PATRIMOINE Commençons par préciser que, dans le langage courant, le terme « patrimoine » s’emploie pour définir un ensemble de « biens » hérités de ses « ascendants ». L’origine du mot vient du latin « patrimonium », de « pater », donc du père. Au sens figuré, le terme indique aussi ce qui est considéré comme un héritage commun, autrement dit, de grandes découvertes qui sont les patrimoines de toutes les nations du monde. Concernant ledit patrimoine, soulignons que la notion de « patrimoine mondial » se développa surtout après la dernière guerre mondiale, suite aux bombardements intensifs de pays en guerre qui, réciproquement, détruisirent des parties importantes des patrimoines de l’adversaire. Notons qu’il y a diverses sortes de patrimoines et que deux d’entre eux intéressent plus particulièrement le N.H.F. Il y a celui dit tangible, soit matériel, qui est lié au toucher et qui se réfère aux bâtiments, aux monuments, aux sites, etc… Et ensuite, il y a celui dit intangible, soit immatériel, qui se réfère au culturel, autrement dit aux traditions, aux coutumes, à la musique, aux différentes langues et à bien d’autres sujets existants. Prendre connaissance de l’existence des patrimoines qui nous entourent peut être source d’informations et apporter des éclairages sur des questions qu’on pourrait s’être déjà posées à un moment ou un autre de son existence. En référence au « Patrimoine Mondial » dont mention fut faite précédemment, précisons que, dès que la paix fut retrouvée, les dirigeants des pays qui s’affrontèrent décidèrent de créer un organisme international qui aiderait à protéger le reste de leur patrimoine existant. Ainsi fut créée l’UNESCO ( Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture ) qui est aujourd’hui la référence internationale par excellence, pour tout ce qui se rapporte au patrimoine. Cette institution est donc à l’origine de la création de ce que nous appelons « Patrimoine Mondial » et, où sont actuellement répertoriés deux sites de la République de l’Ile Maurice. L’un étant « La montagne du Morne » dans le sud-ouest de l’île. L’histoire nous dit, qu’à l’époque, c’est à cet endroit que les esclaves marrons, qui avaient fui de chez leurs maîtres, se réfugiaient. L’autre étant le « Apravasi Ghat » au Trou Fanfaron à Port Louis où a eu lieu, entre autres, le débarquement des immigrants indiens venus, sous contrats, comme laboureurs, pour travailler dans les plantations de canne à sucre. D’autre part, comme certains hasards font bien les choses, j’attire l’attention que nous sommes réunis cet après-midi entre les murs d’une institution qui est une sorte d’« agora » qui abrite des éléments qui relèvent principalement du patrimoine tangible, sans pour autant négliger l’intangible ; citons, par exemple, l’organisation, il y a quelques années, d’une magnifique exposition, d’une trentaine de posters, que présenta le M.M.C. sur le thème « Peopling of Mauritius ». Citons aussi un évènement retentissant lié au patrimoine et qui a eu lieu, en août 2010 au Grand Port, à l’occasion de la commémoration du bicentenaire de la bataille navale de 1810, et pendant lequel de très nombreux aspects du patrimoine matériel et immatériel du pays furent présentés. Soulignons que cet évènement, organisé sous l’égide du gouvernement, a attiré quatre cents mille visiteurs en un mois. Au N.H.F., dans le domaine du tangible, 179 bâtiments, statues et sites sont répertoriés. Dans celui de l’intangible, cela est assez nouveau pour notre institution. Notons, que récemment, le M.H.F., en collaboration avec l’Université de Maurice, a organisé un « workshop », regroupant de nombreuses O.N.G., afin de soumettre à l’UNESCO une étude approfondie sur notre patrimoine intangible. Le résultat a été au-dessus des espérances des organisateurs car, à cette occasion, des centaines de sujets furent répertoriés. On peut penser que cela est dû au fait que la population qui est composée, à l’origine, d’immigrants de divers continents dont l’Europe, l’Afrique et l’Asie (Inde et Chine) et que chacun des ressortissants de ce pays a contribué à enrichir l’histoire et le patrimoine de notre pays en introduisant, sur l’île, ses propres coutumes, chants et traditions. Enfin, tout ceci dit, ajoutons qu’il est très important pour notre pays, qui est privé de ressources minières, d’être très vigilant sur la protection de bien d’autres patrimoines que ceux cités précédemment et dont certains sont liés à notre existence même, citons : a) les terres cultivables b) les réservoirs d’eau potable c) les rivières et les forêts d) les zones d’alimentation pour les animaux e) les lagons dépeuplés, entourés de récifs de corail, qui mériteraient une attention particulière ainsi que des plages de sable coralien dont certaines sont menacées d’érosion f) la zone économique attribuée à notre pays et qui couvre une superficie de 2.3 millions de kilomètres carrés. Bien entendu, dans tous ces domaines cités, il y a des ministères qui sont responsables de la bonne gestion de ce qui les concerne. Mais nous savons aussi, que dans tous ces secteurs, il y a des O.N.G. actives qui apportent leurs contributions valables. Donc, comme il s’agit de patrimoines importants et que le vocation du N.H.F. est la sauvegarde du patrimoine, souhaitons, qu’un jour, son implication dans ces domaines soit plus importante qu’elle ne l’est actuellement. Ajoutons qu’il faut reconnaître que les moyens financiers du N.H.F. sont déjà extrêmement limités pour mener à bien les projets en cours dont elle a la responsabilité. Elle essaye de développer un partenariat secteur privé/secteur public et n’hésite pas à faire appel aux municipalités et aux « District Councils » quand l’occasion se présente. Pour information : a) de nouveaux statuts sont actuellement en préparation au N.H.F. Certains d’entre vous, présents aujourd’hui, ont eu l’occasion de s’exprimer sur le sujet à la réunion du 28 août dernier b) dans un instant, mon collègue, Monsieur Patrick Ng, Président d’un sous-comité qui traite des « Endangered sites » vous parlera d’une liste de nouveaux sites que le N.H.F. souhaite ajouter à la liste existante. Pour terminer, il m’a été alloué dix à quinze minutes pour vous entretenir sur le « patrimoine » et comme cette limite n’est pas encore atteinte et que j’aime bien qu’un dialogue s’établisse entre l’assistance et l’intervenant, je vous passe donc la parole si vous désirez faire un commentaire sue ce qui a été dit… Merci à tous pour votre attention.
Posted on: Wed, 30 Oct 2013 02:18:45 +0000
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