Par une douce soirée pré-estivale, aussi douce que la mélodie émanant de son autoradio, Bruno circulait sur cette route bordée de platanes en direction d’Argelès sur Mer, une petite station balnéaire des Pyrénées Orientales. Cette route ne lui était pas inconnue, et pour cause. Cette petite ville, ce département, il les connaissait bien. Son père était natif de la région et s’était même porté acquéreur, dans les années quatre vingt, d’une belle petite villa à proximité d’un village du Vallespir se situant à une quarantaine de kilomètres d’Argelès, Arles sur Tech. Il y avait passé bien des vacances, quelques trimestres scolaires aussi, travaillé même. Des années s’étaient écoulées, son père décédé, sa mère tenaillée par la peine, la solitude et la nostalgie, avait décidé de se rapprocher de son ile natale Madagascar, en s’installant sur l’ile de la Réunion. La maison fut vendue. Après quelques années d’instabilité il avait décidé de s’établir dans la commune voisine, une station thermale, Amélie les bains. Aujourd’hui il avait quarante sept ans, était célibataire depuis quelques mois, seize pour être exact, après une vie maritale avec la jolie Sybille, plus de cinq ans, comptable de profession. De cette « union » de près d’une douzaine d’années, ne naquit aucun enfant. Cette vie de couple qui avait tous les atouts pour être sereine, il l’avait gâchée, comme beaucoup de choses entamées et inachevées. Il était en arrêt maladie de longue durée suite à un sordide accident de travail au restaurant dans lequel il officiait en tant que chef cuisinier. En bref il se retrouvait à la case départ. Il lui fallait se reconstruire, redorer son blason, sérieusement terni par ses multiples frasques, l’affaire était loin d’être gagnée. Si Bruno se dirigeait vers cette station balnéaire très prisée qu’il avait si souvent fréquenté par le passé, c’est qu’il avait été convié à une soirée dansante par une récente connaissance féminine, Nadège. Sa passion pour les femmes et la constante recherche de leur compagnie avaient sa primeur. Du fait de son cruel manque d’ambition, autre que celle d’être le chouchou de ces dames, il végétait depuis une bonne dizaine de mois, accumulant les conquêtes éphémères, fréquentant bars, soirées et night clubs.
Posted on: Thu, 01 Aug 2013 06:59:21 +0000
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