Pour un humanisme cosmique par Gérard Méchoulam 9 novembre 2010 - TopicsExpress



          

Pour un humanisme cosmique par Gérard Méchoulam 9 novembre 2010 Méchoulam Gérard (Revue Être Libre. No 254. Janvier-Mars 1973) 1ère partie : HISTOIRE COSMIQUE, HISTOIRE DES HOMMES. *** « Si la sincérité, la disponibilité, la lucidité, le discernement s’installent progressivement en toi. Si un Amour silencieux, humble et compréhensif baigne tout ton être. Te voilà devenu, l’Ami, le Compagnon, le Frère, de tout ce qui respire, palpite et se forme. Vainqueur de l’isolement, de la séparation et de la mort ». *** Sans cesse l’Univers nous suggère la nécessité d’Union, de Convergence, d’Harmonie sans restriction ; et les puissances énormes qui l’agitent, lentement évoluent dans un jeu perpétuel d’interrelations. Seul, l’Amour dégage progressivement le sens d’une direction commune, l’indispensable accomplissement dans la plus grande des communions. Malheureusement, l’Homme actuel semble aller à l’encontre de ce mouvement général, vivant dans l’angoisse de perdre à tout jamais son « moi » égoïste, générateur de division, de séparation et de profit personnel. Pourtant le but de tout être humain devrait se résumer à un retour à la fonction véritable où, rien ne peut venir altérer l’exacte corrélation entre l’Un et le Tout. Mais avant de trouver en soi le silence de l’apaisement que confère le jaillissement de la révélation, l’Homme, épreuve après épreuve, doit reconquérir la complète liberté qui lui permettra de vivre d’une façon authentique et véridique, pleinement conscient de l’Œuvre Universelle. Existence sans aucune comparaison possible avec celles qu’il nous est donné de constater dans notre société. Un déconditionnement total est nécessaire, rien ne doit être écarté, sciemment oublié ! Sinon le flot aliénateur du passé, de la mémoire des siècles, nous enferme plus encore dans la prison de notre devenir. Sans cesse l’oubli de soi-même, la tolérance, la compréhension ont à envahir de leurs exigences les couches superficielles de la conscience. Notre ère est une ère sombre et par delà demande beaucoup à l’Homme : Croire sans que l’appui de preuves extérieures ne soit pour lui, du moins au début de la recherche intérieure un motif suffisant d’orientation. Toutefois l’Univers n’est pas « ingrat » et pas un seul instant, n’abandonnerait l’Homme sur le chemin qui mène à la perfection. Nulle chose de ce Monde ne peut s’avérer insurmontable, car tout problème posé contient en lui-même sa solution. Cependant s’impose la nécessité première de ne pas demeurer au niveau superficiel des êtres et des choses, prisonnier de l’Habitude et de l’Inertie qui ne peuvent occasionner que désillusion et amertume. La Vie peut et doit nous livrer son message surprenant, mais ceci exige de notre part un effort continuel, une persévérance extrême ; car tout phénomène et processus perdent leur capacité aliénatrice à partir de l’instant où ils sont révélés, découverts dans leur totalité ; et là, naturellement, l’emprise disparait d’une façon soudaine, la tendance à l’égarement et à l’incertitude s’estompe de notre champ de réflexion. Les Sages de toutes les traditions ont proclamé : « Il sera beaucoup exigé de celui qui aura beaucoup demandé. » Les pièges sont nombreux, pervers et subtils. Constamment, peurs et justifications, dérobades et désirs, nous écartent du chemin qui conduit à l’Essentiel. Il est nécessaire de se rendre compte que tout événement, situation, phénomène contient en lui-même sa part de récupération de l’Homme et celle de stimulation véritablement évolutive. Indispensable est donc, une parfaite compréhension de ses propres mobiles et actions, afin de retrouver le silence plénifiant de la conscience où l’Amour, l’Intelligence et l’Action ne font qu’un. Sinon nos refoulements comme nos blocages, nos fausses certitudes comme nos jugements préconçus viennent assurer un écho à cette myriade d’ondes, de forces et de courants qui parcourent l’immensité de l’Univers. Et là le déchirement, le déséquilibre intérieur s’installent ; le vécu perd toute réelle signification. L’Homme doit, à force de ténacité et de vouloir comprendre, ne plus demeurer le jouet manipulé des diverses influences autant célestes que terrestres, enchaîné à son hérédité, modelé et esclave de l’esprit et des multiples actions de sa race, de son pays, de sa nation. Car de toute part nous entoure une matière inerte — du moins dans son aspect de surface — où, le Vivant n’est point encore apparu. C’est le niveau des forces aveugles qui inexorablement viennent imprégner notre psychisme comme notre organisme, nos désirs et émotions. L’Homme s’expose à un difficile enjeu, une périlleuse alternative. Suivre après maints et maints égarements et dans un probabilisme incertain le long cheminement de la matière inconsciente devenant progressivement matière responsable, forme habitée par l’esprit. Ou bien, transformer et illuminer cette matière qui constitue sa propre forme organique et intelligente, jusqu’à ce que le cumul mémoriel, biologique autant que psychologique se transmute au bénéfice d’une force vive, génératrice d’Amour, d’Intelligence et de Volonté Suprême. Ainsi sommes nous liés à l’Univers des formes, de par notre aspect tangible et l’échelonnement bien séparé des actes que sont la naissance, l’existence et l’anéantissement. Toute forme occupe un espace, une certaine durée nous est nécessaire quant à son appréhension. De ce fait, à chaque manifestation de la Nature vont correspondre un Espace et un Temps déterminés : de là nait la situation, qui à son tour peut se matérialiser — c’est-à-dire exister par rapport à nos divers modes de perceptions — sous une quantité d’aspects et de modalités, suivant la qualité et le taux de sa fréquence vibratoire, et de sa rapidité de propagation. Chaque élément agit sur un autre, qui lui est corrélatif. En conséquence tout processus cosmique possède une signification à la fois individuelle et collective. D’ailleurs que ce soit au niveau microscopique autant que macroscopique, nous pouvons observer des expressions identiques émergeant de ces globalités. Les galaxies aux milliards de soleils, comme les atomes dans le « royaume » de l’infiniment petit, nous permettent de distinguer une rigueur remarquable du comportement officié par un sens certain de l’économie. Economie des structures, identité des projets et des formes. Nébuleuse et coquillage nous divulguent la nécessité de spiralisation de leur aspect. Planètes et satellites environnent les soleils, les électrons gravitent autour des atomes. C’est justement dans cette conjonction d’intention, que se révèle la parfaite concordance du Projet Universel : l’atteinte de la Perfection. De ce fait la Nature va œuvrer de la façon la plus économique qu’il soit et va pour cela se servir d’un principe communément nommé « Principe d’Habitude » ! Celui-ci amène deux molécules d’hydrogène à s’allier par affinité et dans une proportion toujours identique, a une molécule d’oxygène afin que de l’eau en naquisse. Mécaniquement, des millions de fois le même processus se réalisera et ceci parce que l’Univers utilise son « Pouvoir d’Invention » sans omettre d’emprunter le canal des Lois, se servant des énergies nécessaires et disponibles, avec prudence et équité, abandonnant son aspect de surface à la perpétuelle ronde de l’automatisme et de l’affinité ! Seules les substances, de par leurs occultes présences, dictent leur intention de base, leur « désir » le plus cher : L’illumination intégrale de la matière par l’esprit. Inlassablement l’atome s’accroche à l’atome, la molécule heurte la molécule, mais la forme émerge plus parfaite. Patiemment la Nature poli son Œuvre ! Cependant cette rigueur toute empreinte d’automatisme comporte un danger imminent ; celui de l’extinction de la forme, de la désagrégation de la matière au bénéfice d’un retour à l’Energie indifférenciée. Fort heureusement, pallié par un Principe puissamment stimulateur, foyer de générescence et de création continue : l’Amour Cosmique, l’intemporel, l’Inconnu, le Réel … Ce qui commence aura un jour une fin. Tout est mouvement, transformation constante. L’étoile nait, grandit, vieillit et meurt ; les saisons se succèdent ; le soleil se lève et décline. Ainsi, la constatation d’un mouvement, comme d’une durée, le souvenir d’un passé, l’interprétation abusive du présent, nous éloignent du Véridique et de l’Essentiel. Périlleux, est le chemin qui amène l’Homme à participer d’une manière pleinement consciente au Devenir Universel, mais plus périlleux encore, est de s’abandonner corps et âmes liés aux ténèbres de l’ignorance et de l’égarement. Nous créons ce que nous sommes et la misère du Monde, n’est que le triste reflet de notre misère intérieure. Observons à nouveau la nature des êtres et des choses, d’une attention soutenue, sans jugement aucun, ni comparaison ; écoutons avec sérieux ce que peut nous suggérer le simple. Dès cet instant arrêtons de nous considérer, comme une entité séparée distincte d’une totalité existante. Lancez un pavé sur un plan d’eau et vous verrez, tout autour du point d’impact se produire une série de cercles concentriques de plus en plus éloignés pour enfin se fondre au paisible de la surface. Donc ce pavé a exercé, ce que nous pourrions nommer « un pouvoir d’Influence », admettons sur un rayon de dix mètres ; mais une fois cette distance franchie, celui-ci n’a existé que d’une façon quasi imperceptible pour le restant du plan d’eau. Enfin, si nous nous écartons d’une quinzaine de mètres de ce point d’impact, nous pouvons énoncer le fait, que le pavé ne participe pas a l’Histoire de ce restant de superficie. Pourtant cette dernière constitue un tout dont une des parties a été seulement VISIBLEMENT concernée. Est ce à dire que nous nous trouvons en présence de plusieurs plans d’eau ? Certes pas ! Disons simplement, que tout élément, manifestation, processus du Cosmos, participe à un moment ou à un autre à l’édifice général. Mais que leurs différences d’intensités vibratoires — qui agissent justement par l’intermédiaire de leur « pouvoir d’Influence » — tendent à nous faire croire que tout se présente à notre entendement d’une façon parcellaire et divisée. Nous allons donc partir de ces deux points d’importance, qui montrent que : 1er) La Nature et plus précisément la composition intime de celle-ci, les atomes, vont agir, se mouvoir, s’allier selon une recherche instantanée de l’affinité, régie et entretenue par le « réflexe » de l’Habitude ! 2ème) Qu’une infinitude de forces, exercent en tous sens, directions et profondeurs, une influence certaine sous la tutelle de la mécanicité et de l’invention. Car il a été maintes fois précisé que, l’Univers nous apparait dans son ensemble, sous deux aspects antagonistes et complémentaires, tant au niveau de la structure — continue et discontinue — qu’au niveau le plus facilement observable par tous. Tel le jour et la nuit, le chaud et le froid, l’ombre et la lumière, l’Homme et la Femme … etc. … Amenant le fait qu’un déséquilibre initial des contraires — c’est-à-dire une déchéance de polarité — l’oblige à se manifester d’une façon constamment nouvelle grâce à son « Pouvoir d’Invention » sans quitter toutefois ces grandes Lois qui font la merveille de son précieux équilibre. Parlons à nouveau de cette mécanicité de la matière et comprenons que le Monde des formes est astreint d’agir par son intermédiaire afin d’en dégager progressivement la Perfection. Car il ne suffit point que la structure, et qui plus est la substance, soient parfaites pour que la forme en soit l’inéluctable conséquence. Entrent en jeu des facteurs déterminants extrêmement subtils, tels que la nécessité d’une stricte économie de moyens — où tout surplus de dépense d’énergie est catégoriquement écarté — ainsi qu’un dosage continuel du « Pouvoir d’Influence » de la substance de base dans l’événement, allié à une régularisation constante de sa capacité d’intention. En conséquence, il nous serait possible d’aborder l’Histoire de l’Univers et l’Histoire des Hommes d’un angle tout à fait différent. Mais ceci sera bientôt plus amplement précisé. A plusieurs reprises, nous avons énoncé le fait que les diverses formes du Monde se concrétisaient selon une rigueur toute empreinte de mécanicité. Cependant ce détail demande un développement. L’onde et la particule de matière ne peuvent surtout pas être considérées comme des « réalités » en elles-mêmes, mais tout simplement comme des symboles dont l’emploi facilite l’abstraction toujours plus importante qu’exige la découverte de l’inconnu. Toutefois le symbole, exprime avec plus ou moins de précision, une certaine intention des substances originelles. Bien que cette intention, demeure très occulte, il s’avère évidente que la Nature dans sa globalité tend continuellement vers un Mieux, un Absolu du Manifesté. Ainsi les millions de formes créées, semblent répondre a un but bien précis ; la Convergence. Convergence basée sur une stricte économie de moyens. De ce fait tout ce « mouvement de masse » amène l’Homme à évoluer et plus fort encore à l’entraîner dans son sillage ! En conséquence, se révèle la nécessité première, de distinguer la nette différence entre l’Homme résultat et prolongement du milieu historique, social et familial dans lequel il vit, de l’Homme ayant accédé a sa fonction véritable par la force même de la révélation intérieure. Car l’être Humain, dont l’action et le comportement se déploient en parfaite harmonie avec l’ensemble Cosmique, ne se trouve plus endigué par les multiples influences issues d’une quantité de courants d’ondes et de forces vibratoires ; dont les provenances diverses et variées ne peuvent que nous intimer a accroître sans cesse notre discernement. Découvrir les « mille » manifestations de l’Amour Universel, nous fait comprendre que la Nature agit selon un schéma déterminé qui, généré instinctivement par les Lois de l’Habitude et de l’Affinité, conduit l’Homme à suivre pas a pas le long chemin de l’Evolution. C’est pour cela, qu’il nous apparait comme étant indispensable, un « complet retour » de l’Homme sur lui-même, une parfaite compréhension de tout ce qui l’entour et le constitue afin de s’extraire définitivement de ce flot gigantesque du Passé ! Seulement, nous avons toujours cette tendance malheureuse à appréhender les êtres et les choses d’une façon parcellaire et séparée, différente d’un ensemble plus grand et merveilleusement cohérent. Ainsi, il nous est demandé d’orienter le maximum de notre volonté et de notre discernement — dont l’immédiate conséquence est l’Amour — afin de percevoir avec certitude la totale relation qui existe entre les Mondes « intérieur et extérieur ». Il faut éviter une excessive identification aux phénomènes qui entrent dans notre champ d’observation. Bien sûr, la Science actuelle utilise en général, une approche objective et expérimentale — de par la rigueur du calcul mathématique — mais ne peut se prétendre en tant que future religion — ce mot est employé dans le sens d’une parfaite adéquacité entre l’Homme et le Monde — car cette rigueur du calcul mathématique, son efficacité, n’entraîne pas nécessairement, une libération plus intense de la condition intérieure de l’opérant. Loin s’en faut ! Le savant doit aussi et surtout lui suivre dans une volontaire transformation de tout son être le sentier que mène à la Connaissance et à l’Amour, afin de ne point creuser un fossé sans cesse plus large entre sa propre compréhension et la découverte objective du phénomène. Celui qui ne vit pas la spiritualisation de cette matière qui le détermine doit se résoudre à demeurer prisonnier dans la sphère de son savoir. Gérard MECHOULAM
Posted on: Sun, 04 Aug 2013 21:11:28 +0000

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