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Malgré les troubles internes, la Turquie poursuit sa campagne de négation du génocide De : Harut Sassounian Éditeur de : The California Courier Éditorial de Sassounian du 20 juin 2013 D’aucuns s’attendaient peut-être à ce que suite aux manifestations et aux troubles récents en Turquie, les dirigeants s’occuperaient de leurs problèmes internes et se détourneraient d’autres développements importants tels que les questions concernant le génocide arménien. Malheureusement, ce n’est pas le cas. Alors que des dizaines de milliers de manifestants en colère protestent dans toute la Turquie et expriment leur mécontentement vis-à-vis de la gouvernance dictatoriale d’Erdogan, les responsables du ministère des Affaires étrangères continuent d’effectuer leurs tâches négationnistes habituelles, contrant tous les efforts des autres États visant à réaffirmer la réalité du génocide arménien. Voici trois exemples de réactions de la Turquie, qui ont eu lieu ces dernières semaines : 1) Le gouvernement turc a réagi violemment lorsque le pape François a reconnu le génocide arménien, le qualifiant de « premier génocide du 20e siècle. » Le Souverain Pontife s’est exprimé le 3 juin, lors de la visite d’une délégation de dignitaires catholiques arméniens au Vatican. Bien que le pape François ait déjà fait des remarques similaires quand il était cardinal en Argentine, c’est la première fois qu’il évoque le génocide arménien depuis sa récente élection papale. Le ministère turc des Affaires étrangères a rapidement réagi en protestant officiellement auprès du Vatican, exprimant sa « déception » suite à la déclaration du pape. L’ambassadeur du Vatican à Ankara a été promptement convoqué au ministère des Affaires étrangères et il lui a été dit que les déclarations du Souverain Pontife étaient « absolument inacceptables » et qu’elles pourraient nuire aux relations bilatérales. Un officiel turc non cité a même suggéré que la visite prévue du pape en Turquie pourrait être mise en danger suite à ses remarques sur le génocide arménien ! Mais au lieu de céder, le Vatican a enfoncé le clou pour la Turquie en annonçant que le pape François prévoyait de se rendre en Arménie le 24 avril 2015, pour y célébrer une messe de requiem à l’occasion de la commémoration du centenaire du génocide arménien. Étant donné la mentalité négationniste des responsables turcs, il est compréhensible qu’ils soient mécontents de la déclaration factuelle franche et moralement réconfortante du pape. Après tout, le Pontife est non seulement le chef spirituel de l’Église catholique, mais également un chef d’État. Toutefois, le ministère turc des Affaires étrangères n’avait nullement besoin de s’énerver autant, car le Vatican a reconnu le génocide arménien par deux fois en 2000 et 2001. Les responsables turcs ne semblent pas réaliser qu’en réagissant de manière excessive aux actes de reconnaissance du génocide arménien, ils promeuvent involontairement la cause même qu’ils tentent de saper ! De fait, la condamnation turque de la déclaration du pape François sur le génocide arménien a été commentée dans les médias du monde entier, ce qui a aidé à mieux faire connaître les faits du génocide arménien. La réelle intention d’Ankara, quand elle s’attaque à toute personne dans le monde osant s’exprimer sur le génocide arménien, est de dissuader toutes les autres de faire des déclarations similaires, en particulier au vu du centenaire en 2015. 2) le Parlement grec a également fâché les autorités turques en début de mois, lorsque le parti au pouvoir, Nouvelle démocratie, à l’instar d’une clause de la loi française, a proposé un projet de loi sanctionnant la xénophobie, et la négation ou la déformation des génocides reconnus par la Grèce, tels que le génocide arménien et le génocide juif. Les personnes violant la loi proposée pourraient faire face à jusqu’à 3 ans d’emprisonnement et à une amende de 5000 à 20°000 euros. Le Parlement grec a reconnu le génocide arménien en 1996. Bien que les autorités turques n’aient pas fait de déclaration publique contre le projet de loi nouvellement présenté, il est pratiquement certain que des pressions sont exercées via l’ambassadeur de Turquie à Athènes et d’autres voies diplomatiques. 3) Les membres du Parlement ukrainien Arsen Avakov, du parti d’opposition Batkivshchina l’Union panukrainienne ‘Patrie’, ainsi que Vilen Shatvoryan et Nver Mkhitaryan du parti au pouvoir, le Parti des régions, ont introduit une résolution le 6 juin pour la reconnaissance du génocide arménien. Azernews a rapporté que les Azerbaidjanais vivant en Ukraine ont protesté contre cette résolution à l’extérieur du Parlement. En outre, une lettre signée par plusieurs organisations azerbaidjanaises en Ukraine a été envoyée au président Victor Yanukovych, affirmant que la résolution est « un problème sérieux pour les personnes de langue turcique en Ukraine, en particulier les Azerbaïdjanais… et un sérieux coup porté à l’Azerbaïdjan et à la Turquie. » Selon des sources bien informées en Ukraine, le gouvernement turc est derrière les protestations azéries, y compris derrière la forte réaction de Mustafa Dzhemilev, président du Congrès du peuple Tatar de Crimée (Mejlis of the Crimean Tatars) et membre du Parlement ukrainien. En dépit de la persistance de l’instabilité en Turquie, les responsables turcs continuent à faire passer leur politique négationniste dans le monde, en interférant dans les affaires internationales d’autres États. On ne peut qu’espérer que la communauté internationale rejettera l’attitude pompeuse et arrogante du régime d’Erdogan, comme elle est rejetée en Turquie par une grande partie de la population turque. ©Traduction de l’anglais C.Gardon pour le Collectif VAN – 20 juin 2013 – collectifvan.org/
Posted on: Thu, 20 Jun 2013 19:34:13 +0000

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