OSE-MOI Otage d’une histoire qu’elle a toujours tue. Otage - TopicsExpress



          

OSE-MOI Otage d’une histoire qu’elle a toujours tue. Otage d’un corps qu’elle ne reconnaît plus comme étant le sien, qui ne lui appartient plus, qui ne sait plus répondre à ses envies. Qui ne s’accorde plus avec ce qu’elle est profondément : une femme insatiable. Qui flambe et frissonne. Que le désir affame. Son corps devenu un carcan. De chair et de sang. Enfermée à l’intérieur d’elle-même, ligotée par des fils invisibles. En proie à l’araignée qui descend du plafond. Les hommes ne pénètrent pas son intimité. Elle n’ouvre plus la porte de l’antre maléfique. Cadenassée. Autour d’elle, un rempart. Un scaphandre invisible. Une prison pas du tout dorée. Jamais, au grand jamais de mise à nue ni de prise de l‘otage. Ils ne savent pas sa peau de chagrin, ne sauront pas ses courbes, ne lécheront pas l’embrun au creux de ses cuisses. Elle sera humide quand ils la penseront sèche, fiévreuse quand ils la croiront froide et elle les repoussera. Tous. Un à un. Le corps hurlant et le cœur fendu. La fente brûlante et le corps perdu. Elle se mordra les lèvres. Au sang. Pour signifier la fêlure. C’est toujours le même cérémonial, ils ont joui dans sa bouche ou ses mains et veulent remettre ça. En étant maître d’œuvre cette fois-ci, l’amuse-bouche les a mis en appétit et ils entendent lui montrer. Toujours le même cérémonial, là que les hostilités commencent. Elle aimerait mais ne peut pas. Elle le leur dit, tremblante de désarroi. Ils insistent, prennent ça pour un jeu, de la coquetterie. Tentent de la déshabiller. Elle pleure en silence et les repousse. Violemment. D’un geste qui ne laisse aucun doute sur son refus. Ils sont loin du drame qui se joue devant eux. Inconséquents et inconscients de la déchirure, de la blessure qu’ils réveillent avec leur envie de la prendre. Au mieux, ils demandent « mais pourquoi, raconte-moi » d’une voix faussement calme et douce, peinant à contenir leur énervement. Misérable feinte qui ne prendra pas. Ils se fichent éperdument du pourquoi du comment. En réalité ils se moquent de connaître la raison de ses larmes. Ils ont juste envie de baiser. De s’engouffrer dans sa fente. Ni plus ni moins. De lui faire sentir qu’ils sont de vrais mecs, des durs de durs, qui baisent comme des dieux. S’il faut causer un peu avant, pourquoi pas, ils essaient mais passées les cinq minutes le calme surjoué s’envole et leur colère éructe. Incapables de voir plus loin que le bout de leur queue. Extrait de DeSirium tremens. Plus dinfos sur ce lien : editions-mutine.over-blog/article-vient-de-paraitre-desirium-tremens-d-isabelle-mutin-98070509.html
Posted on: Mon, 28 Oct 2013 13:27:25 +0000

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