L’audience de l’espoir Aux écritures saintes qui invitent à - TopicsExpress



          

L’audience de l’espoir Aux écritures saintes qui invitent à « croire sans avoir vu », Saint Thomas a opposé l’idée de « voir avant de croire ». L’affaire Gbagbo connait ce mercredi une autre émotion, l’émotion d’un peuple qui a foi à l’innocence d’un homme, l’émotion de partisans qui continuent de jurer fidélité en dépit du maelstrom politique qui continue de charrier larmes et soupirs. A la fois judiciaire et politique, il est parfois hasardeux de prédire l’issue d’une audience de Laurent Gbagbo. Celle-là, à dire vrai, ne sera pas différente des précédentes. Parce qu’on a toujours au manège la juge Gurmendi, celle-là même qui a adopté une opinion dissidente à l’issue de l’audience (des audiences) de confirmation des charges en février dernier. Pour elle, il n’y a l’ombre d’aucun doute, Laurent Gbagbo est responsable des crimes allégués. Un point de vue que ne partagent pas ses deux collègues du jury qui ont estimé que les preuves fournies par l’accusation étaient « insuffisantes » pour ouvrir un procès. Le nôtre est un culte: Laurent Gbagbo n’est aucunement responsable de tout ce dont on l’accuse. Parce que l’histoire, ne cesse-t-on de le dire, n’admet pas de jugements précautionneux. Parce que le poker-menteur s’est déroulé sous nos yeux. Il est donc loisible d’affirmer que le célèbre pensionnaire de la prison de Scheveningen est victime d’un complot ourdi par les maîtres du monde, cornaqués à l’époque par l’inénarrable néo-colon, Nicolas Sarkozy. Les faits qui sont réputés être têtus continuent hélas d’échapper au bon sens des hommes en toge noire. A la vérité, autant l’issue du procès de Gbagbo ne nous appartient pas, autant elle n’appartient pas au jury à la Haye. Inféodée aux puissances dites Grandes qui l’ont portée sur les fonts baptismaux, la Cpi, du reste ses verdicts, se trouvent tributaires aux intérêts de ses géniteurs et/ou financiers. Dès lors, Laurent Gbagbo qui, pendant 10 ans, s’est farouchement opposé à la vassalisation de son pays, doit, selon les normes au sein de la confrérie des prédateurs, payer chèrement pour son outrecuidance à ne pas entrer docilement dans le moule des chefs d’Etat, taillé depuis Mathusalem. Faut-il pour autant céder à la tristesse et au désespoir ? La réponse est assurément Non. Elle tient de l’assertion de Nietzche selon laquelle, « ce qui ne me tue pas, me rend plus fort ». Laurent Gbagbo est en vie. Et tant qu’il en sera ainsi, perdre espoir serait perdre de vue ce que lui-même a confié au monde le 5 décembre 2011, « On va aller jusqu’au bout ». Au bout, il y a forcement la forfaiture. La négative tient également de la profession de foi de Martin Luther King : « Une lueur d’espoir peut poindre des nuits les plus désespérément noires », n’avait cessé de requinquer ses lieutenants le célèbre militant des droits de l’homme. Fort de ces vérités historiques, et au regard des derniers développements de l’actualité à la Cpi, l’on ne perdrait rien à croire avec force que Laurent Gbagbo recouvre la liberté le mercredi prochain. Un tel verdict ne sera que justice pour quelqu’un qui a fait ce qu’il y avait lieu de faire pour que le couvercle social ne saute pas en Côte d’Ivoire. Qui a tout donné pour la paix. Cela serait également un prétexte pour la Cpi elle-même de se réhabiliter aux yeux du continent noir qui voit dans ses agissements « une chasse raciale ». Et qui, si l’on y prend garde, peut conduire à un retrait massif des pays africains du Statut de Rome. Mais surtout, la Cpi mettrait fin à une justice à double détente, en ordonnant la libération de Laurent Gbagbo. Une justice qui, curieusement, est symétrique à celle qui a cours sur les bords de lagune Ebrié. Où le tambour de la justice est battu en direction du seul camp Gbagbo. Qui plus est, Alassane Ouattara, qui a déporté son adversaire politique à la Haye, vient de faire volte face sur un autre mandat de la Cpi. Cela dénote clairement d’une mauvaise foi politique, un tiroir secret pour consacrer l’impunité aux chefs de guerre, sur qui il pèse de lourds soupçons de crimes contre l’humanité. Pour tout dire par un mot, il serait peu hygiénique de continuer à garder Laurent Gbagbo dans les liens de la détention, au moment où les bourreaux des Ivoiriens hument allègrement l’air frais de la liberté. [email protected]
Posted on: Tue, 08 Oct 2013 00:33:15 +0000

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