Monsieur le Président, ouvrez les yeux ! Premier Président du - TopicsExpress



          

Monsieur le Président, ouvrez les yeux ! Premier Président du Sénégal de la génération des années 60, vous symbolisez l’espoir de celle-ci et de tout un peuple. Monsieur le Président, permettez-moi de vous tutoyer avec le verbe et non avec le pronom. Et pourtant j’aurais bien voulu le faire avec le « tu » car nous sommes de la même génération mais vous commencez de creuser tellement le fossé que j’ai l’impression d’avoir un président de la génération de mon grand-père. Quoi de plus normal dans la mesure où la majorité de ceux qui vous entourent est composée de vieillards fossilisés animés par ce désir de rattraper ce que le temps a refusé toujours de leur donner : le pouvoir et ses privilèges. Sortis des pierres tombales où le Peuple les avait enfermés grâce à votre victoire sans partage et sans appel, telles des zombies aux démarches nonchalantes et aux yeux hagards, ces dinosaures tentent de happer avec leurs crocs et leurs serres tous ceux qui tentent de s’approcher de vous ou d’éclairer votre lanterne. Monsieur le Président, votre sortie sur les enseignants à partir du Gabon a sidéré plus d’un car tout le monde éducatif, élèves, étudiants, parents d’élèves et professeurs fondaient un immense espoir sur votre élection pour régler certains problèmes prioritaires : - Le paiement à temps des salaires et des indemnités liées aux examens. - La formation des enseignants par l’effectivité du décret 2011-625 portant création des Centres Régionaux de Formation des Personnels de l’Education et de la Formation (CRFPE) en date du 13 mai 2011 : des milliers d’enseignants sont dans les classes sans formation initiale et pourtant ils donnent le meilleur d’eux-mêmes pour s’acquitter de leurs nobles tâches. - Le plan de carrière des enseignants par l’application du décret 2011-627 relatif aux passerelles professionnelles du moyen secondaire en date du 13 mai 2011. - La signature du décret créant le corps des Administrateurs de l’Education et de la Formation pour permettre aux Chefs d’établissement de bénéficier d’une formation adéquate afin de mieux s’acquitter de leur travail. - La validation au 2/3 des années de vacation et de contractualisation pour les agents titularisés comme fonctionnaires et le rappel qui leur est dû par souci d’équité et de justice par apport aux décisionnaires, et - L’augmentation de l’indemnité de logement des enseignants dont le taux ne permet même pas de louer un studio. Sur les deux derniers points à incidence financière, les enseignants sont prêts à discuter sur les modalités d’application mais ne trouvent malheureusement pas une oreille attentive auprès du ministre de la Fonction Publique et de leur ministre de tutelle. Pourtant, des solutions sont possibles pour épargner l’école publique sénégalaise de perturbations qui découleraient du bras de fer entre votre Gouvernement et les syndicats d’enseignants. Les autres sont purement pédagogiques et participent à la qualité des enseignements-apprentissages. Monsieur le Président, nous ne sommes ni bandits de grands chemins, ni coupeurs de route, ni assassins, nous sommes des citoyens sénégalais qui ont obtenu leurs diplômes avec beaucoup de mérite et qui s’acquittent loyalement de leur travail. Nous ne réclamons pas des privilèges mais nous demandons à être traités au même pied que les autres agents de l’Etat de même formation diplomante. Le développement ou « Yoonu Yookute » dont vous avez fait votre slogan passe nécessairement par l’éducation. Avec des enseignants démotivés et diabolisés par votre Gouvernement, vous avez peu de chance de mettre le pays sur les rails du « Yoonu Yookute ». Monsieur le Président, nous avons choisi ce noble métier par vocation mais nous ne l’avons pas choisi aussi pour nous appauvrir. Nous voulons nous y réaliser en servant notre pays. Monsieur le Président, je suis persuadé que vous aussi, vous avez cette ambition pour notre pays et pour les enseignants. Donc ne vous laissez pas induire en erreur par des zombies échappées de la pierre tombale qui, peut-être, hululeraient de plaisir de vous voir échouer là où ils ont mordu la poussière après plus 40 ans de règne sans partage du pouvoir. Monsieur le Président, votre réussite sera partagée et même revendiquée par ceux qui grouillent autour de vous mais vous serez seul en cas d’échec et les dards de vos alliés seront impitoyables. Monsieur le Président, la question de l’éducation est très sérieuse pour être laissée entre des mains que la tension artérielle de la rancœur et de la haine a déjà momifiées. Monsieur le Président, à ceux qui vous disent que les enseignants ne sont pas une priorité, qu’ils coûtent cher à l’Etat, dites-leur que « Si l’éducation coûte cher, il faut essayer l’ignorance ». M. Hamady Sam, SGA SAEMSS-CUSEMS E. mail: [email protected]
Posted on: Tue, 25 Jun 2013 16:22:35 +0000

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