L’Etat viole ses propres lois Les pouvoirs publics n’en - TopicsExpress



          

L’Etat viole ses propres lois Les pouvoirs publics n’en finissent pas de nous surprendre – dans le mauvais sens s’entend –, en multipliant tous azimuts les initiatives censées améliorer le cadre de vie du citoyen et desserrer l’étau des pressions de toutes natures auxquelles font face les Algériens. Le développement constant des maladies psychosomatiques liées au stress a propulsé dans le pays cette pathologie au rang de problème de santé publique. Cette infinie générosité qui semble s’être subitement emparée de nos dirigeants en cette période préélectorale et face à un front social en ébullition pour apporter un bol frais dans le quotidien vicié des Algériens apparaît pour le moins suspecte aux yeux de nombreux citoyens. Dans cette conjoncture politique particulière, chaque jour nouveau apporte son lot de mesures aussi populistes que contre-productives qui confirment chaque fois un peu plus le recul de l’Etat de droit face aux violations éhontées des lois et règlements de la République par l’Etat et ses institutions. Après la série de mesures dites d’apaisement politique et social que l’Etat a promulguées au cours de ces dernières années, à l’instar de la politique de la rahma (pardon) qui fut appliquée sans discernement pour tous les terroristes ou encore la régularisation massive des constructions illicites, la légalisation du commerce informel en le transférant des trottoirs dans un autre espace supposé organisé et encadré et tant d’autres décisions de la même veine, la dernière innovation aura été cette incompréhensible magnanimité décidée par les services de la sécurité routière en matière de retraits de permis durant cet été. Pour les infractions mineures n’ayant pas occasionné des dommages corporels, précise-t-on, pour parer aux critiques que ce «bonus au malus» ne manquera pas de susciter chez les usagers de la route soucieux de la sécurité publique. L’objectif proclamé de cette permissivité étant de permettre aux Algériens d’ici et d’ailleurs de ne pas subir de désagréments liés au retrait du permis de conduire qui pourrait compromettre leur projet de vacances en Algérie. Outre la difficulté d’applicabilité de cette mesure qui sera laissée à la discrétion, à l’humeur des agents de l’ordre public et à d’autres pratiques connues de tous, telles que les interventions et la corruption, c’est le caractère liberticide de cette mesure qui mérite le plus d’être souligné. Le plus grave dans cette affaire, c’est que c’est l’Etat qui appelle les citoyens à fouler aux pieds les lois et textes réglementaires du pays. Cette prime à l’impunité qui s’ajoute à d’autres entorses est d’autant moins justifiée que l’Algérie caracole en tête dans le classement mondial des accidents de la route. Là où on attendait encore davantage de fermeté dans un esprit de justice dans la répression des infractions au code de la route en appoint du travail pédagogique de sensibilisation qui doit être fait en amont, on nous promet, avec cette mesure laxiste, un été encore plus chaud et plus sanglant sur nos routes. D’ailleurs, le résultat ne s’est pas fait attendre. Rien qu’à Alger, on a enregistré pour la journée d’hier trois accidents mortels occasionnés par des minibus. Omar Berbiche
Posted on: Sun, 23 Jun 2013 16:55:15 +0000

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