Or, il existe une panoplie de raisons pour lesquelles nous devons - TopicsExpress



          

Or, il existe une panoplie de raisons pour lesquelles nous devons nous opposer à ce projet. Tout d’abord, les risques de déversements des oléoducs sont non négligeables. En effet, des chercheurs de l’Université Simon Fraser en Colombie-Britannique ont calculé que le projet Northern Gateway présentait un risque de déversement de plus de 90%, avec une moyenne de 16 déversements par année8. De plus, selon l’Agence internationale de l’énergie, le transport par oléoducs entraîne des déversements contenant trois fois plus de pétrole que le transport par voie ferroviaire9. Les déversements de pétrole issu des sables bitumineux causent aussi plus de préjudices à l’environnement puisque ce type de pétrole, beaucoup plus lourd et visqueux que le pétrole conventionnel, est plus difficile à nettoyer, notamment parce qu’il coule au fond des étendues d’eau et qu’il se lie aux sédiments10. Malgré les nombreux risques environnementaux que présente cette industrie, le gouvernement du Parti québécois, tout comme le gouvernement conservateur de Stephen Harper, mettent l’exploitation des hydrocarbures fossiles au centre de leur politique énergétique. En effet, en plus d’être favorable aux projets d’exploitation du pétrole sur Anticosti, à Old Harry et en Gaspésie, le gouvernement Marois s’est dit ouvert au projet Énergie Est11. Une des raisons de cet appui au projet est qu’il permettrait de créer de nombreux emplois. Or, malgré plusieurs chiffres avancés tant par TransCanada et par les groupes opposés au projet, certains chiffres ne mentent pas : entre 2002 et 2011, le secteur pétrolier a permis la création de 16 500 emplois au Canada, ce qui ne représente qu’un mince 1% de l’augmentation totale de l’emploi au cours de la même période12. De plus, ce chiffre ne tient pas en compte la perte de 173 000 emplois dans le secteur manufacturier à cause de l’augmentation de la valeur du huard, elle-même engendrée par l’exploitation des ressources naturelles13. En effet, avec une exploitation rapide des ressources naturelles s’ensuit une augmentation de la valeur de la monnaie locale, affectant les manufacturiers qui peinent à exporter leurs biens; c’est ce que l’on nomme la « maladie hollandaise ». À ce sujet, les résultats d’une étude commandée par Stephen Harper ont démontré que le Canada est bel et bien affecté par ce syndrôme14. Ainsi, si le gouvernement québécois donne son appui au projet Énergie Est, ce seront tous les autres secteurs économiques qui en subiront les conséquences. Avec son ouverture au projet, le gouvernement du Parti québécois est loin d’avoir une « gouvernance souverainiste »; il agit plutôt dans l’intérêt économique de l’Alberta, en plus de lier son avenir énergétique aux décisions d’Ottawa. Avec le projet Énergie Est, ce sont donc nos terres, nos cours d’eau, notre santé, notre économie et notre indépendance qui seront mis en péril. Aujourd’hui, le peuple québécois a l’opportunité de refuser que le pétrole issu des sables bitumineux transite sur son territoire, en donnant en même temps un coup dur à l’expansion de cette industrie, qui sera contrainte de trouver une autre voie d’exportation ou d’abandonner son idée d’augmenter sa production de pétrole dans les prochaines années. Ce projet d’oléoduc, qu’il soit réalisé au Québec ou ailleurs, nécessite une forte opposition citoyenne. Seule une mobilisation importante de tous les Québécois et de toutes les Québécoises pourra stopper le projet, ouvrant ainsi la voie à une véritable transition énergétique, où l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables remplaceront les hydrocarbures fossiles.
Posted on: Sat, 02 Nov 2013 02:56:11 +0000

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