L’aéroport Principalement le premier contact avec la terre - TopicsExpress



          

L’aéroport Principalement le premier contact avec la terre sénégalaise, l’aéroport est le parfait miroir de ce qui nous attend. Sortie de l’avion, on nous entasse comme des sardines dans le bus destiné à nous emmener aux bâtiments. Passé les premières impressions d’étouffement (plus ou moins suivant la date d’arrivée) bienvenu dans une longue, très longue attente aux postes de police des frontières. Moins de la moitié des guichets sont occupées par des fonctionnaires zélés en uniforme, écouteurs du portable vissés dans l’oreille et l’œil aussi alerte que moi après une nuit blanche. Un ballet incessant de personnes ayant des relations se fait entre la file d’attente et les guichets. Passant allégrement devant tout le monde, ces personnes se privent de plusieurs dizaines de minutes de chaleur intense et d’odeur de sueur. Pour bien s’acclimater, la direction de l’établissement a fait l’économie de climatiseurs. Il est important de s’apercevoir dès le début que nous sommes arrivés dans un pays chaud. Quelle délicieuse attention. Puis viens le poste de douane. La grande nouveauté 2013 pondue par un bon artiste devenu un ministre médiocre. Comme quoi le talent est souvent limité. Le visa. Pour commencer, et pour éviter une désorganisation plus totale des quelques ambassades en France, on fait une pré-autorisation sur internet. Obligation de passer par le seul site agrée et à priori fait par des pieds. Je dis fait par des pieds parce que je n’imagine pas des mains capables d’un résultat aussi désastreux. Après 5 à 10 essais et 1heure de perdue, on finit par obtenir le fameux mail disant que le pré-enregistrement a été enregistré avec succès. Eh oui, 5 à 10 essais sont nécessaires puisque le serveur du site internet passe son temps à vous déconnecter. Quelle joie de devoir tout recommencer depuis le début à chaque fois. Délesté de 50€, vous ne devez plus qu’attendre après le fameux sésame pour la teranga. Nous avons donc fait notre devoir de réciprocité. Cette fameuse réciprocité. Il est vrai que la majorité des toubabs venant au Sénégal, à l’image des Sénégalais venant en France, viennent chercher un travail et profiter des nombreuses aides sociales et médicales distribuées généreusement par Mr Macky Sall. Un toubab immigre au Sénégal avec les mêmes intérêts qu’un Sénégalais venant en France. Le flux migratoire des touristes africains venant se reposer dans l’hexagone est tellement important. Nous Français, sommes habitués de voir nos côtes envahies par des hordes de Sénégalais venus dépenser leurs économies dans nos bars et restaurants. La réciprocité. Puisque la France profite de la grande richesse des Africains, il est parfaitement normal que l’Afrique en fasse autant. Il est vrai qu’en regardant bien, plaçons-nous devant les grilles du palais présidentiel et tout de suite la vision du pays commence à changer. Alors j’imagine derrière un bureau climatisé. Bref, le fameux visa collé sur notre passeport, nous pouvons récupérer nos valises. Déjà les sollicitations commencent. Un chariot ? Un taxi ? Du change ? Une carte téléphonique ? Non merci, nous sommes pressés, après 6h d’avion et 1h d’attente, de fumer notre cigarette. Dernier contrôle des valises et c’est la libération. La sortie. Comment expliquer ce bazar « organisé » qu’est la sortie de l’aéroport. Accrochez-vous. Taxis à 5000f la course (là ou 2000f suffisent) vente de cartes téléphone à 10000f alors qu’elles sont marquées 2000f, les sollicitations viennent de partout et vous tentez d’avancer, portant à moitié vos valises qui refusent de rouler sur un bitume hors d’âge et de service en vous disant que tout compte fait, l’intérieur de l’aéroport était un havre de paix. Par contre si vous attendez des voyageurs, prenez votre mal en patience. Aucune zone d’attente en intérieur, pas de panneaux d’affichage, impossible de savoir si l’avion que vous attendez à atterrit, attention aux pickpockets et à vos pieds, puisque tout le monde se bouscule. Prenez le temps de passer quelques heures devant cet endroit. J’ai l’occasion à maintes fois de le faire. Vous y verrez de tout et vous rendrez compte de beaucoup de choses. La zone des départs est particulièrement intéressante. Aux heures de pointe, des dizaines de voitures amènent les voyageurs et leurs valises. Des gendarmes pré-pubères mais certains de l’autorité que leur confère leur déguisement pratiquent une sélection très particulière. Un conseil, venez en gros 4x4 rutilant. Vous aurez plus de temps pour sortir vos bagages et dire au-revoir à vos amis que si vous venez en taxi ou pire, en vieille voiture conduite par un noir. L’ambiance est encore plus délétère quand un officier est sur place. Lors du départ, la transition avec l’arrivée est saisissante. En parfait décalage avec la zone d’arrivée, le hall du départ est climatisé et presque neuf. Bâtiment lumineux et moderne, on vous montre à quel point on est content de vous voir partir. Pourquoi faire un effort pour votre arrivée. Autant vous mettre dans le bain tout de suite. Bref, bienvenu à l’aéroport Léopold Senghor. Bienvenu au pays de la Teranga. Bienvenu dans une organisation dont les taxes ont pour beaucoup contribuées au prix exorbitant de votre billet d’avion. Ici, le tourisme doit-être jugé secondaire puisque tout est fait pour le décourager. Vision désastreuse me direz-vous, non. Je cherche simplement à ma mettre dans la peau d’un voyageur qui, habitué aux aéroports européens, se retrouve d’un seul coup plongé dans un autre monde. Pauvre touriste, tentant désespérément d’apercevoir le guide de son tour opérateur, bobonne accroché à son bras, le chihuahua encore perturbé et pas au bout de ses peines dans l’autre main. Les vacances commencent bien. Et la vendeuse de l’agence de voyage qui avait promis des plages de sable fin, bordées de cocotiers et autre baobabs millénaires. Merci bien. Elle aurait dû prévenir que c’était au son des klaxons et des psittts des vendeurs à la sauvette.
Posted on: Thu, 24 Oct 2013 08:46:27 +0000

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