"Pour Sangaré Abou Drahamane, le FPI doit apprendre à «respecter le choix opéré par le V Baoulé au 2ème tour de la présidentielle de 2010» en faveur de l’adversaire du président Gbagbo. «C’était un choix guidé par les mauvais préjugés véhiculés dans cette zone sur les rapports entre Houphouët et Gbagbo. Et vous savez tous que les préjugés ont la peau dure»" (Notre Voie). Vous avez bien lu. C’est à peine croyable. En effet, le FPI avait bâti sa stratégie de contestation des résultats du 2è tour, notamment autour du fait que les électeurs de Bédié (qui a fait le plein des voix dans le V Baoulé) n’ont pas pu reporter leurs voix sur Ouattara. C’est au nom de cette conviction, que Yao N’Dré a invalidé les résultats du scrutin à Béoumi, à Sakassou et à Bouaké, alors que les deux premiers départements, n’étaient même pas visés par le recours déposé par Laurent Gbagbo. Mais aussi cynique que soit cette sortie, elle ne demeure pas moins un aveu d’honnêteté tardif, et elle nous rejoint dans le principe que nous avons toujours défendu : le respect du suffrage du peuple. Après une crise postélectorale sanglante qui a causé plus 3 000 morts, qu’on aurait pu éviter en respectant le suffrage du peuple, après un détour en prison, M. Sangaré, l’un des fervents défenseurs de la thèse du complot et nécessairement du déni du report des voix, revient à la raison politique et concède l’évidence même que les responsables du FPI rejetaient : le V Baoulé a choisi Ouattara au second tour. Ce choix, pour certains et pour M. Sangaré, peut-être mauvais, car guidé par des « préjugés », il peut être regretté par d’autres, à l’instar de KKB, qui estiment être mal récompensés, mais il ne demeurait pas moins un choix et il fallait tout simplement le respecter. C’est le principe du respect du suffrage du peuple. C’est au nom de ce principe, que les puissances se sont inclinées face au choix de Kenyatta en Kenya, pourtant visé par un mandat de la CPI. Nous l’avons toujours dit : un peuple est libre de choisir qui il veut, ce choix peut ne pas être pertinent aux yeux de certaines personnes, mais c’est son choix et il faut le respecter, c’est la trame de la démocratie. Pour conclure, je pense que M. Sangaré a gagné en maturité politique, à partir de ce moment. Nier des évidences sociologiques, ne permet pas d’asseoir une bonne stratégie politique. Et c’est malheureusement ce qu’a fait le FPI, de 2000 jusqu’au maudit 11 avril 2011. Dès maintenant, le FPI peut se lancer à la conquête du V Baoulé, en instrumentalisant, s’il le souhaite, les frustrations. S’il se résignait dans sa fausse conviction de départ, il ne pourrait jamais (je dis bien jamais) dessiner une bonne stratégie de conquête du V Baoulé. Les peuples de tous les continents détestent les négationnistes, c’est connu. André Silver Konan Journaliste-écrivain
Posted on: Mon, 16 Sep 2013 08:54:15 +0000