Pour comprendre au mieux les raisons de la présence de chacun des - TopicsExpress



          

Pour comprendre au mieux les raisons de la présence de chacun des prévenus, il faut reprendre les faits chronologiquement. En 2008, un couple d’une cinquantaine d’années fait l’acquisition d’une propriété à Rubrouck. Inhabitée depuis deux ans, la maison était précédemment la propriété d’un couple âgé dont le mari, malade, a été placé sous tutelle après le décès de son épouse. Le 19 février 2008, alors qu’ils réalisent des travaux dans le pavillon, les nouveaux propriétaires vident l’abri de jardin et tombent sur un seau qui contient des enveloppes kraft dans des bocaux. Curieux, le couple regarde ce qui s’y trouve et tombe alors sur des liasses de billets par centaines. Il y en aurait pour plus de 300 000 euros. Son mari étant décédé en mai dernier, Sophie se présente seule devant la présidente, Agnès Banvillet. « On ne savait pas quoi faire en tombant sur tout cet argent, explique-t-elle, on a tout mis en sécurité dans un coffre-fort. » Le couple se renseigne alors sur Internet sur la notion de « trésor », mais ne parle à personne de cette découverte. Récompensé pour le « tuyau » Ils poursuivent les travaux de rénovation de la maison et font appel à Pierre pour les aider dans leurs tâches. Ce dernier est rémunéré au noir, parfois en billets de 500 euros, explique-t-il lorsqu’il est entendu par la suite. De l’argent liquide qui lui met la puce à l’oreille. Il informe alors Jacques, son frère, du fait qu’il pourrait y avoir pas mal d’argent dans la propriété. Jacques, aidé d’un autre frère, Christophe, et d’un complice Simon décident alors de visiter la maison. Il s’introduit dans la cuisine, désolidarise le coffre et s’empare des boîtes qui contiennent l’argent liquide pendant que Christophe fait le guet. Simon revient chercher les deux frères et les ramène. Jacques ouvre l’une des boîtes, qui contient 45 000 euros, et donne 15 000 euros à chacun de ses complices, leur cachant l’existence du butin global. Il n’oubliera pas non plus de remercier son frère Pierre pour le « tuyau » en lui offrant 11 000 euros. Le lendemain, Pierre revient sur les lieux avec le couple de propriétaires. Ces derniers se rendent compte du larcin et portent plainte. L’enquête démarre et les trois auteurs du vol sont retrouvés et admettent les faits. Jacques et Christophe sont poursuivis pour vol aggravé et Simon pour complicité de vol. Pierre est lui jugé pour recel de bien provenant d’un vol. Dans un premier temps, le procureur requiert un non-lieu pour les nouveaux propriétaires, mais la chambre de l’instruction renvoie le dossier devant le tribunal, qualifiant finalement les faits de vol, estimant que l’origine de l’argent pouvait être connue. Ainsi, Sophie et son mari étaient jugés lundi pour des faits de vol en réunion, après que les héritiers des précédents propriétaires se sont manifestés. « Bien mal acquis ne profite jamais » Après avoir rappelé les faits, la présidente Banvillet interroge d’abord les trois auteurs du vol du coffre-fort. « On n’était pas les mêmes bonhommes à l’époque », tente de se justifier Jacques le principal auteur de l’infraction. Il explique que lui et ses acolytes ont agi ainsi pour se procurer de la drogue et de l’alcool. Lui en a aussi profité pour acheter plusieurs voitures de luxe. À son tour entendue, Sophie. admet avoir émis l’hypothèse que l’argent aurait pu appartenir aux précédents propriétaires, mais n’en avait pas la certitude au vu de l’importance des sommes. Elle et son mari ont alors pris le temps de la réflexion et ont commencé à dépenser une partie de la somme. « Mais il y avait aussi de l’argent à nous dans ce coffre », explique-t-elle. « Ça n’a jamais été évoqué avant », s’offusque l’avocat de la partie civile. « Ce dossier, c’est le mal du siècle. Bien mal acquis ne profite jamais. Ils ont volontairement décidé de soustraire cet argent. les faits de vol sont établis », conclut-il. Prévenue et partie civile Dans cette affaire, Sophie est à la fois prévenue et partie civile. Le procureur de la République, Jacques Bresson, a de son côté souligné que le dossier devait être jugé sur le terrain légal et pas moral. Il a requis 12 mois d’emprisonnement pour Simon, 18 mois dont 12 assortis du sursis pour Christophe. qui ne compte qu’une seule mention au casier. Le procureur a ensuite requis 18 mois d’emprisonnement à l’encontre de Jacques et 12 contre son frère Pierre. Il a aussi réclamé 15 000 euros à chacun des quatre précédemment cités. Il a enfin demandé 12 mois d’emprisonnement assortis du sursis, 15 000 euros d’amende et confiscation des scellés à l’intention de Sophie. La décision a été mise en délibéré au 27 septembre. Tous les prénoms ont été modifiés
Posted on: Sat, 14 Sep 2013 14:47:32 +0000

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