Nouvelles de Justine et Romane: - Samedi 10 août - TopicsExpress



          

Nouvelles de Justine et Romane: - Samedi 10 août Lorsque nous passons devant la ferme éthologique d’Elisabeth de Corbigny, celle-ci est absente pour la journée… nous décidons de continuer notre chemin malgré la déception. A peine 1Km plus loin, nous apercevons la silhouette de J-B (le berger de la veille) au bout du sentier. Il parcourait le GR en C15 à notre recherche et sa voiture s’est coincée dans un trou. Une fois la voiture stabilisée sur ses 4 roues, J-B nous explique qu’il regrettait de s’être éclipsé sans adieux et qu’il souhaitait nous suivre une semaine avec sa jument. Cependant, elle s’est échappée pendant la nuit précédente et refuse de se laisser attraper. Nous partageons un petit festin de midi sous un magnifique chêne où s’étend l’herbe grasse et pleine de trèfles, je confie ensuite les juments à Nico et Jonas pour partir à la recherche de l’évadée. Nico et Jonas pourrons paisiblement profiter de cet endroit idéal pour faire des petites réparations et se reposer. Pendant ce temps, J-B me conduit au champ persuadé qu’elle se laissera saisir par mes mains en un rien de temps…mais la jument se montre vraiment farouche. Elle s’approche timidement à plusieurs reprises, accepte de grignoter du grain dans mes mains et de se tenir immobile à 50m de moi, mais à peine ai-je l’intention de la saisir qu’elle disparaît au grand galop ! Au bout d’un temps, J-B décide de changer de technique et utilise l’inconfort de la fuite comme pour un joins-up. Cependant sans enclos dans des hectares de prairie, l’exercice s’avère très fastidieux ! J-B utilise donc la moto pour l’obliger à fuir, afin de lui proposer du confort en l’invitant à revenir vers nous. La jument court des heures sous le soleil, s’acharnant à refuser la moindre de mes propositions. La patience de J-B a atteint ses limites ; il déchaine sa colère et l’exercice me plaît de moins en moins… A la nuit tombante, nous perdons de vue la sauvage et abandonnons épuisés. J-B me reconduit au campement sans un mot, le regard dur et froid. Je me cramponne au siège complètement désemparée, il finit par céder à notre invitation et reste avec nous pour passer une soirée qui lui changera les idées. Ensemble autour du feu, nous écoutons la détresse d’un homme dans l’espoir de lui donner un peu de notre légèreté. - Dimanche 11 août Une matinée digne d’un lendemain de soirée…dans l’après-midi nous levons le camp et quittons J-B si plein de haine qu’il serait prêt à abattre son indomptable jument. Nous choisissons de parcourir 1Km en sens inverse pour rendre visite à Elisabeth de Corbigny. Contre toute attente, celle-ci se montre accueillante et pleine d’enthousiasme à notre égard. Néanmoins, Rec Farm ne me séduit pas tant…je m’en irai ailleurs. Nous marchons jusqu’à Mirepoix où nous nous installons sur les berges de l’Herse. Nous invitons à dîner nos voisins voyageurs en roulotte : «la maison qui bouge », ils font des expos photos tous les week-ends dans des villes différentes pour financer leurs vagabondages. Le courant ne passe pas aussi bien que nous l’imaginions… - Lundi 12 août Réveillés de très bonne heure, nous rentrons dans la ville avec les bêtes et prenons le café en terrasse pendant que les marchands installent leurs stands. Je laisse les chevaux attachés et déchargés dans une ruelle (Hari et Jonas sont là pour veiller sur eux !) pendant que j’arpente joyeusement la place du marché. Nico propose des tours d’âne pour les enfants en attendant que je déniche les petits producteurs locaux pour faire le plein de provisions. Vers 11 heures les restaurants commencent à installer leurs terrasses et nous agressent littéralement les animaux en ville c’est vraiment dégueulasse et manquerait plus qu’ils donnent un coup de pied aux passants ! Leur colère ne peut entacher notre sérénité puisque nous nettoyons les crottins et accordons beaucoup d’importance à la réintroduction de l’animal en ville. Nous savons bien que leurs déchets sont plus salissants et leurs voitures plus meurtrières. Ne cherchant pas le conflit, nous n’insistons pas pour autant. A la sortie de la ville, nous sommes rattrapés par un jeune homme qui nous raconta rapidement ces aventures d’ânier ! Nous échangeons nos numéros et décidons qu’il nous rejoindrait sur la route dans quelques jours, si l’envie le prenait. Nous parcourons ensuite 20Km en 4 heures malgré la chaleur étouffante, Nico prend confiance à cheval et dirige seul les deux juments. Nous débarquons dans le camp d’été d’Equiterre situé au bord du Lac de Montbel. Une bande d’amis sont réunis et nous invitent à partager la soirée avec eux. Avant de les rejoindre, nous nageons dans le lac avec les juments, même Umaïna rentre dans l’eau avec entrain ! - Mardi 13 août Nous disposons d’un grand parc mais les 3 poilus ne s’éloignent quasiment pas de la tente ! Djamila tousse un peu depuis que nous lui avons donné du foin chez Wanda…néanmoins sa respiration reste correcte. J’ai peur que cette fragilité qu’elle a depuis longtemps s’aggrave en vieillissant. Nous restons au camp toute la journée car l’endroit est agréable et les gens vraiment intéressants. Elise et Steph vivent dans une yourte avec 25 chevaux sur 150 hectares, Elise donne des cours d’éthologie et pratique la méditation animale et la communication intuitive tandis que Steph fait des travaux en écoconstruction. Le début d’une amitié ? Je l’espère ! - Mercredi 14 août Adieux le cœur serré, mais je sais que je reviendrai. A midi nous nous arrêtons au bord d’une rivière et construisons des colonnes de pierres dans l’eau. Celles de Jonas et moi s’écroulent alors que nous dépassions tout juste celles de Nico ! Nous laissons aux prochains un modeste essai de land art. Quelques heures plus tard, nous arpentons les rues de Puivert à la recherche de la « maison non marchande ». Sarah, que nous avions rencontrée au festival de Carcassonne, nous y attend avec son compagnon Benjamin et la petite Oukoulanie âgée de 8 ans. Le principe de leur maison est original : il s’agit d’un magasin gratuit, ouvert en quasi permanence où les gens donnent ou emportent ce qu’ils veulent (sur Internet : maison non marchande). Sarah nous a préparé un dîner très appétissant mais il nous faut d’abord chercher une solution pour les juments. Je réalise que j’ai oublié mes deux cordes à Mirepoix ! Un berger finit par me prêter un filet amovible pour moutons. Nous les installons à la sortie du village, sur les terrains communaux qui bordent le cimetière. Lénir, un petit gars des îles plein de joie de vivre et défenseur de l’amour universel, nous rejoint dans la soirée, nuit de rire et de partage. - Jeudi 15 août Pourtant bien partie pour une longue matinée de sommeil, mon téléphone me tire hors de mes rêves à 8h00. Une voix agacée retentit et j’apprends que 3 fugueuses ont été retrouvées sur une propriété privée. Je m’empresse de les rejoindre à moitié somnolente et me prend un « agréable » savon de la part de monsieur Bouvier, l’anti-randonneur… Il accepte quand-même de me montrer un petit bout de terrain où l’herbe abonde suffisamment pour qu’elles ne soient pas tentées de s’échapper. Nous resterons deux jours à Puivert en attendant que Sarah et Ben se préparent pour nous accompagner quelques jours avec leurs 6 chèvres et 2 brebis. Je rencontre Cécile par hasard, elle vient de finir son contrat de travail et désire également nous accompagner quelques jours avec son cheval. Elle propose de me véhiculer à Mirepoix où je ne retrouve qu’une seule de mes deux cordes. Un certain Fred est invité à dîner avec nous, il a voyagé deux ans en roulotte il y a une trentaine d’années et se passionne pour la littérature et l’histoire. - Vendredi 16 août Je ne tarde pas à ouvrir les yeux et me rendre au plus vite au cimetière pour découvrir Umaïna immobile, les deux antérieurs dans le filet ! La voilà prise en flagrant délit : tentative d’évasion ! Je remballe le filet beaucoup trop dangereux et le remplace par l’attache au pâturon. L’œil de Djamila est enflé, je la soigne avec le collyre nettoyant, la larme qui roule sur sa joue lui confère un air de martyre. Les amis s’en vont pour transhumer le petit troupeau de leur parc jusqu’à Puivert pendant que Jonas et moi profitons du calme de la maison pour s’affairer à des réparations et occupations diverses. A la maison non marchande, on ne peut que se sentir à son aise, après une bonne gamelle de spaghettis partagée en tailleur sur les tapis disposés au sol, nous nous offrons un verre au restaurant du bout de la rue. Pieds nus, vêtus de couleurs et main dans la main, Lénir et moi courrons gaiement sous la pluie battante. - Samedi 17 août Le départ de la troupe s’annonce légèrement folklorique, une nouvelle voix inconnue résonne au téléphone et m’avertit que la belle Umaïna en chaleur (je ne l’avais pas encore remarqué) a traversé le chemin pour draguer les étalons des écuries d’en face. Au passage, j’essuie sereinement les menaces du sellier et éleveur Bouvier, incapable de souplesse dans ses rapports aux autres humains. Capu, Djam et Uma sont rapidement chargées mais nous devons attendre que nos nouveaux équipiers s’organisent pour enfin reprendre la route jusqu’à la pause casse-croûte, la caravane foule ainsi les chemins : Sarah, bâton à la main, ouvre la marche avec Ben et Lénir, suivie de 6 chèvres et deux adorables brebis, soigneusement gérées par Zorga (petite Border collie) et Doushka (drôle de Boxer. Nico et Capucine suivent le rythme, Umaïna transporte paisiblement Oukoulanie sur son dos et Jonas s’occupe de Djamila au bout de la caravane. La pause s’éternise en sieste collective alors que j’ai trop d’énergie pour tenir en place ! L’après-midi ne se déroule pas aussi facilement que lors des premiers kilomètres, le sentier est raide et glissant, les chèvres n’ont plus le même entrain à randonner et se dispersent constamment dans la forêt. Djamila dérape sur une roche et se retrouve couchée quelques secondes…Ouf : RAS ! Retrouvailles à l’horizon !! Sac sur le dos, le voici : Raphaël le fidèle. Nous sommes attendus à Montplaisir chez Fraya et Charles, éleveurs de chevaux pratiquants la traction animale et les balades en calèche. Nous hôtes de ce soir regorgent de richesses humaines, les yeux si profonds et si tendres de Fraya me captivent, ce qui n’empêche pas la soirée de prendre un triste tournant, un bête conflit sépare l’équipe. Benjamin, Sarah et la petite s’installent plus loin avec le troupeau alors que nous offrons le tajine à nos hôtes, je sers d’intermédiaire à cette querelle ridicule qui me noue la gorge… Lénir a ce don de me ramener à la joie, nous marchons sur les bottes de foin face au soleil qui se couche sur les montagnes, jusqu’à ce que le roulement nous fasse chavirer et retomber contre terre l’un sur l’autre. Cécile et son Titus nous ont également rejoins à Montplaisir ! La caravane ne cesse de rebondir ! J-B, notre J-B de Fanjeaux, débarque pour le dîner, il est en pleine forme, heureux d’avoir rattrapé sa jument et prêt à recréer une relation sur de nouvelles bases. La soirée se termine tard, Nico, J-B, Lénir et moi au fond d’un champ à délirer sur de grands concepts et à témoigner pour « radio-bêêêh ». - Dimanche 18 août Je regarde, impuissante, Lénir, la petite famille et son troupeau s’en aller dans une autre direction… J-B nous entasse dans son C15 jusqu’au marché d’Esperaza pour nous mêler à la bonne ambiance de la région. Rencontres, rencontres, couleurs et soleil. Je craque pour une robe et un foulard…trop besoin de voir autre chose que mes deux tee-shirts ! Nous quittons Montplaisir vers 18h00 pour une petite clairière en forêt à quelques kilomètres de là, je récapitule la caravane actuelle : Capucine & Nico, Cécile & Titus, Umaïna, Djamila, Hari, Jonas, Raph et moi. Umaïna manifeste son attirance pour Titus mais Djamila impose son autorité maternelle et repousse le prétendant. Romane
Posted on: Thu, 19 Sep 2013 17:44:27 +0000

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