L’Autorité de régulation de la poste et des - TopicsExpress



          

L’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications (ARPT) a procédé, lundi 14 octobre, à l’attribution provisoire de licences de téléphonie 3G. Bien des questions se posent à présent. Ainsi, première bizarrerie, pourquoi avoir choisi la voie de l’appel d’offres alors même qu’il n’y avait que trois concurrents, tous intéressés par la 3G. Dès le départ, le ministère et l’ARPT avaient clairement affiché la couleur : aucun nouvel opérateur ne sera autorisé à soumissionner pour une licence 3G. Ensuite, il faut pouvoir dire que ce n’est pas la première fois que l’APRT lance un appel d’offres pour la 3G. Déjà en septembre 2011, le processus avait été initié puis stoppé sans raison. Mieux : l’opérateur Mobilis avait fait des premiers tests sur le réseau 3G algérien dès 2005. Les autres opérateurs étaient prêts à partir de cette date. Autant dire que les blocages inhérents au lancement de la 3G en Algérie ont combiné à la fois la bureaucratie et le souci de préserver à tout prix les intérêts d’Algérie Télécom, un canard boiteux, incapable de se doter d’une stratégie sérieuse dans l’ADSL malgré des investissements colossaux ces dernières années. Dans ce nouvel appel d’offres, les experts de l’APRT ont ainsi conçu un mécanisme d’attribution des réseaux, tout ce qu’il y a de plus kafkaïen. Plutôt que d’attribuer à chacun une licence on a préféré un système de classement. Mobilis arrivé premier, aura la priorité puis Nedjma et enfin Djezzy pour se partager les bassins de populations. Seules quatre wilayas seront obligatoirement couvertes (Alger, Oran, Constantine et Ouargla). Les autres wilayas seront choisies par chaque opérateur, en fonction de son classement. Arrivé premier, Mobilis choisira « ses wilayas » en priorité. Ensuite, c’est Nedjma qui choisira, puis Djezzy. Sur plusieurs wilayas, chaque opérateur pourrait avoir l’exclusivité. Le tout sans que le principe du roaming, le portage des communications et la garantie de la continuité pour le consommateur, ne soient prévus ! Ainsi pour un abonné à la 3G de Mobilis sur Alger, il lui faudra faire l’acquisition de deux autres puces s’il souhaite bénéficier de la 3G. A Boumerdes ou à Blida par exemple si ces deux wilayas sont attribuées respectivement à ses deux concurrents. Il n’y a dans un premier temps aucun portage de l’accès à l’Internet mobile. Et dans ce processus, c’est bel et bien le consommateur qui fait les frais de ce déploiement inédit qui laisse sans voix de nombreux experts du secteur. En plus de saigner le consommateur, le système est très peu pratique. Il ne permettra pas au consommateur de s’y retrouver et de bénéficier d’une véritable continuité territoriale de l’Internet mobile. Les Algériens, durant encore de nombreuses années, feront les frais de ce Yalta numérique qui a oublié l’intérêt du consommateur, ce nomade moderne, pour qui Internet doit pouvoir être utilisable, facilement et partout où il se rend sur le territoire. Il est vrai que le sujet est sensible et doit inquiéter au plus haut niveau. L’internet mobile est celui qui permet à l’information de circuler. Dès lors, l’Algérie s’apprête à être le seul pays où pareil système existe. Malheureusement, une fois encore, pour protéger la rente d’un opérateur national, on pénalise le consommateur et, comme bien souvent, quand on a du pétrole, on na pas didées.
Posted on: Sat, 30 Nov 2013 17:53:04 +0000

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