L’armée malienne, depuis l’arrivée des troiupes françaises - TopicsExpress



          

L’armée malienne, depuis l’arrivée des troiupes françaises sur notre sol, ne parle plus de « repli stratégique » (une expression qui lui était chère en 2012), ni de pénurie d’armes; au contraire, elle fait preuve d’une bravoure que ne désavouerait pas l’ancêtre Soundjata Kéita lui-même. Il est vrai que les avions de combat français remontent le moral du talon jusqu’au menton. Il est vrai aussi que depuis qu’elle a chassé le « Vieux Commando » du palais de Koulouba, l’armée est devenue maîtresse de son propre destin. A preuve, quoique la Constitution définisse le putsch comme un « crime imprescriptible contre le peuple malien », nos députés, qui craignent qu’on ne les envoie en retraite anticipée, ont, à la demande du gouvernement, trouvé le moyen d’octroyer une amnistie aux putschistes du 22 mars 2012. Comme quoi, le penseur qui a inventé la formule « Dura lexsedlex » (la loi est dure mais c’est la loi) ne voit plus loin que le bout du nez: la loi s’avère souple comme du plastique fondu quand on tient vaille que vaille à lui tordre le cou ! L’aministie est bonne à prendre, certes, mais elle ne se mange pas. Il faut trouver à manger aux militaires. Et vite! C’est pourquoi le gouvernement vient de décider le 5 juin 2013, dans la plus grande opacité, de décréter la hausse générale de 10% de tous les salaires de militaires. En clair, du soldat de 2ème classe au général de division, en passant par les capitaines (eh oui!), les commandants et autres colonels, toux ceux qui portent un uniforme militaire bénéficient de cette pluie de billets (garde nationale, gendarmerie, armée de terre, armée de l’air, génie militaire, transmissions, etc.). Comme le gouvernement craint, comme la peste, la jalousie des syndicats d’enseignants et autres empêcheurs de manger en rond, il s’est bien gardé de publier cette mesure d’augmentation à travers le traditionnel communiqué du conseil des ministres. L’armée a reçu, elle, l’information; dès l’adoption du projet de texte, les officiers présents dans les couloirs de Koulouba ont entamé des pas de danse dignes de ZaïkoLangaLanga. L’incidence financière des augmentations ainsi décidées est très lourde. Les observateurs indépendants évaluent à 25. 000 personnes le nombre de militaires qui en bénéficieront. Bien entendu, si le gouvernement avait demandé mon humble avis (hélas, on ne me demande jamais rien!), je lui aurais suggéré d’augmenter les soldats de 100% et les officiers de 2%. Cette manière de répartir les biscuits aurait été plus équitable et, surtout, plus efficace : les soldats sont beaucoup plus nombreux que les officiers et leurs salaires beaucoup plus bas. J’estime, au fond, que l’armée s’engraisse un peu trop dans un pays où tout le monde tire le diable par la queue-l’immense majorité ne trouve même plus de queue à tirer du tout, croyez-moi ! En effet, bien avant l’augmentation salariale générale dont je viens de faire état, le gouvernement a attribué des dizaines d’hectares aux familles de soldats. Le geste étant gratuit, on peut aisément supposer que les bénéficiaires ne paieront ni les frais d’édilité ni, encore moins, les frais de viabilisation. Ce n’est pas tout ! Du 22 mars 2012 à ce jour, plus d’une centaine de galonnés ont été propulsés dans les hautes sphères de l’Etat; les moins lotis ont été nommés Hauts Fonctionnaires de Défense auprès des ministères où ils passent la journée à se rouler les pouces. Les postes les plus juteux du gouvernement (Défense, Transports et Equipement, Administration territoriale, Sécurité et Protection Civile) sont occupés par des colonels et des généraux. Récemment, les deux syndicats d’administrateurs civils du Mali ont donné de la voix pour dénoncer un avant-projet de décret par lequel le colonel Moussa Sinko Coulibaly, ministre de l’Administration Territoriale, entend dégommer la plupart des préfets et des sous-préfets civils et les remplacer par des militaires.Comme tout ce beau ne saurait faire la bombance sans notre ami de Kati (suivez mon regard!), il a été porté, avec tambour et trompette, à la tête d’un Comité de réformes de machin où l’on ne meurt surtout pas de faim. Enfin, il y a une prime mensuelle dite « prime Sanogo »: d’une valeur de 50.000 FCFA (environ trois fois le SMIG), elle est allouée à tout militaire déployé au front. A ce train, nous finirons par manger des douilles et des balles puisqu’on aura tout mis dans l’armée! Une chose est d’entretenir l’armée; une autre chose est de militariser la République. C’est ce second chemin que notre pays semble avoir choisi. L’affaire se comprend sous une Transition par définition très limitée dans le temps.Mais sera-t-il possible au futur président élu d’équilibrer la balance au profit des balayeurs de rue, des coordonniers, des paysans et autres puisatiers, beaucoup plus pauvres et plus pauvres que les militaires ? Bref, sera-t-il possible, un jour, de diminuer le tonnage de beurre au chocolat auquel les autorités de Transition ont habitué les militaires ? Bien malin qui répondrait à cette question! En attendant, les 600 soldats du contingent « Waraba » qui viennent de terminer leur formation à Koulikoro s’illustrent par leur esprit de révendication. Ils exigent à grands cris des primes et des grades avant quelque déploiement que ce soit au front. Les formateurs militaires européens en restent à ce jour bouche bée ! L’armée malienne, depuis l’arrivée des troiupes françaises sur notre sol, ne parle plus de « repli stratégique » (une expression qui lui était chère en 2012), ni de pénurie d’armes; au contraire, elle fait preuve d’une bravoure que ne désavouerait pas l’ancêtre Soundjata Kéita lui-même. Il est vrai que les avions de combat français remontent le moral du talon jusqu’au menton. Il est vrai aussi que depuis qu’elle a chassé le « Vieux Commando » du palais de Koulouba, l’armée est devenue maîtresse de son propre destin. A preuve, quoique la Constitution définisse le putsch comme un « crime imprescriptible contre le peuple malien », nos députés, qui craignent qu’on ne les envoie en retraite anticipée, ont, à la demande du gouvernement, trouvé le moyen d’octroyer une amnistie aux putschistes du 22 mars 2012. Comme quoi, le penseur qui a inventé la formule « Dura lexsedlex » (la loi est dure mais c’est la loi) ne voit plus loin que le bout du nez: la loi s’avère souple comme du plastique fondu quand on tient vaille que vaille à lui tordre le cou ! L’aministie est bonne à prendre, certes, mais elle ne se mange pas. Il faut trouver à manger aux militaires. Et vite! C’est pourquoi le gouvernement vient de décider le 5 juin 2013, dans la plus grande opacité, de décréter la hausse générale de 10% de tous les salaires de militaires. En clair, du soldat de 2ème classe au général de division, en passant par les capitaines (eh oui!), les commandants et autres colonels, toux ceux qui portent un uniforme militaire bénéficient de cette pluie de billets (garde nationale, gendarmerie, armée de terre, armée de l’air, génie militaire, transmissions, etc.). Comme le gouvernement craint, comme la peste, la jalousie des syndicats d’enseignants et autres empêcheurs de manger en rond, il s’est bien gardé de publier cette mesure d’augmentation à travers le traditionnel communiqué du conseil des ministres. L’armée a reçu, elle, l’information; dès l’adoption du projet de texte, les officiers présents dans les couloirs de Koulouba ont entamé des pas de danse dignes de ZaïkoLangaLanga. L’incidence financière des augmentations ainsi décidées est très lourde. Les observateurs indépendants évaluent à 25. 000 personnes le nombre de militaires qui en bénéficieront. Bien entendu, si le gouvernement avait demandé mon humble avis (hélas, on ne me demande jamais rien!), je lui aurais suggéré d’augmenter les soldats de 100% et les officiers de 2%. Cette manière de répartir les biscuits aurait été plus équitable et, surtout, plus efficace : les soldats sont beaucoup plus nombreux que les officiers et leurs salaires beaucoup plus bas. J’estime, au fond, que l’armée s’engraisse un peu trop dans un pays où tout le monde tire le diable par la queue-l’immense majorité ne trouve même plus de queue à tirer du tout, croyez-moi ! En effet, bien avant l’augmentation salariale générale dont je viens de faire état, le gouvernement a attribué des dizaines d’hectares aux familles de soldats. Le geste étant gratuit, on peut aisément supposer que les bénéficiaires ne paieront ni les frais d’édilité ni, encore moins, les frais de viabilisation. Ce n’est pas tout ! Du 22 mars 2012 à ce jour, plus d’une centaine de galonnés ont été propulsés dans les hautes sphères de l’Etat; les moins lotis ont été nommés Hauts Fonctionnaires de Défense auprès des ministères où ils passent la journée à se rouler les pouces. Les postes les plus juteux du gouvernement (Défense, Transports et Equipement, Administration territoriale, Sécurité et Protection Civile) sont occupés par des colonels et des généraux. Récemment, les deux syndicats d’administrateurs civils du Mali ont donné de la voix pour dénoncer un avant-projet de décret par lequel le colonel Moussa Sinko Coulibaly, ministre de l’Administration Territoriale, entend dégommer la plupart des préfets et des sous-préfets civils et les remplacer par des militaires.Comme tout ce beau ne saurait faire la bombance sans notre ami de Kati (suivez mon regard!), il a été porté, avec tambour et trompette, à la tête d’un Comité de réformes de machin où l’on ne meurt surtout pas de faim. Enfin, il y a une prime mensuelle dite « prime Sanogo »: d’une valeur de 50.000 FCFA (environ trois fois le SMIG), elle est allouée à tout militaire déployé au front. A ce train, nous finirons par manger des douilles et des balles puisqu’on aura tout mis dans l’armée! Une chose est d’entretenir l’armée; une autre chose est de militariser la République. C’est ce second chemin que notre pays semble avoir choisi. L’affaire se comprend sous une Transition par définition très limitée dans le temps.Mais sera-t-il possible au futur président élu d’équilibrer la balance au profit des balayeurs de rue, des coordonniers, des paysans et autres puisatiers, beaucoup plus pauvres et plus pauvres que les militaires ? Bref, sera-t-il possible, un jour, de diminuer le tonnage de beurre au chocolat auquel les autorités de Transition ont habitué les militaires ? Bien malin qui répondrait à cette question! En attendant, les 600 soldats du contingent « Waraba » qui viennent de terminer leur formation à Koulikoro s’illustrent par leur esprit de révendication. Ils exigent à grands cris des primes et des grades avant quelque déploiement que ce soit au front. Les formateurs militaires européens en restent à ce jour bouche bée ! L’armée malienne, depuis l’arrivée des troiupes françaises sur notre sol, ne parle plus de « repli stratégique » (une expression qui lui était chère en 2012), ni de pénurie d’armes; au contraire, elle fait preuve d’une bravoure que ne désavouerait pas l’ancêtre Soundjata Kéita lui-même. Il est vrai que les avions de combat français remontent le moral du talon jusqu’au menton. Il est vrai aussi que depuis qu’elle a chassé le « Vieux Commando » du palais de Koulouba, l’armée est devenue maîtresse de son propre destin. A preuve, quoique la Constitution définisse le putsch comme un « crime imprescriptible contre le peuple malien », nos députés, qui craignent qu’on ne les envoie en retraite anticipée, ont, à la demande du gouvernement, trouvé le moyen d’octroyer une amnistie aux putschistes du 22 mars 2012. Comme quoi, le penseur qui a inventé la formule « Dura lexsedlex » (la loi est dure mais c’est la loi) ne voit plus loin que le bout du nez: la loi s’avère souple comme du plastique fondu quand on tient vaille que vaille à lui tordre le cou ! L’aministie est bonne à prendre, certes, mais elle ne se mange pas. Il faut trouver à manger aux militaires. Et vite! C’est pourquoi le gouvernement vient de décider le 5 juin 2013, dans la plus grande opacité, de décréter la hausse générale de 10% de tous les salaires de militaires. En clair, du soldat de 2ème classe au général de division, en passant par les capitaines (eh oui!), les commandants et autres colonels, toux ceux qui portent un uniforme militaire bénéficient de cette pluie de billets (garde nationale, gendarmerie, armée de terre, armée de l’air, génie militaire, transmissions, etc.). Comme le gouvernement craint, comme la peste, la jalousie des syndicats d’enseignants et autres empêcheurs de manger en rond, il s’est bien gardé de publier cette mesure d’augmentation à travers le traditionnel communiqué du conseil des ministres. L’armée a reçu, elle, l’information; dès l’adoption du projet de texte, les officiers présents dans les couloirs de Koulouba ont entamé des pas de danse dignes de ZaïkoLangaLanga. L’incidence financière des augmentations ainsi décidées est très lourde. Les observateurs indépendants évaluent à 25. 000 personnes le nombre de militaires qui en bénéficieront. Bien entendu, si le gouvernement avait demandé mon humble avis (hélas, on ne me demande jamais rien!), je lui aurais suggéré d’augmenter les soldats de 100% et les officiers de 2%. Cette manière de répartir les biscuits aurait été plus équitable et, surtout, plus efficace : les soldats sont beaucoup plus nombreux que les officiers et leurs salaires beaucoup plus bas. J’estime, au fond, que l’armée s’engraisse un peu trop dans un pays où tout le monde tire le diable par la queue-l’immense majorité ne trouve même plus de queue à tirer du tout, croyez-moi ! En effet, bien avant l’augmentation salariale générale dont je viens de faire état, le gouvernement a attribué des dizaines d’hectares aux familles de soldats. Le geste étant gratuit, on peut aisément supposer que les bénéficiaires ne paieront ni les frais d’édilité ni, encore moins, les frais de viabilisation. Ce n’est pas tout ! Du 22 mars 2012 à ce jour, plus d’une centaine de galonnés ont été propulsés dans les hautes sphères de l’Etat; les moins lotis ont été nommés Hauts Fonctionnaires de Défense auprès des ministères où ils passent la journée à se rouler les pouces. Les postes les plus juteux du gouvernement (Défense, Transports et Equipement, Administration territoriale, Sécurité et Protection Civile) sont occupés par des colonels et des généraux. Récemment, les deux syndicats d’administrateurs civils du Mali ont donné de la voix pour dénoncer un avant-projet de décret par lequel le colonel Moussa Sinko Coulibaly, ministre de l’Administration Territoriale, entend dégommer la plupart des préfets et des sous-préfets civils et les remplacer par des militaires.Comme tout ce beau ne saurait faire la bombance sans notre ami de Kati (suivez mon regard!), il a été porté, avec tambour et trompette, à la tête d’un Comité de réformes de machin où l’on ne meurt surtout pas de faim. Enfin, il y a une prime mensuelle dite « prime Sanogo »: d’une valeur de 50.000 FCFA (environ trois fois le SMIG), elle est allouée à tout militaire déployé au front. A ce train, nous finirons par manger des douilles et des balles puisqu’on aura tout mis dans l’armée! Une chose est d’entretenir l’armée; une autre chose est de militariser la République. C’est ce second chemin que notre pays semble avoir choisi. L’affaire se comprend sous une Transition par définition très limitée dans le temps.Mais sera-t-il possible au futur président élu d’équilibrer la balance au profit des balayeurs de rue, des coordonniers, des paysans et autres puisatiers, beaucoup plus pauvres et plus pauvres que les militaires ? Bref, sera-t-il possible, un jour, de diminuer le tonnage de beurre au chocolat auquel les autorités de Transition ont habitué les militaires ? Bien malin qui répondrait à cette question! En attendant, les 600 soldats du contingent « Waraba » qui viennent de terminer leur formation à Koulikoro s’illustrent par leur esprit de révendication. Ils exigent à grands cris des primes et des grades avant quelque déploiement que ce soit au front. Les formateurs militaires européens en restent à ce jour bouche bée !
Posted on: Wed, 19 Jun 2013 11:50:59 +0000

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