Marseille-Provence 2013 Une plongée dans le goût de - TopicsExpress



          

Marseille-Provence 2013 Une plongée dans le goût de l’Orient Taille du texte normaleAgrandir la taille du texte le 10.09.13 S’il est bien un intérêt vital pour Marseille-Provence 2013, capitale européenne de la culture, c’est celui de montrer les passerelles qui ont toujours été lancées par-dessus les rives de la Méditerranée, bien avant que la colonisation n’écorche durablement l’histoire de ces relations. Aix-en-Provence. De notre envoyé spécial Le Goût de l’Orient est une admirable exposition coproduite par Marseille-Provence 2013, présentée à la somptueuse Cité du livre de La Méjanes, à Aix-en-Provence, avec le soutien du ministère français de la Culture et la participation du musée Granet et de nombreuses bibliothèques du sud de la France. Le visiteur est entraîné dans un voyage dans l’histoire de la relation Orient-Occident, à travers les parcours d’érudits provençaux. Des linguistes, historiens, botanistes, cartographes qui, loin des limites de l’exotisme de l’orientalisme, avaient le souci de découvrir d’autres cultures. Au point de vouer leur vie à cet académisme méticuleux. Pour beaucoup, ils sont ancrés en une époque d’avant la colonisation et même de l’expédition d’Egypte, enclenchée, à la fin du XVIIIe siècle, par l’empereur Napoléon 1er, moment historique qui leur a cependant offert les moyens financiers d’aller encore plus loin au bout de l’Orient. Plus d’une centaine d’œuvres (tableaux, dessins, céramiques, objets d’art), rarement, voire jamais exposées auparavant, sont proposées au regard de manière inédite, recouvrant une aire géographique qui va de l’Afrique du Nord à la Perse, en passant par le Moyen-Orient et l’Egypte. Parmi les personnalités mises en avant par l’exposition, on peut noter le Marseillais Jean-Michel Venture de Paradis (1739-1799), qui révolutionna profondément les savoirs orientalistes, en allant vivre de nombreuses années à Alger qui était à l’époque sous domination turque. Doté de connaissances en langues et civilisation acquises au collège Louis-le-Grand de Paris, enrichies par son expérience au Levant et en Afrique du Nord, au contact de ses contemporains arabophones ou berbérophones, Venture conseilla et accompagna Bonaparte pour l’expédition d’Egypte de 1798 en tant que premier interprète Un autre érudit féru de l’Orient, Amédée Jaubert (1779-1847), lui succéda dans l’équipe de Napoléon Bonaparte. Il fit partie de l’expédition d’Egypte et fut même chargé d’accompagner l’ambassadeur impérial en mission à Tripoli, en Egypte, à Constantinople et en Syrie. Après la fin du régime napoléonien, il continua de travailler dans son domaine et on lui doit la première grammaire berbère, publiée par la société de géographie Venture-de-Paradis sous le titre Grammaire et dictionnaire abrégé de langue berbère, paru en 1844. Passionné, il défendit la création d’une école spécialisée à Paris pour l’apprentissage des langues, qui sera l’Ecole des langues orientales vivantes, plus connue sous le raccourci «Langues O». Un autre érudit amateur de la culture berbère est présenté au public. Il s’agit d’Arsène Roux (Rochegude, 1893-Bayonne, 1971), professeur au collège d’Azrou au Maroc, diplômé de langue berbère, il renouvela les études berbères en faisant des enquêtes de terrain grâce à un réseau d’informateurs, en l’occurrence ses propres élèves. Ses riches archives sont conservées à la Maison méditerranéenne des sciences de l’homme, à Aix-en-Provence, et constituent une base de l’Encyclopédie berbère, renouvelée régulièrement dans la ville universitaire du Sud. * Pour en savoir plus : citedulivre-aix Des pièces sans prix à découvrir : Le visiteur n’est pas au bout de ses surprises en passant dans les allées de cette exposition qui, si elle se termine le 15 septembre, s’est matérialisée par une excellente brochure qui reprend l’intégralité des documents présentés avec leurs histoires détaillées. Un petit Coran d’Afrique du Nord, daté de 1630, y est visible. Il a été rapporté par un chanoine de l’expédition d’Egypte, qui avait reçu le livre sacré en 1780, à Constantinople, certainement des mains d’un ancien dignitaire turc d’Alger exilé après la conquête française. Durant les années de guerre entre les forces coloniales et les troupes algériennes dirigées par l’Emir Abdelkader, un livre de prières enluminé, destiné aux invocations, qui appartenait à l’émir lui-même. Un officier français l’avait récupéré sur les lieux, lors d’une attaque sanglante d’un campement de l’Emir Abdelkader qui avait réussi à s’enfuir. Enfin, une pièce absolument émouvante également, un petit Coran, propriété du dernier dey d’Alger. Après la chute de la ville, le dey avait réussi à s’exiler, d’abord en France où il avait négocié en vain des subsides aux autorités royales françaises. Là, il avait remis ce Coran à un officier qui, en connaissant la force historique, l’avait reversé à la bibliothèque d’Aix. W. M.
Posted on: Wed, 11 Sep 2013 04:38:53 +0000

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