Marie vole à la cuisine, soulagée de la crainte de Si Saïd. - TopicsExpress



          

Marie vole à la cuisine, soulagée de la crainte de Si Saïd. Kahlouche fut surpris de reconnaître les signes d’une ardeur nouvelle chez Marie. Son teint s’était ravivé. Plus belle et désirable à jamais. Et si heureuse quand elle volait à la cuisine. Sa beauté matérielle exprimait parfaitement son paysage intérieur. Est-ce le vrai motif que Si Saïd avait évoqué pour renvoyer Marie en France ? Est-elle accusée par les uns, pourchassée par les autres ou peut-être les deux ? Généralement Si Saïd trouve toujours une solution à tout, surtout quand il s’agit de l’âme de Marie. Il me semble que rien ne lui échappe. Il a toutes les écoutes à partir de chez lui. Ses hommes comme des fantômes lui rapportent tout ce que l’œil et l’oreille ne peuvent capter. Il sait tout sur Marie et ces deux êtres se respectent comme le Prophète et son Bon Dieu. Fin politicien et prévoyant, il a toujours considéré Marie comme une Déesse de l’univers. Pour ceux et celles qui méritent sa grâce, il a toujours su habiller d’une toison de brebis une louve apprivoisée, et surtout quand celle-ci fait beaucoup plus de bien que de mal : Marie était le cas. Quelques minutes après, Marie comme une vraie femme de maison, nous fit une apparition insolite. Elle avait profité du temps où l’eau du thé chauffait, d’arranger sa toilette. Elle était resplendissante. Elle avait mis une de ses plus belles robes arabes, du style velouté doré de Constantine, qu’elle réservait uniquement pour les mariages et circoncisions des enfants. Une légère couronne ornée de perles versicolores faisait rejaillir l’étincelle téméraire des plus beaux yeux d’une princesse d’Arabie. Elle tenait admirablement un grand plateau d’orfèvrerie garni de tous les délices de la confiserie orientale. L’odeur du thé à la menthe était une des spécialités de sa sorcellerie. C’est ainsi que font nos femmes pour les invités d’honneur mais Marie avait toujours eu l’art subtil de rajouter une retouche de sa race pour mêler l’Orient à l’Occident. Elle était si belle et si Heureuse de plaire à si Saïd, de lui avoir fait cette apparition magique. Il était si charmé et même ensorcelé par l’accueil de Marie qu’il avait oublié l’objet de sa visite. Marie avait cet avantage de mettre à terre le plus redoutable des bourreaux. La visite inattendue de Si Saïd avait ébranlé la maison. Marie n’arrêtait pas de courir entre la cuisine et le salon. Elle avait besoin d’une chaleur familiale, d’échanger quelque générosité humaine, de se sentir femme au milieu de deux hommes sécurisants et à son goût... « Et plus on est des fous, plus on s’amuse et on apprend », se dit Marie .Elle s’acquittait merveilleusement d’un devoir de maîtresse de maison. « Elle n’a jamais été aussi belle et aussi heureuse » dit Kahlouche à Si Saïd. - Pourquoi est-elle si excitée ? demanda Si Saïd. - Tu n’as pas compris ? Elle cherche à te séduire pour l’épouser, expliqua jalousement Kahlouche à Si Saïd. Elle est entrain de te jouer le tour d’Isabelle Eberhardt. - Qui c’est Isabelle Eberhardt ? demanda Si Saïd. - Elle était la reine du Sud-ouest algérien. Isabelle était pourchassée par les habitants d’Aïn Safra. Pour leur échapper, elle était tout le temps déguisée en homme moustachu. Elle était tellement belle que lors de sa capture, le roi en voulant la tuer, l’avait épousée. - Quel est le rapport avec Marie ? dit Si Saïd. - Eh bien ... Tu es le roi. Tu es venu pour tuer Marie. Elle t’a ensorcelé par sa beauté et tu ne veux plus le faire parce que tu veux l’épouser. - Arrête Kahlouche ! fit Si Saïd avec un air excédé. Tu sais très bien que je ne peux épouser personne et Marie n’est pas cette Isabelle de légende. - C’n’est pas une légende ! Isabelle a vraiment existé ! - Qui t’a raconté cette histoire ? - C’est Marie qui me l’a racontée. - Alors c’est une histoire vraie ? - Bien sûr que c’est vrai ! Marie connaît tout de l’Algérie et tout de l’Orient. Elle m’a transmis tout son savoir et toute son âme « je suis sa mémoire » dit Kahlouche en essuyant des larmes naissantes à ses yeux. C’est vrai qu’elle est en danger ? demanda Kahlouche à Si Saïd. - Pire que ça ! affirma Si Saïd en poussant un soupir. Elle est accusée par le colonel Mathieu de faire partie de notre cellule de militants et menacée de mort par mes hommes pour ce qui s’est passé entre vous deux. Eh oui ! Je sais tout mon grand ! Mais Marie ne doit pas savoir que je sais. Marie ne mérite pas d’être scandalisée par ces bornés. Elle doit partir tôt le matin. Ils veulent sa peau mais « Chien qui aboie ne mord jamais.» Je suis là pour les empêcher. EXTRAIT DE "MARIE LA BISKRITE" de hocine djouama
Posted on: Sun, 30 Jun 2013 23:16:01 +0000

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