L’Algérie à vau-l’eau Par : Mustapha Hammouche Depuis - TopicsExpress



          

L’Algérie à vau-l’eau Par : Mustapha Hammouche Depuis quelques jours, il y a comme une course-poursuite entre ceux qui décident et ceux qui veulent savoir ce que ceux-là décident. C’est même à qui anticipera la prochaine décision. En ces heures-ci, parce qu’il n’est plus question de journées ou de semaines, mais d’heures, c’est un mouvement de walis qui est à l’ordre du jour. La fumée blanche tarde à jaillir. Pourtant, on a vu Sonatrach, Air Algérie et, à l’occasion, six ministères à la fois patienter avant d’être livrés à leurs heureux élus. Les wilayas peuvent patienter aussi : il n’y a pas encore d’élections à encadrer. Avril 2014, c’est dans sept mois. Et peut-être trouvera-t-on, d’ici là, le moyen de se passer de ces élections. Parmi les versions en cours d’élaboration par la commission d’“experts” — puisqu’on sait maintenant qu’elle travaille sur des variantes —, l’une au moins retiendrait l’option d’un mandat de “transition”. Par transition, il faut entendre “passage de gué”. En système autoritaire, une bonne Constitution, ça sert à ça : à contourner les difficultés que crée le principe d’élection. Cela peut ne pas paraître évident, mais autant une réforme constitutionnelle peut servir à changer de régime, autant elle peut servir à en empêcher le changement. Nous l’avons éprouvé, en 2008 en particulier, mais nous avons tendance à l’oublier tant la notion de réforme suggère l’idée de progrès. Les actuels réglages menés à la hussarde dans le système de pouvoir ont ce double objectif : par leur contenu, ils réalisent les conditions institutionnelles de gestion autoritaire de la phase de “transition” ; par leur méthode, ils rappellent, à qui confond l’état de santé du Président avec l’état de puissance de l’ordre régnant, la vigueur intacte de l’autorité. Les adeptes béats de l’évolution qui viendra par elle-même en seront encore à se poser des questions quand ils se surprendront à vivre dans l’énième mandat. Et ils recommenceront à se poser la question de savoir si c’est le Président ou le chef du DRS qui est à l’origine de leur espérance d’émancipation démocratique déçue. Il y a du génie dans l’autoritarisme “démocratique” : nous avons bien assumé un troisième mandat pour permettre au peuple d’avoir un plus grand choix, alors que le principe de limitation de mandats n’a été écarté de la Constitution que pour nous empêcher de choisir ! Sauf que ce génie à besoin d’un minimum de complaisance. Un grand minimum. Et pour le prochain coup de génie “démocratique”, il faudra autant de débonnaireté populaire qu’en 2008, 2009 et avant. Il semble qu’en ces temps où la haute politique a acquis un statut de simple spectacle, ce n’est pas ce qui manque. L’opinion publique suit, certes, les péripéties du sérail, mais se limite à compter les points. C’est encore plus captivant depuis que la télévision s’est mise de la partie : on attend la prochaine entrevue, puis le prochain mouvement dans le corps des walis, des directions de services publics, des ambassadeurs… En ces temps où l’on ignore plus que l’on connaît le nom du maire de sa commune, on préfère regarder les combats d’élites. On gagne ou on perd par procuration. Comme au stade. Et vogue la galère… M. H
Posted on: Thu, 19 Sep 2013 11:18:12 +0000

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