Partis politiques : exigence de modernité ! Sortir du Moyen-âge - TopicsExpress



          

Partis politiques : exigence de modernité ! Sortir du Moyen-âge politique ! Publié le lundi 14 octobre 2013 Il est plus qu’évident que le pouvoir “Tèt Kale” gère mal le pays. La crise institutionnelle s’approfondit. Les 3 pouvoirs ne s’entendent pas. L’économie stagne en dépit des rapports pompeux. Les investissements directs étrangers n’affluent pas. L’aide humanitaire est encore nécessaire. La dépendance s’accentue. En témoignent le dernier renouvellement du mandat de la MINUSTAH et les motifs avancés pour le justifier. Les programmes sociaux du gouvernement n’atterrissent pas. Il en invente de nouveau. Le dernier né est le programme « Gouvènman lakay ou ». Mais, la misère a la vie dure. Elle persiste et se propage. Le taux de chômage s’accentue. Les gens sont aux abois ! DEFIS A LA DEMOCRATIE Le gouvernement Martelly/Lamothe se montre maladroit dans ses rapports avec la classe politique. En dépit des rencontres avec les responsables politiques, le doute persiste sur la réelle volonté du chef de l’Etat d’impulser la concorde et de favoriser l’apaisement. Il souffle le chaud et le froid. Ses déclarations publiques fielleuses contrastent avec ses démarches « kalalou » en coulisse. Les rapports du chef de l’Etat avec la presse démocratique ne sont pas meilleurs. Or, jusqu’à preuve du contraire, cette presse dispose d’un impact significatif sur le cours des choses. On est maintenant convaincu, après les événements politiques et sociaux des 25 dernières années, que la propagande n’aide pas à garder le pouvoir. « 25 Toto + 200 Willio= 0 ». (Toto et Willio : des propagandistes de la dicature). Le chef de l’Etat et ses conseillers persistent à croire qu’ils ont intérêt à obtenir le départ d’un second tiers du sénat en janvier 2014. C’est, parait-il, le plus grand objectif du siècle. Peut-être que des conseillers étrangers, tapis dans l’ombre, les poussent dans cette direction. Ils ne veulent certainement pas d’un parlement fort qui exercerait convenablement son pouvoir de contrôle au point d’empêcher la signature de contrats léonins sur les gisements de métaux précieux, les concessions d’iles adjacentes pour des projets touristiques sur lesquels on n’aura aucune prise, et l’octroi de contrats juteux de construction. L’objectif est aussi, sans doute, d’empêcher l’arrivée au pouvoir d’éventuels courants nationalistes ou le retour en force de Lavalas. « Bare yo ! Veye yo », un slogan qui semble avoir changé de camp politique. Les élections sont donc retardées à souhait. Avec mille artifices et contrariétés programmées. Tout en ayant sollicité le bénéfice de l’urgence, le chef de l’Etat n’est visiblement pas intéressé à convoquer le parlement à l’extraordinaire pour le vote de la loi électorale. Au sujet de la question, on n’entend pas la communauté internationale, donneuse de leçon, et toujours prête à décerner des satisfecit. Elle se tait, royalement ! On s’achemine donc vers un bras de fer en janvier 2014 entre l’exécutif, les parlementaires qui lui sont hostiles et les partis d’opposition. Tous les faits avancés jusqu’ici justifient donc l’opposition au pouvoir « Tèt Kale ». Mais, car il y toujours un mais, de quelle opposition devrait-il s’agir, en 2013 ? NOUVELLES METHODES DE LUTTE Le « wè pa wè, fòk l ale » et le « rache manyòk, bay tè a blanch » sont aujourd’hui nécessaires mais pas suffisants. Il en faut davantage. Et l’opposition doit se montrer à la hauteur pour oser prétendre renverser la situation en sa faveur. Il faut convaincre les gens des dérives du pouvoir et leur proposer des alternatives viables. Autrement, ils se contenteront d’être de simples spectateurs. Les gens sont méfiants par rapport à une opposition dont la plupart des membres ont déjà occupé les postes publics les plus élevés et les plus importants et qui n’ont pas pu prouver leur compétence au moment où ils y étaient. Par le fait de certaines œuvres sociales et infrastructurelles de Martelly/Lamothe, on a entendu des gens déclarer, en Haïti comme dans la diaspora, qu’ils font mieux que leurs prédécesseurs. Par de telles réflexions, ils ne tiennent cependant pas compte de la limitation desdites œuvres par rapport aux problèmes de fond dont la population souhaite la résolution. Ils ne réalisent pas que bon nombre de travaux exécutés n’ont pas bénéficié de la supervision technique requise et que leur qualité est douteuse : ils ne dureront pas ; ceux qui applaudissent les réalisations du gouvernement minimisent à tort la propagande réalisée autour d’elles pour les amplifier ; ils ne mesurent pas à sa juste valeur la corruption phénoménale à laquelle elles donnent lieu. « Pandan nèg ap blayi asfat, grennen lanpadè reyon solèy pasi-pala, lajan, gwo lajan ap brase. Kontra pap-padap, la pou la, dirèk-dirèk, san kontwòl ». Kou siperyè dè kont : blakawout ! ULCC : blakawout ! Kontwòl palman : blakawout ! « Se apre labatay na konte blese : se lè bilan ap drese na konn kote nou pran ». Il faut des études approfondies des programmes gouvernementaux pour en démontrer les forces et les faiblesses. Les mécanismes de diffusion et de vulgarisation de ces études doivent aussi être établis. Autrement, l’opposition peut paraitre se confiner dans le verbiage, le « voye monte ». On ne peut pas se limiter, dans des slogans, à déclarer que les programmes gouvernementaux n’atterrissent pas. Ceux qui n’ont pas la faculté de discerner et d’analyser finiront par se rallier aux aspects visibles, mirobolants, aveuglants des programmes gouvernementaux. C’est d’ailleurs sur l’ignorance de la population que repose toute la propagande officielle. Les partis d’aujourd’hui devraient pouvoir réunir des cadres aptes à pouvoir analyser, dans leurs moindres détails, les politiques publiques en cours et à implémenter, l’assistance et la coopération internationales, les rapports avec les pays et les blocs régionaux. Ils devraient pouvoir se prononcer sur les grandes questions diplomatiques, comme, aujourd’hui, la question haitiano-dominicaine. Ils s’érigeraient ainsi en interlocuteurs valables dans les forums où les grandes décisions sont prises concernant notre pays. Les slogans et les discours creux ont fait leur temps ! Voici le moment des propositions structurées associées à de claires modalités d’exécution et de réalisation. « Chat la pap ka vann nan sak ankò » ! Les gens veulent clairement savoir où on les emmène. CREDIBILITE ET REGAIN DE CONFIANCE Devenir crédible impose à l’opposition de dresser son bilan. De réaliser son autocritique. Et de se présenter à la nation sous de nouveaux jours. La transparence en son sein devrait être la norme. Il faut surtout au pays des partis politiques dont le crédo, la vision, la ligne idéologique sont clairement définis et identifiables. Qui est qui dans cette tonitruante faune politique ? Le plus simple des citoyens devrait pouvoir répondre à cette question. Mieux et par-dessus tout : il faut des théories, de grandes idées qui puissent avoir la vertu de galvaniser, de tirer la population, de la torpeur, de l’incertitude en montrant que l’avenir est possible et que, déjà, le présent peut être transformé. Cela devrait nous amener à rompre avec le mercantilisme politique, le sauve qui peut ou « patatisme », le système « abolocho » des racketteurs politiques : tantôt ils sont à gauche, tantôt ils sont à droite, selon l’air du temps. Nous aurions plutôt des militants politiques, idéologiquement formés, convaincus de leurs options, motivés par un idéal devant conduire à la transformation sociale et économique dont ils rêvent. Des exigences d’ordre éthique se posent donc à une classe politique moderne, que nous souhaitons moderne. Les dirigeants politiques se renient à longueur de journée et surprennent bien souvent l’opinion publique par des positions et des actes inattendus. Les ambitions personnelles démesurées, la chefferie, le sectarisme, etc… caractérisent la faune politique haïtienne. Les intrigues, la division entretenue sur la base d’intérêts mesquins, font également partie du sombre tableau ! UNITE ET SENS DU COMPROMIS Il est certes impérieux que ceux qui se ressemblent s’assemblent. Mais, pas sans condition. Ceux qui, au pouvoir, ont dilapidé les fonds publics, pratiqué et encouragé la corruption, perpétré des crimes odieux, devraient rendre des comptes et montrer pattes blanches en prenant publiquement de nouveaux engagements envers la nation. Les traitres de la cause populaire, les renégats, les révisionnistes, les manipulateurs, les marchands d’illusions, tous courent encore les rues. La population qu’on dit analphabète, et qui l’est majoritairement, a d’autre part fini par saisir le paradoxe selon lequel bon nombre de nos leaders disent la même chose mais refusent de s’associer pour devenir plus forts et plus efficaces. Il faut enfin le développement du sens du compromis et du consensus autour des questions fondamentales. Car, il faut faire montre de capacité et de sens de responsabilité pour sortir de la tutelle étrangère. Nous devons pouvoir démontrer notre capacité à diriger notre pays, à gérer nos différences et à construire l’unité indispensable au fonctionnement normal de notre pays. Il nous faut donc des hommes et des femmes d’Etat aux commandes de nos partis et de nos institutions afin que nous puissions finalement sortir du Moyen-âge politique ! Marvel Dandin
Posted on: Mon, 14 Oct 2013 14:39:37 +0000

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