Pour eux, pleurer, c’est avant tout cesser d’agir, s’avouer - TopicsExpress



          

Pour eux, pleurer, c’est avant tout cesser d’agir, s’avouer vaincu : on pleure en désespoir de cause, quand il n’y a plus rien à faire, quand on a, par définition, « plus que ses yeux pour pleurer ». « Au fond, les larmes sont pour les hommes un aveu d’impuissance, résume Catherine Aimelet-Périssol. D’où leur réticence à s’y laisser aller. » Du plus loin qu’il se souvienne, Jean, 52 ans, ne se rappelle pas avoir jamais pleuré. « J’ai été élevé comme ça. Rien ne peut me bouleverser au point de me faire monter les larmes. » Rien, sinon l’éventualité de la mort ou de la souffrance de ses enfants : « Là, oui, je sais que je serais capable de m’écrouler de chagrin et de verser toutes les larmes que j’ai gardées en moi jusque-là. » La mort, la souffrance d’autrui, la séparation, sont les seuls motifs de pleurs évoqués spontanément par les hommes. Viennent ensuite les larmes de joie. « J’ai pleuré quand mon fils est né, témoigne Romain, 26 ans. J’en ai été le premier surpris, ça m’a pris d’un coup, mais je suis fier de ces larmes car elles étaient exceptionnelles et ont marqué un événement exceptionnel. » Même émotion revendiquée chez Sylvain, 23 ans : « Chez moi, quand la France a gagné le Mondial de foot, en 1998, on a tous éclaté en sanglots. Il n’y avait pas de honte à ça, au contraire, on ne pouvait qu’en être fiers ! » Fiers parce que ces larmes signent la victoire, le couronnement de sportifs qui se sont imposés par l’effort : ce sont des larmes de "mecs", « des larmes patriotiques, donc honorables », ajoute Patrick Lemoine.
Posted on: Thu, 20 Jun 2013 04:51:12 +0000

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