Parti pour la Démocratie et le Socialisme/ Parti des Bâtisseurs - TopicsExpress



          

Parti pour la Démocratie et le Socialisme/ Parti des Bâtisseurs PDS/METBA Unis pour bâtir, aujourd’hui et demain CONFERENCE DE PRESSE DU 21 AOÛT 2013 DECLARATION LIMINAIRE Mesdames et Messieurs les journalistes, Messieurs les chefs de partis, Mesdames et Messieurs les invités, Camarades, Depuis quelques semaines et en tout cas depuis ces derniers mois, la situation politique nationale, tout comme celle de la sous-région et de l’Afrique, connaissent des accélérations et même parfois des dérapages surprenants ou inquiétants. Il nous a donc paru nécessaire et utile que notre parti donne sa lecture de ces situations et la fasse connaître à l’opinion publique nationale. C’est l’objet de la présente conférence de presse pour laquelle, au nom du Bureau Exécutif national du PDS/Metba, je vous remercie tous de votre présence. I - SUR LA SITUATION NATIONALE Au niveau national, les débats politiques sont dominés par la question des réformes politiques que par le truchement de son Ministre d’Etat, ministre chargé des institutions et des réformes politiques, M. Arsène Bongnessan Yé, le Président Blaise Compaoré tente d’introduire dans l’ordonnancement juridique et institutionnel du pays, pour pérenniser son pouvoir. En fait, l’objectif principal et obsessionnel du Président Blaise Compaoré dans la période actuelle est, quoiqu’il dise et quoique proclament ses hommes, d’assoir les réformes ou les révisions politiques qui lui permettraient de démeurer au pouvoir, au-delà de la limite constitutionnelle de son dernier mandat en 2015, soit personnellement, soit à travers un clone qui pourrait être son frère François Compaoré. Pour arriver à cet objectif, il utilise une stratégie multidirectionnelle dont le but est d’obtenir l’assentiment de diverses forces politiques et sociales. Pour la mettre en œuvre il a créé dès janvier 2011 un Ministère chargé des réformes politiques où il a placé un de ses hommes laissé au placard depuis plusieurs années. Celui a mis en place à cet effet, un Conseil consultatif sur les réformes politiques (CCRP). Mais les partis politiques de l’opposition regroupés au sein du CFOP/BF, ainsi que les organisations représentatives de la société civile ont bien compris son scénario. Ils ont ainsi dès le départ et très clairement posé en préalable à leur participation éventuelle au CCRP l’exclusion de toute discussion sur la révision de l’article 37 de la Constitution. Ce faisant, ils ont sérieusement « taclé » comme on dirait en langage sportif, le drible politique que s’apprêtait à faire aux forces politiques et sociales, celui qui se voyait déjà en Maradona de la politique burkinabé ! Voyant leur manœuvre déjouée, Blaise Compaoré et son Ministre chargé des réformes politiques ont, en catastrophe, introduit dans le CCRP des partis illégalement baptisés « d’opposition », puis ont cherché à briser le front des partis d’opposition. Dans cette tentative, le Ministre alléchait les éventuels participants (partis, société civile, etc.) en annonçant des per-diems mirobolants (30 000 F par jour pendant 20 jours !). Boycotté par les partis d’opposition et les organisations majeures de la société civile, le CCRP a ainsi avalisé les mesures suivantes qui entraient dans la stratégie de Blaise Compaoré : - Constitutionnalisation de la chefferie coutumière pour se concilier le soutien des chefs coutumiersUn statut particulier va aussi leur être accordé, tout comme le Président Tandja du Niger l’avait fait en 2010 pour obtenir le soutien de cette couche sociale à son projet de 6ème République ; - Création d’un Sénat dans lequel seront représentés les syndicats et les communautés religieuses, mais aussi les chefs coutumiers et le patronat qui pourront servir de contrepoids aux vélléités d’indépendance des premiers. Pour s’assurer la docilité de cette chambre parlementaire, le Président du Faso, chef suprême de l’Exécutif, se réservera par la loi organique sur le Sénat, le droit de nommer, à son entière discrétion, 29 des 89 membres. Pour conforter cette docilité, la loi organique confiera aux seuls partis politiques le droit de désigner les conseillers municipaux candidats au Sénat au titre des régions (49 membres) alors que le parti majoritaire CDP y est partout dominant. Pourtant le Ministre chargé des réformes politiques proclamait urbi et orbi que le Sénat serait une institution indépendante des partis ! Mesdames et Messieurs les journalistes, Mesdames et Messieurs les invités, Camarades, Lors de la Conférence de presse du 5 mai 2012, nous déclarions au nom du PDS/Metba : « …. le gouvernement vient de soumettre à l’examen de l’Assemblée nationale des projets de loi sur les réformes politiques. Ces réformes ont donc été établies par un CCRP (Conseil consultatif sur les réformes politiques) illégal et non représentatif …... La majorité écrasante dont dispose aujourd’hui le parti gouvernemental à l’Assemblée nationale, ne laisse aucun doute quant à leur adoption, mais le PDS/Metba annonce d’ores et déjà son opposition globale et de principe à ces projets de lois….. ! » Le PDS/Metba ne peut accepter que des hommes politiques veuillent se perpétuer au pouvoir par des manœuvres perfides en violation des lois et de la Constitution. Il est pour l’alternance et le respect du principe de l’alternance. Clairement opposé à la révision de l’article 37 de la Constitution qui limite à deux (2) le nombre de mandats d’un même Président du Faso, il ne peut que s’opposer aux manœuvres qui, comme la mise en place du Sénat, ne sont que des marche-pieds pour aboutir à la remise en cause de l’article 37, un des articles fondamentaux de notre Constitution. Aujourd’hui, le projet de Sénat est rejeté avec la même vigueur que le projet de révision de l’article 37 de la Constitution par de nombreuses couches sociales : - par toute l’opposition politique rassemblée autour du Chef de file de l’opposition politique, qui a organisé les marches populaires gigantesques de protestation des 29 juin et du 28 juillet 2013, auxquelles se sont jointes de multiples organisations dans un vaste mouvement de masse citoyen ; - par de nombreuses organisations de la société civile existantes ou qui se sont constituées à la faveur de ce mouvement de masse citoyen ; - par l’Eglise catholique qui dans la lettre pastorale de la Conférence épiscopale récemment publiée rappelle qu’elle avait « attiré l’attention des participants au CCRP sur l’inopportunité de la création du Sénat, au point d’apparaître comme un empêcheur de tourner en rond », et qui pose les vraies questions : « Quelle valeur ajoutée un tel Sénat va-t-il apporter, réellement, à notre pays et à ses pratiques démocratiques ? N’est-il pas possible de faire un meilleur emploi des ressources financières limitées dont dispose le Burkina Faso pour mieux couvrir les besoins fondamentaux des populations en santé, éducation et emploi ? ……. » Nous avons d’ailleurs appris par la presse que les Eglises évangéliques avaient aussi exprimé leurs réserves sur la mise en place du Sénat, bien que leur position sur la question n’ait jamais été rendue publique. D’autres informations font état de la même réserve des chefs coutumiers qui auraient fait connaître leur position par une démarche discrète. Devant ce mouvement général de protestation citoyen contre ce projet de Sénat, le Président Blaise Compaoré, a voulu sans doute donner l’impression de faire marche arrière le 12 août dernier en publiant un communiqué volontairement ambigu. Il y donne : « instruction au Premier ministre et au ministre d’Etat, ministre chargé des relations avec les institutions et des réformes politiques, de convoquer dans les meilleurs délais le comité de suivi et d’évaluation de la mise en œuvre des Réformes politiques consensuelles à l’effet de lui soumettre au plus tard le 31 août 2013, un rapport d’étape circonstancié sur le processus d’opérationnalisation du Sénat avec des recommandations et propositions appropriées dans un esprit de consolidation des institutions républicaines… ». Comprenne qui pourra ! Quoiqu’il en soit, ni le Comité de suivi et d’évaluation, ni le Premier ministre, ni le Président Blaise Compaoré ne devraient se tromper sur les sentiments véritables de la majorité du peuple burkinabé à l’égard de ce projet de Sénat. Mesdames et Messieurs les journalistes, Mesdames et Messieurs les invités, Camarades, Dans le même temps où il veut mettre en place ce Sénat inutile, partisan et couteux, le gouvernement, sous prétexte d’économies, a brusquement décidé de vider, à compter du 31 juillet, les cités universitaires de leurs étudiants et de fermer les œuvres universitaires. Comme si le gouvernement cultivait la provocation et le mépris à leur endroit, les étudiants n’en ont été avertis que deux (2) jours avant. Pourtant, beaucoup d’entre eux, en raison des désordres instaurés dans les années académiques, attendaient de passer les concours de la Fonction publique au début d’août et leurs examens en octobre. La plupart n’ont d’ailleurs ni parents, ni logeurs à Ouagadougou et la fermeture des cités et des restaurants universitaires les jette dans la rue et les oblige à la mendicité. Pour expulser les étudiants des cités, le gouvernement a envoyé contre eux les CRS et les éléments de la Brigade anti-criminalité (BAC). Plusieurs dizaines d’entre eux ont été arrêtés, placés en garde à vue à la MACO puis déférés devant le juge avec l’accusation de « violation de l’ordre public et destruction de biens publics et privés ». En fait la vraie raison de l’agressivité et de la fureur du gouvernement à l’égard des étudiants est qu’il est persuadé que ceux-ci participent massivement aux manifestaionts organisées contre la vie chère, contre le Sénat et contre la révision de l’article 37 de la Constitution, et qu’il faut donc le leur faire payer. Le PDS/Metba exprime sa solidarité avec les étudiants, régulièrement victimes de la désinvolture et du mépris avec lesquels les autorités traitent de manière toujours unilatérale les questions qui les concernent, tout en proclamant hypocritement leur volonté de « dialogue ». Il dénonce les mauvaises conditions dans lesquelles ils étudient, l’injustice dont ils sont victimes, les expulsions répétées et brutales des cités qui aggravent leur misère et leur précarité, l’empressement du gouvernement à envoyer contre eux la police, les CRS et les gendarmes, les arrestations et les procès dont on accable ceux qui sont raflés lors de leurs manifestations de protestation. Le PDS/Metba dénonce également le double jeu du gouvernement qui d’un côté chasse les étudiants des cités et ferme leurs restaurants, et de l’autre leur propose ensuite hypocritement par la voix du Ministre de l’action sociale, de venir s’enroler pour être hébergés et nourris ! Le PDS/Metba demande donc la réouverture immédiate des cités et des restaurants universitaires. Il demande que tous les étudiants actuellement arrêtés soient libérés sans condition et sans procès, afin de rétablir cette « paix sociale » invoquée à longueur de communiqués et d’interventions par le pouvoir et ses hommes, mais régulièrement et délibérément compromise par les mesures humiliantes et répressives du pouvoir. II – SUR LA SITUATION EN AFRIQUE Mesdames et Messieurs les journalistes, Mesdames et Messieurs les invités, Camarades, Le pays voisin et frère du Mali a connu durant l’année 2012 une grave situation de guerre : - d’une part, du fait de l’irrédentisme touareg du MNLA révendiquant au départ l’indépendance de l’espace AZAWAD et de l’implantation dans le nord du pays de groupes armés djihadistes infiltrés d’Algérie et armés grâce au pillage des entrepots militaires libyens suite à la guerre impérialiste en Libye, - et d’autre part, du fait des graves remous provoqués dans le pays par le coup d’Etat de mars 2012 du capitaine Sanogo Haya Amadou contre le régime déliquescent du Président Amadou Toumani Touré. L’intervention armée française, débutée en janvier 2013 et qui ne s’est pas faite sans arrières-pensées impérialistes, a contribué à chasser les groupes armés djihadistes, mais en préservant le MNLA en contrepartie de son soutien à l’opération militaire française. Les élections présidentielles exigées en mars 2013 par la France au nom de la « Communauté internationale », c’est-à-dire des pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU, se sont déroulées comme demandé le 28 juillet 2013 pour le premier tour et le 11 août pour le deuxième tour. Malgré les insuffisances et les défaillances qui ont marqué l’organisation du scrutin, le peuple malien a fait montre d’un remarquable sens politique en participant massivement à ces élections, puis en acceptant dans le calme ses résultats officiels qui font du candidat Ibrahim Boubacar Keita dit IBK, le grand vainqueur de ce scrutin avec plus des trois quarts de voix au second tour. Le PDS/Metba renouvelle au peuple du Mali ses sentiments de solidarité dans les dures épreuves qu’il a traversées depuis plus de 18 mois, et son soutien pour les tâches immenses qui se dressent devant lui pour recouvrer toute sa souveraineté et instaurer la paix et la réconciliation au sein de ses populations. Il présente au Président Ibrahim Boubacar Keita ses félicitations pour son élection comme Président de la République du Mali et ses vœux pour le succès de son action en faveur du peuple malien. Mesdames et Messieurs les journalistes, Mesdames et Messieurs les invités, Camarades, Au nord de l’Afrique, la Tunisie et l’Egypte ont été les deux pays à entrer en 2011 dans l’ère de ce qu’on a rapidement baptisé de « printemps arabe », par le renversement populaire des régimes dictatoriaux installés respectivement par les généraux Ben Ali en 1987 en Tunisie et Moubarak en 1981 en Egypte. Le cas de la Libye est radicalement différent car ici ce sont les pays impérialistes qui par les armes sont ouvertement intervenus pour bombarder le pays, traquer et tuer son leader Kadhafi. C’est d’ailleurs pourquoi les hommes d’affaires occidentaux réclament au nouveau régime libyen qui peine à se stabiliser, les dividendes de l’intervention militaire de leurs pays, en parts de pétrole, de gaz ainsi que de commandes pour leurs industries. En Tunisie et en Egypte par contre, les conditions d’une véritable révolution par les masses étaient réunies. En effet dans ces pays dominés par une oligarchie qui se réduisait finalement pour l’essentiel aux clans affairistes des familles du Président et de sa femme, la question sociale, le refus de la corruption et des inégalités sociales criardes, la révendication de libertés et d’indépendance par rapport à l’hégémonie occidentale ont été exarcerbés par la crise actuelle du capitalisme. Les révendications ont amené au devant de la scène politique une couche importante de jeunes ouverts au monde, et parmi eux de jeunes instruits et de chômeurs diplômés de plus en plus nombreux qui vont mettre en œuvre de manière inventive de nouvelles formes d’organisation et de luttes (réseaux sociaux et numériques, mobilisations horizontales, etc.). Ces jeunes seront le nouveau fer de lance de la lutte révolutionnaire pour la démocratie. Dans les deux pays, les forces démocratiques étaient pour la plupart inorganisées, tandis que leurs composantes islamistes, brimées sous le pouvoir précédent, gardaient une influence et une cohésion que n’avaient pas individuellement les autres organisations de la coalition révolutionnaire. De sorte que quand les pouvoirs de transition se sont empressés d’organiser des élections, ces partis islamistes (Ennahdha en Tunisie et Frères musulmans en Egypte) l’ont facilement emporté. Mais c’est leur ambition de mettre en œuvre très rapidement leur programme islamiste, notamment en ancrant ses principes dans les Constitutions en élaboration, qui va occasionner une nouvelle fracture entre eux et les forces démocratiques, fondamentalement laïques. Si en Tunisie l’armée continue à rester en retrait des débats politiques, on note que des groupes de miliciens, sans doute liés au parti au pouvoir ou aux salafistes locaux, ont entrepris l’assassinat violent des leaders les plus en vue de la contestation démocratique tels Chokri Benlaïd en janvier 2013, Mohamed Brahmi en Juillet 2013, contribuant d’ailleurs à radicaliser chaque fois un peu plus la lutte politique dans le pays. En Egypte par contre, l’Armée a pris fait et cause pour les révendications démocratiques et laïques, contre les Frères musulmans, et a renversé par la force le 3 juillet 2013 le Président élu, Mohamed Morsi. En réaction, les Frères musulmans ont décidé de rendre le pays ingouvernable et de manifester jusqu’au rétablissement du Président Morsi. L’intervention de l’armée contre ces manifestations permanentes a déjà occasionné près d’un millier de morts, tandis qu’elle doit elle-même faire face dans le Sinaï à une guérilla déclenchée par d’autres forces islamistes. Mesdames et Messieurs les journalistes, Mesdames et Messieurs les invités, Face à ces situations, le PDS/Metba réaffirme son soutien aux forces démocratiques de Tunisie et d’Egypte qui veulent sincèrement un changement vers plus d’équité sociale, plus de liberté, plus d’indépendance des citoyens et des peuples à l’égard des messianismes idéologiques ou confessionnels, plus d’opportunité pour trouver un emploi et un revenu décents. Le PDS/Metba refuse que l’armée égyptienne s’arroge le droit de confisquer ou de dicter par la force l’avenir de son peuple. C’est le peuple souverain seul et lui seul, et non pas une de ses fractions, ou l’institution militaire, qui doit décider de ce qui est bon pour son avenir et pour l’instauration de la démocratie dans le pays. Mesdames et Messieurs les journalistes, Mesdames et Messieurs les invités, Tels sont nos propos liminaires en introduction de cette conférence de presse sur la situation nationale et sur la situation dans quelques régions d’Afrique. Merci de votre attention. Ouagadougou le 21 août 2013 Le Président du PDS/Metba Hama Arba Diallo
Posted on: Wed, 21 Aug 2013 14:05:17 +0000

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