L’AMOUR POUR NE PAS MOURIR DE LA VERITE… « Nous avons l’art pour ne pas crever par la vérité… » ! En prononçant cette phrase, Nietzsche avait provoqué l’ire des bien-pensants de son époque et des rhéteurs de scolastique, ricanants et subitement offensés ! Il avait ajouté, comme pour enfoncer le clou dans l’avatar : « Que le savoir avance, que la vie périsse… » ! Ces deux propos continuent toujours à alimenter le sempiternel débat sur ce qu’on appelle « la faillite de l’humanisme », énoncé auquel j’adhère entièrement ! Nietzsche parlait de parc d’animaux, de moutonnement, et d’autres délicatesses pour décrire l’homme qu’il a invité à devenir le Surhomme de l’adversité… L’art pour ne pas crever par la vérité ! Je ramène ce propos à une autre sphère et , paraphrasant le philosophe allemand sans aucune prétention que celle de m’épancher , je dis : « L’amour pour ne pas mourir de la vérité » ! Dans nos sociétés cadenassées, enfouies sous le poids de la tradition, monde souterrain et fantasmagorique sans issue, verrouillées dans l’enclos de l’amour caché et de l’amertume du long terme, les sentiments deviennent une leçon de courage. La pudeur sociale , celle que l’on nous impose, qui est à l’amour chez nous, ce que le voile apocryphe est à la liberté, n’a jamais été aussi ardemment combattue et même violée que lorsque l’Ordre ou les pouvoirs veulent l’édicter et l’imposer ! De manière générale, l’homme – et la femme bien entendu – restent soumis au dilemme incantatoire : principe de nécessité contre principe de plaisir, Apollon contre Dionysos ! La chape de plomb , tombée on ne sait quel beau matin sur nos mœurs, s’épaissit de plus en plus, elle a désormais ses lois, ses vigiles et sa propre police, une police indicible qui est à l’affût de tout ce qui échapperait à la règle rigoureuse et contraignante, de ces jeunes qui auraient le malheur de se donner la main ou de se prendre par les bras, d’échanger des tendresses ou , peut-être même simplement des regards ! En vérité , dans l’amour, il n’y a pas d’ordre, ni celui de la société, ni du pouvoir, ni même – au risque de frayer dans la morale des puristes – du mari ou du conjoint. L’ordre, c’est pour les batailles et les armées ! Et Dieu sait, combien au nom de l’Odre, l’humanité s’est brisée sur ses mythes et sa morale contredite constamment par les pulsions et le désir de l’Homme, cette incontrôlable et secrète destruction de ce dernier contre lui-même ! On ne compte pas les âmes meurtries dans ce monde où Aimer relève de la témérité, de plus en plus de l’exception et quelque part dans les systèmes figés de la provocation. Ne nous méprenons pas : l’amour existe, mal vécu peut-être, difficile aussi, il ne dit pas son nom, mais s’accomplit dans le silence complice et dans le regard…Dans l’intensité de l’échange qui se substitue. Je le rencontre tous les jours et le construis !
Posted on: Tue, 30 Jul 2013 19:15:00 +0000
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