L’adage populaire nous apprend que si le roi s’enfuit, ses - TopicsExpress



          

L’adage populaire nous apprend que si le roi s’enfuit, ses courtisans s’envolent. Eh bien il ne nous reste plus qu’à détaler de toutes nos forces. Désormais ce sont nos supposés protecteurs mêmes qui tombent sous les balles des malfrats : les officiers de police. La Guinée est confrontée au grand banditisme avec ses corollaires de vol, de viol et désormais de nombreux assassinats. La psychose s’installe de nouveau dans la cité. Et pourtant les habitants de Conakry avaient fini par croire que ces moments de terreur, de désolation et de deuil n’étaient plus qu’un lointain et triste souvenir du passé. Malheureusement, ils se rendent compte que cet espoir n’était qu’illusion, la réalité en est tout autre. De nos jours dans maints quartiers de la haute banlieue même le plus téméraires des citoyens dort la peur au ventre. D’autres ne ferment presque plus l’œil, attendant à chaque instant un redoutable et indésirable visiteur. Pendant ces temps, les forces de sécurité brillent par leur absence, occupée qu’elles sont à réprimer dans le sang ceux qui organisent des manifestations politiques. Avec ces derniers les agents se montrent très efficaces et implacables. Une cinquantaine de manifestants est tombée à moins de trois ans. C’est un record. Les véritables malfaiteurs eux bénéficient d’une impunité. Moussa Sampil, alors ministre de la sécurité sous le règne du président Conté, avait pris le taureau par les cornes dans l’éradication de l’insécurité à Conakry. Ses méthodes avaient suscité parfois inquiétudes et indignations auprès de certains observateurs, mais elles avaient fait leurs preuves rapidement. Et le ministre avait fait la sourde oreille devant les multiples réactions des défenseurs des droits de l’homme. Pour lui, celui qui avait ôté la vie à son prochain n’avait aucun droit de vivre lui aussi. Il avait demandé aux agents de sécurité d’abattre tout bandit ayant commis lui-même assassinat et ce sans aucune forme de procès. Allant jusqu’à offrir un prix aux agents ayant abattu un malfaiteur devant même les caméras de la télévision. Pour sa part le professeur président nous avait promis la sécurité. Comme toutes les autres promesses, cette sécurité se fait toujours attendre. Pendant que des Guinéens succombent quasi quotidiennement sous les balles des bandits. Aucune couche sociale ou professionnelle n’est épargnée. Désormais celui qui traine une épave est mieux loti que celui qui roule dans une grosse et belle cylindrée. Le piéton a moins de soucis à se faire que l’automobiliste. Celui qui dort sans un taudis peut ronfler pendant toute la nuit. Mais celui qui habite la belle et cousue villa ne ferme plus l’œil. Dans ce pays d’Afrique de l’ouest, c’est véritablement le monde à l’envers.
Posted on: Tue, 03 Dec 2013 22:31:24 +0000

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