Pierre NKURUNZIRA est-il éligible pour se représenter aux élections présidentielles de 2015 ? Cette question fait débat aujourd’hui et chaque personne donne son point de vue sans tenir compte des lois et des accords que les burundais ont signé pour mettre fin aux violences qu’a connues notre chère patrie : le Burundi. Pour comprendre ce qui se passe, j’ai dû chercher l’accord d’ARUSHA pour la Paix et la Réconciliation au Burundi et la Constitution burundaise. Dans le protocole II Chapitre premier de l’accord d’ARUSHA, le 7ème article stipule ceci : « 1. a) La Constitution stipule qu’à l’exception de la toute première élection présidentielle, le Président de la République est élu au suffrage universel direct, chaque électeur ne pouvant voter que pour un seul candidat. Le Président de la République est élu à la majorité absolue des suffrages exprimés. Si la majorité n’est pas obtenue au premier tour, un second tour est organisé dans les 15 jours qui suivent. b) Seuls les deux candidats qui ont obtenu le plus grand nombre de voix au premier tour peuvent se présenter au second tour. À l’issue du second tour, le candidat qui obtient la majorité des suffrages exprimés est déclaré Président de la République. c) Pour la première élection, qui doit être tenue durant la période de transition, le Président est élu indirectement ainsi qu’il est indiqué plus loin, au paragraphe 10 de l’Article 20. 2. Le Président de la République exerce un pouvoir réglementaire et assure l’application et l’exécution des lois. Il exerce ses pouvoirs par décrets, contresignés, le cas échéant, par un vice-président ou un ministre intéressé. 3. Il est élu pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. Nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels. » L’accord d’ARUSHA nous montre donc que nul ne peut exercer plus de deux mandats présidentiels, indépendamment du mode de suffrage universel utilisé : direct ou indirect. L’article 96 de la constitution burundaise, quant à lui, dit que : « Le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat renouvelable une fois. » L’article 302 de cette constitution ajoute que : «A titre exceptionnel, le premier Président de la République de la période post-transition est élu par l’Assemblée Nationale et le Sénat élus réunis en Congrès, à la majorité des deux tiers des membres. Si cette majorité n’est pas obtenue aux deux premiers tours, il est procédé immédiatement à d’autres tours jusqu’à ce qu’un candidat obtienne le suffrage égal aux deux tiers des membres du Parlement. En cas de vacance du premier Président de la République de la période post-transition, son successeur est élu selon les mêmes modalités prévues à l’alinéa précédent. Le Président élu pour la première période post-transition ne peut pas dissoudre le Parlement. » On remarque directement que la constitution burundaise et l’accord de paix et la réconciliation au Burundi ne diffèrent en aucun cas sur la question des mandats présidentiels. Maintenant que les cadres du CNDD-FDD dissent que le premier mandat de Pierre NKURUNZIZA ne compte pas parce que le suffrage n’était pas direct, on peut voir ce que dit la constitution au sujet des mandats. L’article 103 dit ceci : « Le mandat du Président de la République débute le jour de sa prestation de serment et prend fin à l’entrée en fonctions de son successeur. L’élection du Président de la République a lieu un mois au moins et deux mois au plus avant l’expiration du mandat du Président de la République. » Tout le monde est d’accord que Pierre NKURUNZIZA a presté de serment pour le premier mandat non ? C’est-à-dire qu’à ce jour il a commencé son premier mandat présidentiel. Ces cadres du CNDD-FDD se trompent beaucoup parce que si les conditions sécuritaires étaient bonnes, donc l’article 302 ne devrait pas figurer dans la constitution et la première élection devrait être à suffrage universel direct. C’est à titre exceptionnel que la première élection n’a pas été directe et que Pierre NKURUNZIZA a été élu par le Parlement (Assemblée Nationale et le Senat réunis). La question qu’on peut se poser donc ici est de savoir si Pierre NKURUNZIZA n’a pas été atteint par ce virus qui attrape le plus souvent la plupart des présidents africains. Ce virus qui les pousse à s’éterniser au pouvoir. Si alors c’est le cas, je voudrais dire que si Pierre NKURUNZIZA se présente en 2015 et qu’il est élu, il se présentera même en 2020, en 2025… jusqu’à ce qu’il meurt, parce que c’est comme ça qu’ils finissent ces genres de présidents. On se demande si vraiment ces cadres du CNDD-FDD veulent cela. Le problème qu’ils ont maintenant est de n’avoir pas préparé une autre personne pour succéder à Pierre NKURUNZIZA alors qu’’ils ont d’autres hommes et femmes mûrs pour lui succéder. D’autres disent que Pierre NKURUNZIZA doit rester au pouvoir parce qu’il est aimé par la population, et moi je me demande que si aujourd’hui le peuple américain aime Barack OBAMA, ce dernier peut-il vouloir briguer un troisième mandat disant que le peuple des Etats-Unis d’Amérique l’aime ? La question primordiale donc : Est-ce que les cadres du CNDD-FDD accepte toujours l’accord d’ARUSHA comme ils le prétendent ?
Posted on: Sun, 22 Sep 2013 22:54:14 +0000
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