Mode et mœurs. Médicaments contrefaits : un problème de santé - TopicsExpress



          

Mode et mœurs. Médicaments contrefaits : un problème de santé en Afrique mardi 6 août 2013 Certains individus mal intentionnés n’ont aucun mal à transformer un morceau de craie, un peu de farine ou d’amidon en un comprimé ou une pilule. Difficile de dire à l’œil nu s’il s’agit d’un « faux ». L’étiquetage et l’emballage sont souvent imités à la perfection. Le commerce mondial de médicaments de contrefaçon, qui pèse un milliard de dollars, se porte bien en Afrique. Se rendre à la pharmacie, c’est un peu jouer à la roulette russe. Choisir la mauvaise boîte peut vous coûter la vie. En Afrique, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), près de 100 000 décès par an sont liés au commerce de médicaments contrefaits. Pour l’OMS, un médicament contrefait est « un médicament dont l’identité et/ou l’origine est délibérément et frauduleusement falsifiée », qu’il s’agisse de produits de marque déposée ou de génériques. Dans certaines régions d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine, plus de 30 % des médicaments vendus sont des contrefaçons, indique l’agence. Roger Bate, économiste spécialisé en politiques sanitaires internationales, considère que les médicaments de qualité insuffisante, résultant d’une mauvaise fabrication ou d’un laxisme délibéré, constituent un problème de santé bien plus grave que les faux médicaments. « Les médicaments en vente libre fabriqués par des sociétés chinoises et, dans une moindre mesure, indiennes, s’avèrent de qualité inégale lors des contrôles de qualité », déclare-t-il. M. Bate juge également les « mauvais » médicaments responsables de l’augmentation de souches pharmacorésistantes de maladies telles que la tuberculose. Dans sa dernière étude, publiée dans l’International Journal of Tuberculosis and Lung Disease, plus de 700 échantillons des deux principaux antituberculeux prélevés au hasard ont été analysés par des laboratoires privés. Globalement, 9,1 % des échantillons testés dans le monde étaient de qualité insuffisante lors de tests de base. Ce taux était de 16,6 % en Afrique, soit environ une pilule sur six. De son côté, Ashifi Gogo, directeur général de Sproxil, société de protection des marques pour les marchés émergents, explique « qu’il ne s’agit pas seulement d’un problème de médicaments de contrefaçon produits en Orient et expédiés en Afrique ». La montée en puissance des fabricants africains contribue également au problème à son avis. Crime contre l’humanité La prolifération de médicaments contrefaits, falsifiés ou de qualité insuffisante a des conséquences tragiques. « La contrefaçon n’est pas seulement un acte criminel », écrit le Professeur Pierre Ambroise-Thomas, expert de l’OMS en paludisme et parasitoses tropicales, dans le Mediterranean Journal of Haematology and Infectious Diseases. « Le terme d’homicide convient parfaitement, quoique certains préfèrent parler de meurtre. » Malheureusement, les sanctions ne sont pas assez lourdes pour être dissuasives, soulignent les chercheurs Gaurvika Nayyar et Joel Breman dans un rapport de juin 2012 publié dans le Lancet Infectious Diseases. Réglementation et homologation insuffisantes En juillet dernier, une importante opération de ratissage de 16 ports maritimes des côtes est et ouest de l’Afrique a permis à l’Organisation mondiale des douanes (OMD) de saisir plus de 82 millions de doses de médicaments illicites, d’un montant total de plus de 40 millions de dollars, dont du sirop antitussif, des antiparasitaires et des antipaludiques, ainsi que des antibiotiques et des contraceptifs. Mais les organismes de réglementation nationaux pâtissent souvent d’un manque de formation et de personnel et de la corruption. En outre, les inspecteurs autorisent fréquemment l’entrée de faux médicaments en échange de pots-de-vin. L’homologation pharmaceutique, ou autorisation de mise sur le marché ou avis de conformité du produit, ne doit être accordée qu’après une évaluation approfondie de l’innocuité d’un médicament. La fabrication, le stockage et la distribution doivent également suivre des directives strictes. Les médicaments ne peuvent sinon pas être commercialisés. Afin d’accélérer l’homologation, l’OMS encourage les organismes nationaux à choisir des médicaments dans sa liste de produits présélectionnés. Chaque pays doit cependant décider d’homologuer ou non un produit (
Posted on: Tue, 06 Aug 2013 17:27:33 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015