le niveau de conscience citoyenne des Mal­gaches. Cest à partir du mou­vement des Forces vives des années 90 que la société civile sest constituée, organisée et impliquée dans léducation des citoyens, la défense des Droits de lhomme et lobservation des élections. Aujourd’hui, le travail de la société civile commence à élever le niveau de conscience citoyenne, mais la résistance de lanalphabétisme et le poids de la pauvreté sont tels quil est encore loin de garantir un environ­nement socioculturel pouvant accueillir une compétition élec­torale crédible. À dix jours du premier tour de lélection présidentielle du 25 octobre, voici un bref tour dhorizon des principaux acteurs : 1. Tous les candidats qui ont des moyens s’impliquent tota­lement dans la campagne électorale. Cest une élection dominée par largent, aussi bien dans sa propagande que dans son organisation. Rares sont les candidats qui sappuient sur leurs réseaux dimplantation. Les programmes des candidats ressemblent plus à une vitrine publicitaire qu’à un projet de société devant être expliqué et partagé avec le peuple malgache. 2. Des électeurs sont inquiets. Leur carte électorale n’est pas encore entre leurs mains. Déjà, deux à trois millions des Mal­gaches en âge de voter ne sont pas inscrits dans la liste électorale. Larrêtage définitif de la liste électorale au niveau des 119 districts ne s’est pas déroulé dans la transparence. La con­fection des cartes électorales réalisée avant larrêtage définitif de la liste électorale ne suit pas un processus logique. Lappren­tissage de la manipulation du bulletin unique ne couvre pas les zones enclavées. 3. Les observateurs locaux et internationaux sont mobilisés. Saluons leur présence sur terrain. Jusquà présent, leur voix évoque timidement les carences et ano­malies constatées. Plus les observateurs sont perçus comme indépendants par rapport à la CENIT et aux instances inter­nationales qui les financent, plus leur rapport dobservation sera apprécié et pris en considération. 4. Concernant lorganisation de la CENIT, jai, depuis deux mois, attiré lattention sur les réalités au terrain, sur lapplication des textes en vigueur et sur la transparence de l’action et de la gestion de la CENIT. Nous devons tous être vigilants sur le bon déroulement de cette élection décisive. 5. Le pouvoir en place qui souhaite mettre fin à cette Transition donne limpression de respecter la neutralité. Son impartialité doit se traduire dans le comportement des fonction­naires dautorité dans les chefs-lieux de district, particulièrement chez les chefs Cisco et les méde­cins inspecteurs. 6. Les journalistes, détenteurs du Quatrième pouvoir, sont, pour le moment, globalement corrects. Ils vont jouer un rôle important le jour du scrutin et après la proclamation des résultats de vote. André Rasolo
Posted on: Tue, 15 Oct 2013 08:22:11 +0000

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