L’édito publié par Venance Konan dans les colonnes du journal - TopicsExpress



          

L’édito publié par Venance Konan dans les colonnes du journal d’Etat qu’il dirige ce lundi 15 juillet 2013 m’a donné froid dans le dos. Il m’a surtout poussé à m’interroger sur la capacité de cet homme, dont il est à craindre qu’il ne soit guidé que par le seul intérêt de garantir sa pitance, à mener une réflexion froide et lucide dégagée de tout le militantisme, comme l’exigerait sa fonction. Le propos du directeur général d’un organe de presse étatique censé servir tout le monde et ne privilégier personne, souffre de graves incuries tant il s’évertue à défendre son champion contre les critiques unanimes et récurrentes de l’opinion nationale et internationale. Son analyse est empreinte d’un archaïsme vaseux qui empêche l’éditorialiste de mener une réflexion rigoureuse sur une notion très simple et pourtant horrible : les crimes de guerre. Partagé entre le dégoût que sa jactance épistolaire m’a inspiré et la nécessité de réagir face à tant de cynisme, j’ai décidé de prendre ma plume pour apporter quelques modestes points de réflexion à monsieur Konan. Dans une guerre, il y a toujours des règles. Peu importe que l’on en soit le vainqueur, le provocateur ou le perdant. Quelle que soit la position qu’on occupe pendant ou après la guerre, on doit observer ces règles de notre peu glorieuse aventure d’autodestruction. Dans un conflit, il y a le fait de guerre, c’est-à-dire le fait que la guerre a existé, qu’on y ait pris part ou non. A priori, on ne juge pas pour le fait de guerre, sinon tous les soldats français et leur président, François Hollande, seraient jugés pour la guerre de «libération» du Mali. Or personne ne voudra raisonnablement demander une telle chose. Même si la guerre elle-même constitue un grave crime contre l’humanité, ce n’est donc pas le fait de faire la guerre qui condamne les parties belligérantes, mais bien plus : les crimes de guerre. Les jugements réclamés après les guerres concernent donc les faits de crimes de guerre, les graves violations des droits humains et les pires crimes contre l’humanité commis pendant les honteuses et cruelles périodes de conflits. Ceci s’impose d’autant plus quand on a signé des lois, des accords ou ratifié des traités relatifs à des notions aussi vastes les droits de l’homme, la justice internationale, la démocratie, la liberté, l’Etat de droit. Par ailleurs, ce n’est pas parce qu’on a gagné une guerre – et Dieu seul sait comment – qu’on a raison. L’Irak a été anéanti pour des armes de destruction massive qui n’ont jamais existées, et pourtant on sait qui a gagné et qui a été vaincu. Ne pas voir donc dans la justice des vainqueurs un déni d’humanisme chez celui qui l’applique, c’est faire preuve d’indécence, de mauvaise foi et de sadisme pitoyables. Chaque crime doit être puni, parce que les victimes, indépendamment du camp auquel elles appartiennent – si tant soit est qu’elles sont effectivement affiliées à une des parties belligérantes, ont droit à la justice. Sur mille crimes, n’en punir que neuf cent quatre-vingts dix-neuf, n’est qu’injustice ! Après s’être fait l’apologue en chef de l’ivoirité, revoici donc Venance Konan en laudateur de la justice des vainqueurs. Non, décidément, je ne salue pas le retour, dans sa forme la plus amorale et détestable, du griot dans les médias d’Etat. Vivement que, comme le propose LIDER, le secteur des médias soit complètement libéralisé et qu’il soit mis fin à la toute main mise de l’Etat sur la presse et l’audiovisuel. Yacourwa Koné dit Lider 130 Délégué National de LIDER à l’Energie et au Développement durable.
Posted on: Tue, 16 Jul 2013 11:03:28 +0000

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