L’attaque du Westgate révèle l’implication de Tel Aviv : Israël contre le monde arabe via la Corne de l’Afrique: By jeune-independant | 24 septembre 2013 0 Comment Israël contre le monde arabe via la Corne de l’Afrique L’affaire de l’attaque des Shebab somaliens contre un centre commercial de la capitale du Kenya, Nairobi, n’en fini pas de livrer de nouvelles facettes. Outre l’aspect spectaculaire de l’action elle-même, toujours en cours hier après-midi, et le caractère multinational des attaquants dont plusieurs seraient de nationalité américaine et britannique, c’est vraisemblablement l’implication directe d’Israël dans cette affaire qui attire l’attention. Certes, les forces spéciales israéliennes ont prêté main forte aux policiers kenyans, sous prétexte qu’Israël détiendrait des capitaux du centre Westgate, mais c’est l’influence et le rôle des Israéliens dans toute cette partie de la Corne de l’Afrique qui retiennent l’attention. L’intérêt d’Israël pour l’Afrique de l’Est ne s’est jamais démenti depuis 1948, date de la spoliation de la Palestine. Dans la doctrine de David Ben Gourion, le jeune Etat d’Israël devait s’appuyer sur un anneau de pays limitrophe du monde arabe afin de desserrer l’étau sur Tel Aviv. Il s’agissait de l’Iran du Shah, de la Turquie kémaliste et de l’Ethiopie du Négus Hailé Sélassié. Il s’agissait pour Israël de passer des alliances régionales pour contrer la stratégie arabe d’encerclement. La vague de décolonisation en Afrique a permis aux Israéliens d’affermir leurs relations avec les pays africains parmi lesquels le Kenya, le Zaïre de Mobutu, la Côte d’Ivoire, le Nigéria et bien sur l’Afrique du Sud raciste. Le contexte international évoluant, et la fin de la guerre froide aidant, les Israéliens ont pu supplanter les Soviétiques dans pas mal de pays et de régions en Afrique, notamment dans les pays lusophones (Angola et Mozambique). Reste que la sécurité nationale israélienne est tributaire de toute la zone limitrophe de la mer rouge, donc des pays de la Corne de l’Afrique. Ces derniers permettent à Israël d’empêcher la main mise des pays arabes sur la mer rouge et de les utiliser comme des plaques tournantes pour affaiblir les pays limitrophes, à l’instar du Soudan fragmenté en deux Etats depuis 2010. D’autres raisons sont avancées néanmoins par les Israéliens pour expliquer leur intérêt pour la région. «Le Kenya, l’Ethiopie et l’Erythrée sont trois pays cruciaux pour Israël car ils servent de zone tampon dans une région qui voit le fondamentalisme islamiste progresser à grands pas», explique ainsi, Galia Sabar, directrice du département d’Etudes africaines à l’Université de Tel-Aviv. L’Ethiopie, avec laquelle Israël entretient d’excellentes relations illustrées notamment par l’immigration des juifs d’Ethiopie organisée par Israël, et l’Erythrée avoisinent la mer Rouge, un accès économiquement et stratégiquement important pour Israël, souligne-t-elle. En plus du fait qu’elle permet de discontinuer le monde arabe entre deux pays : le Soudan au Nord et Djibouti au Sud. En plus de ces aspects stratégiques, «la Corne de l’Afrique est importante pour les intérêts économiques d’Israël, notamment pour son commerce avec l’Asie via la mer rouge», a souligné pour sa part Eli Karmon, chercheur à l’Institut de recherche antiterroriste de Herzliya, au nord de Tel-Aviv. La grande majorité des dizaines de milliers de migrants clandestins arrivant en Israël ces dernières années via le Sinaï égyptien provenaient d’ailleurs de cette région, essentiellement d’Erythrée et du Sud-Soudan. Dans cette région, le Kenya joue un rôle prépondérant, souligne Galia Sabar. «Depuis l’indépendance du Kenya en 1963, Israël entretient avec ce pays une relation étroite qui se traduit par une coopération dans des domaines aussi divers que l’agriculture, l’éducation, la sécurité, les questions militaires et le renseignement», explique-t-elle. Selon des chiffres de l’Israeli Export Institute, les échanges commerciaux entre les deux pays ont représenté en 2012 près de 8% des échanges économiques entre Israël et l’ensemble de l’Afrique avec un volume de 139 millions de dollars. «Ce qui est unique dans cette coopération et qui la rend si intense, c’est qu’elle s’étend à toute une variété de domaines et pas seulement à un secteur, comme c’est le cas de la coopération d’Israël avec d’autres pays», ajoute-t-elle. A tel enseigne que Nairobi est devenu une véritable plaque tournante régionale pour les activités du Mossad, à l’instar d’Amman pour le Moyen-Orient. D’ailleurs, Galia Sabar précise que c’est dans le domaine de la sécurité que la coopération israélo-kényane est la plus connue. «Le pic de la coopération sécuritaire entre Israël et le Kenya s’est produit durant l’opération d’Entebbe en 1976», indique l’expert en questions de sécurité Yossi Melman, faisant allusion à la libération par des commandos israéliens d’otages en Ouganda. Un responsable gouvernemental kényan, Bruce McKenzie, proche du Mossad, le service de renseignements israélien, avait convaincu le président kényan Jomo Kenyatta de laisser des agents du Mossad collecter des informations avant l’opération et d’autoriser les avions israéliens à se ravitailler à l’aéroport de Nairobi, précise-t-il. Cette coopération sécuritaire s’est poursuivie et intensifiée plus récemment lorsque des intérêts israéliens au Kenya ont été touchés dans des attaques revendiquées par Al-Qaïda, de plus en plus présent dans la région depuis une quinzaine d’années. En 2002, un attentat suicide contre un hôtel fréquenté par des touristes israéliens avait tué 12 Kényans et trois Israéliens près de la ville côtière de Mombasa. Presque simultanément, un avion de la compagnie israélienne El Al avec 261 passagers à bord avait échappé de peu aux tirs de deux missiles à son décollage, également à Mombasa. Dimanche, une source de sécurité anonyme a affirmé que des forces israéliennes aidaient à la libération des otages dans le centre commercial Westgate de la capitale kényane.
Posted on: Tue, 24 Sep 2013 20:37:09 +0000
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