L’autre Ca m’a choqué la première fois où quelqu’un m’a désigné du doigt dans mon propre quartier, un jeune barbu en me disant c’est un « afghan » (Jeune islamiste qui a séjourné en Afghanistan pendant la guerre contre les russes).Je connaissais le type. Nous étions ensemble au lycée. Je l’ai perdu de vue depuis que je suis allé travailler dans le nord. Il a fallu quatre ans pour que chez moi, on me désigne quelqu’un d’ « afghan ». C’est terrible, je pensais que jusque là, nous étions tous tunisiens. Benjbar Si ce n’était que ça. Est-ce que nous nous sommes intéressés une seule fois avant leur avènement à cette distinction entre sunnites et chiites ? Je n’ai jamais pensé faire une distinction entre deux gars qui reconnaissent que Dieu est unique et que Mohamed est son prophète. Déjà nous, les sunnites, nous sommes partagés en quatre courants et nous le savons parce que nous avons fait des études. Ma mère analphabète qui ne rate pas une prière ne sait même pas que des courants théologiques ont existé. L’autre Tout le monde a été dérouté par cette distinction « révélée » et bien entendu notre humour, le moyen d’expression préféré des tunisiens n’était pas en reste pour la souligner. Un jeune qui n’arrêtait pas d’entendre aux informations les chiites ont fait ceci, les sunnites ont fait cela, est allé se renseigner auprès d’un copain qui jouait aux cartes à ce moment précis. Excédé, ce dernier lui dit pour couper court : Les sunnites font l’amour dans la position du missionnaire, les chiites par derrière. Le jeune arrivé chez lui demande à sa mère veuve si son père était sunnite ou chiite. La maman répond sans se douter de ce que son fils venait d’apprendre: « Il était musulman, cela ne te suffit pas mon fils ? Jusqu’au jour de sa mort, Dieu ait soin de son âme, je n’ai jamais su s’il était sunnite ou chiite. » (extrait de " LES ASSIS")
Posted on: Mon, 26 Aug 2013 20:58:12 +0000
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