L’industrie de la construction est en grève et le maire de - TopicsExpress



          

L’industrie de la construction est en grève et le maire de Montréal vient de se faire arrêter. Dans un Québec qui a déjà le moral dans les talons et qui se décompose profondément, ces deux nouvelles provoquent une hébétude généralisée. Plus rien ne surprend vraiment dans ce pays où les routes crevassées de la métropole sont devenues le symbole de notre tiers-mondisation économique. Bien évidemment, les spécialistes du déni continuent de nous dire que «tout va bien». Mais qui les croit encore? [...] Cela nous conduit au deuxième événement du jour: la grève générale de la construction vient de commencer. Durera-t-elle quelques jours? S’éternisera-t-elle? Ce n’est pas un détail. Mais l’essentiel n’est pas là. Car la partie n’est pas d’abord économique mais politique. Un certain syndicalisme musclé a décidé de prendre en otage le Québec. Quel est le lien avec la première nouvelle? C’est qu’encore une fois, l’idée même du bien commun se désagrège radicalement. Qui y croit encore au Québec? Certes, il s’agit d’un idéal. Mais est-il encore partagé et incarné ? Les lézardes dans notre société sont profondes. Sont-elles réparables? [...] Tout cela témoigne d’une société en décomposition, qui se disloque. Il ne sert plus à rien d’user d’euphémismes. Le Québec semble en plein déclin. Je sais, ce mot n’est pas à la mode. Mais qu’on en trouve un autre plus convaincant alors. J’entends par là que nous sommes pris dans une spirale régressive et que nous n’avons plus la moindre idée de la manière d’inverser le mouvement. On pourrait espérer un redressement venant du gouvernement québécois. Mais lui-même semble terriblement affaibli et douter de sa propre autorité. Par exemple, dans le cas de la grève actuelle de la construction, aurait-il même l’autorité nécessaire pour résoudre le tout par une loi spéciale? Est-ce que le milieu de la construction y obéirait? Mais dans une société où les partis éclatent et où la construction d’une majorité électorale semble de plus en plus improbable. Car le signe ultime de notre décomposition ne se trouve-t-il pas dans notre incapacité à nous rassembler politiquement, à transformer cette crise profonde en occasion de redressement, à convertir notre dépit en énergie politique nécessaire à la reconstruction du Québec ? Je reprends une de mes anciennes formules: le Québec actuel est moins à rêver qu’à réparer. On dit qu’il faut toucher le fond pour rebondir. Mais je me demande: il est où le fond?
Posted on: Tue, 18 Jun 2013 15:21:06 +0000

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