PROLOTHÉRAPIE La prolothérapie est un traitement médical - TopicsExpress



          

PROLOTHÉRAPIE La prolothérapie est un traitement médical qui s’applique aux blessures chroniques des tissus mous, tels que ligaments, tendons, fascia ou muscles. Ces derniers sont souvent affectés par certains accidents qui surviennent en voiture, au travail, lors d’activités sportives ou même à la maison. La grande majorité de ces blessures guérissent naturellement grâce au système immunitaire. Celui-ci déclenche une inflammation provoquant la prolifération de tissus fibreux qui servent à la guérison des dommages causés. Une fois à maturité, ces tissus sont transformés et le corps reprend sa fonction normale. Par contre une faible proportion de ces traumatismes ne guérissent pas complètement et laissent le corps avec des blessures chroniques et souvent douloureuses. Ce sont surtout les blessures au niveau des attaches ligamentaires ou tendineuses de l’os qui sont les plus difficiles à guérir étant donné la faible circulation sanguine qui se trouve à ces endroits. Des conséquences psychologiques s’ajoutent également à ces maux physiques puisque la personne qui en est atteinte devient incapable de fonctionner au même niveau d’activité qu’auparavant. Conséquemment, les échecs associés aux multiples tentatives de retour aux activités habituelles deviennent frustrants. Les traitements connus tels que la physiothérapie et les médicaments soulagent la condition, mais la guérison demeure souvent incomplète. La prolothérapie propose une intervention médicale qui favorise la guérison complète de plusieurs des cas mentionnés ci-haut. Lors de ce traitement, la guérison est stimulée par l’injection de substances à l’intérieur de la blessure. Cette injection provoque l’inflammation des tissus ciblés et, conséquemment, la prolifération des tissus fibreux servant à la guérison. Cette technique permet ainsi la création d’une nouvelle blessure qui évoluera dans un environnement contrôlé. De cette façon, la prolothérapie redonne au corps une deuxième opportunité de se guérir et de renforcer son attache à l’os. LA PROLOTHÉRAPIE OU LE TRAITEMENT PAR INJECTION DE LA LAXITÉ LIGAMENTAIRE: Auteurs principaux: Michele Fecteau, D.O. et Tom Ravin, M.D. Traduit et adapté QU’EST-CE QU’UN LIGAMENT? Les ligaments sont des structures semblables à des câbles qui maintiennent vos os ensemble et vous permettent de marcher et de bouger sans tomber en morceaux. Les ligaments sont flexibles, mais très peu extensibles. Lorsque vous vous étirez un ligament, vous tordez un genou, faites une mauvaise chute, subissez un coup de fouet (whiplash), ou levez un objet trop lourd, vous pouvez déchirer ou effilocher ces structures. Ces blessures déclenchent ensuite un processus de guérison appelé inflammation au cours duquel le ligament endommagé est réparé. Vous savez que ce processus est en cours lorsque vous ressentez une douleur et une chaleur, une enflure, et un blocage de l’articulation blessée. Si le processus de guérison est mené à terme, les ligaments retrouvent leur force et longueur normales et vous pouvez reprendre vos activités. Si le processus de guérison n’est pas réellement complété, les ligaments peuvent se rétablir en demeurant étirés. Ces ligaments étirés peuvent alors être une cause de douleur et vous gêner dans vos mouvements (1). Quand un ligament est “forcé”, ou endommagé, certaines des fibres ou des fils qui le composent s’étirent trop et se rompent. Il en résulte en fait une déchirure de millions de fibres constituées de molécules de collagène (1). Ces ligaments étirés donnent à l’articulation une plus grande amplitude (2) que la normale. Cette amplitude inhabituelle entraînera des sensations douloureuses et vous indiquera qu’il y a un problème. Ces sensations s’accompagnent aussi d’un “engourdissement et de picotements” et d’un phénomène appelé douleur projetée. Cette douleur projetée ou rapportée est occasionnée par la laxité ligamentaire autour d’une articulation, mais est ressentie à une certaine distance de l’articulation blessée. Le mouvement anormal de l’articulation suscite aussi de nombreuses réactions de protection de la part des tissus adjacents. Ainsi, les muscles se contracteront afin de tenter de ramener l’articulation à son emplacement normal ou de la stabiliser afin d’éviter toute autre détérioration. On peut alors ressentir les spasmes musculaires reliés à la laxité ligamentaire. Certains ont tendance à considérer ces spasmes comme la principale cause du problème et de nombreux traitements médicaux peuvent être utilisés pour traiter ces spasmes musculaires plutôt que la cause principale: l’élongation du ligament (3). Si l’articulation est légèrement déplacée parce qu’elle est lâche, on peut la traiter avec des manipulations. Ces manipulations permettront souvent de soulager le patient, et parfois de façon permanente. Si des ligaments trop étirés peuvent entraîner des spasmes musculaires, une perte de mouvement et toutes sortes de sensations douloureuses, que peut-on faire? La prolothérapie constitue le seul traitement non chirurgical pour ces élongations ou cette laxité ligamentaire. Pour comprendre la prolothérapie, il faut comprendre comment le corps traite habituellement ces lésions ligamentaires. L’INFLAMMATION: LE PROCESSUS DE GUÉRISON DU CORPS L’inflammation comporte plusieurs phases distinctes: l’inflammation aiguë, la granulation et le remodelage. Ce “processus de guérison” est nécessaire pour tous les types de blessures, peu importe le siège de la blessure ou le tissu touché. Ces trois phases comportent leurs propres processus cellulaires et chimiques. Chacune dépend de la précédente pour s’enclencher (4). Il est essentiel de comprendre le processus d’inflammation pour se faire une idée du fonctionnement de la prolothérapie. La première phase appelée inflammation aiguë dure environ une centaine d’heures. Elle s’amorce au moment de la blessure, quand le ligament et les cellules adjacentes sont fracturés et que leur contenu se répand au siège de la blessure. Les débris ligamentaires et cellulaires et un certain nombre de substances chimiques présentes dans le plasma entourant les cellules brisées attirent de nombreux globules blancs appelés leucocytes. Leur rôle consiste à éliminer les bactéries et à prévenir l’infection au siège de la blessure. Bon nombre des substances chimiques libérées durant cette phase se décomposeront en messagers ou signaux chimiques qui activeront ou désactiveront des cellules. Certaines de ces substances sont appelées prostaglandines et peuvent être la cause de douleur au site de la blessure. Nous y reviendrons plus loin. Les leucocytes sécrètent également des hormones qui attirent des cellules importantes: les “macrophages”. L’arrivée des macrophages signale le début de la deuxième phase du processus de guérison: la granulation. Dès leur arrivée, les macrophages commencent à nettoyer le site de la blessure en digérant les composantes de cellules libérées et en sécrétant des enzymes qui dissocient bon nombre des molécules endommagées des ligaments. Les macrophages libèrent aussi un certain nombre d’hormones qui attireront d’autres cellules au siège de la blessure 5). Les macrophages libèrent également des substances chimiques (facteurs de croissance) qui stimulent la croissance de nouveaux vaisseaux sanguins, de la matrice intercellulaire, et des cellules qui formeront les nouveaux ligaments. Ces cellules spécialisées qui s’occupent de la formation des ligaments sont appelées fibroblastes. Les fibroblastes seront en fait responsables de la réparation du ligament étiré. La combinaison de toutes ces cellules et des nouveaux vaisseaux sanguins en voie de formation expliquent l’enflure, et la congestion alors ressentie au siège de la blessure. La granulation dure de dix jours à deux semaines. Les fibroblastes trouvent le point où les structures ligamentaires s’attachent à l’os: la jonction fibro-osseuse. Les substances chimiques et hormones libérées par les macrophages stimuleront et “activeront” les fibroblastes afin qu’ils forment de nouveaux ligaments (6). Lorsque les fibroblastes sont activés, ils fabriquent rapidement des quantités énormes d’un élément fondamental du ligament: le collagène. La troisième phase de la guérison est la “contraction de la blessure”. Durant cette phase, le nouveau collagène déposé au siège de la blessure s’organisera en un nouveau ligament. Les fibroblastes synthétisent de longues molécules simples qui, une fois sorties de la cellule, commencent à s’entrelacer les unes aux autres de manière à constituer ce qu’on appelle des fibres collagènes, une forme en triple hélice de ces molécules. Ces molécules individuelles sont maintenues ensemble par de fortes liaisons chimiques. Lorsque les fibres collagènes s’enchevêtrent, elles commencent à se contracter et les molécules raccourcissent et se resserrent. L’eau en est chassée (comme lorsqu’on presse une éponge), ce qui accentue le raccourcissement. Au moment où les millions de fibres collagènes perdent ainsi de l’eau et raccourcissent, les extrémités des ligaments sont lentement rapprochées, d’où une diminution de la laxité. On peut observer ce phénomène à la fin de la guérison d’une plaie, lorsque les deux lèvres de cette dernière se soudent. Le tableau 2 illustre l’ensemble de ce processus. Durant la troisième phase du processus de guérison, toutes les cellules dépêchées pour nettoyer la blessure sont rappelées par le corps. LA THÉRAPIE LIGAMENTAIRE PAR INJECTION DATE DE 2500 ANS La prolothérapie n’est pas une technique nouvelle. Elle a été pour la première fois utilisée par Hippocrate pour soigner les lanceurs de javelot olympiques qui se disloquaient parfois l’épaule. On y avait aussi recours pour traiter les hernies avant la mise au point des techniques chirurgicales modernes. Les techniques que j’utilise ont été développées dans les années trente par des médecins et des ostéopathes (8). Les mêmes techniques et médicaments sont utilisés avec succès pour atténuer les douleurs associées à la laxité ligamentaire depuis près de soixante ans. On a de plus en plus recours à la prolothérapie pour traiter des douleurs musculo-squelettiques et ligamentaires et cette technique a donné des résultats durables. RÉSUMÉ Un processus appelé inflammation permet normalement de guérir les élongations des ligaments attribuables à des accidents. Ce processus comporte plusieurs phases, mais vise finalement à produire du collagène qui formera le tissu du nouveau ligament. Au fur et à mesure que le collagène perd son eau, il rétrécit, raccourcit et rapproche les deux extrémités du ligament. Si ce processus reste inachevé, l’articulation peut demeurer dans une position anormale, ce qui cause douleur, engourdissement et spasmes musculaires. La prolothérapie est une technique consistant à injecter des médicaments à la jonction fibroosseuse afin de causer une inflammation et de stimuler ensuite les fibroblastes à fabriquer de nouvelles fibres collagènes. Cette technique permet de diminuer efficacement les douleurs attribuables au mouvement anormal d’une articulation ou à la laxité ligamentaire. 1. Caillet R., Neck and Arm Pain, F.A. Davis, Philadephie, 1991. 2. Greenman P.E., Principles of Manual Medicine, Williams and Wilkins, Baltimore, MD, 1989. 3. Cyriax, J., Textbook of Orthopedic Medicine, Bailliere Tindall, Londres, 1982. 4. Clark R.A.F., Henson P.M., The Molecular and Cellular Biology of Wound Repair, Plenum Press, 1988. 5. Lewis G.P., Mediators of Inflammation, Wright, Bristol, 1986. 6. Iverson O.H., Cell Kinetics of the Inflammatory Reaction, Springer-Verlag, Berlin, 1988. 7. Dorman T.A., Ravin T.H., Diagnosis and Injection Techniques in Orthopedic Medicine, Williams and Wilkins, Baltimore MD, 1991. 8. Hackett G.S., Ligament and Tendon Relaxation Treated by Prolotherapy, Charles C. Thomas, Springfield, IL, 1958. 9. Dorman T. (Ed), Prolotherapy in the Lumbar Spine and Pelvis, SPINE: State of the Art Reviews: 9:2, Handley & Belfus, Philadelphia, 1995. 10. Kein, R.G. et al., A Randomized Double-Blind Trial of Dextrose-Glycerine-Phenol Injections for Chronic Low Back Pain, Journal of Spinal Disorders, 6:23-33, 1993. 11. Schwartz R.G., Prolotherapy: A Literature Review and Retrospective Study, J. Neurol. Orthop. Med. Surg., 12:220-223, 1991
Posted on: Mon, 29 Jul 2013 17:03:11 +0000

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