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Pourtant, depuis sa création, lUdM na pas véritablement connu de moment de répit avec les pouvoirs publics qui semblent lavoir soupçonnée de tout et ont presque toujours refusé de lui reconnaître une identité propre, à savoir quil sagit dune initiative de la société civile au service de la nation camerounaise. On pensait quavec la publication du fameux Rapport Sosso qui montre que lUdM se situe au peloton de tête des institutions publiques et privées offrant des formations de même type, linstitution pouvait sinon légitimement prétendre à lhomologation, du moins connaître une certaine accalmie au niveau des tracasseries règlementaires. Ses filières médicales sétaient stabilisées depuis quelles fonctionnaient dans un partenariat serein avec lUniversité Paul Sabatier de Toulouse (France). Avec de nombreuses conventions de partenariat signées avec plusieurs universités françaises (Besançon, Lyon, Paris Créteil, Grenoble, etc.) sans oublier des institutions en Italie (Ferrara), Suisse (HEIG-Vaud, Lausanne), Allemagne (Münich, Lübeck, etc.), ainsi que des partenaires aux USA et en Afrique (Tunisie, Congo Kinshasa, Bénin, Togo, Sénégal, etc.), lAED/UdM caressait le rêve de simplement satteler à la construction de ses infrastructures avec le prêt concessionnel de CFA 5 Milliards que venait de lui concéder lAgence Française de Développement (AFD) et de mobiliser les énergies pour trouver la contrepartie exigée sous forme déquipements. Et si linstitution a réussi à décoller en si peu de temps, cest justement parce que linitiative citoyenne quest lUdM ne distribue pas des dividendes mais réinvestit tous ses revenus dans linvestissement et le fonctionnement. Oui, linstitution na pas été créée pour enrichir des actionnaires mais plutôt pour réaliser des bénéfices sociaux : offrir une éducation de qualité à la jeunesse, dans un domaine essentiel pour le développement du pays. Pourquoi ne pas le dire ? Au Cameroun, lUdM est lune des rares sinon la seule institution entièrement gérée par des professionnels de lenseignement supérieur, tous soucieux de la qualité de la formation, de linnovation et du partenariat avec des pairs de haut niveau à linternational. Le Rapport Sosso le reconnaît sans ambages ! Paradoxalement, le déluge de textes qui règlementent les formations médicales au Cameroun à la suite du rapport Sosso est en train de sonner presque le glas de cette initiative citoyenne quasi révolutionnaire en Afrique noire Francophone. LUdM qui a toujours milité pour lévaluation des institutions a salué publiquement le travail de la Commission Sosso ainsi que leffort entrepris par le Minesup pour règlementer les formations médicales au Cameroun. Mais alors quon aurait pu raisonnablement attendre que les meilleurs soient sinon récompensés du moins encouragés, comment expliquer quon assiste plutôt à une stratégie de mise à sac de linstitution qui réunit pratiquement toutes les conditions dun développement harmonieux et dont on a pu dire quelle avait le vent en poupe ? LUdM avait des réserves quant à lidée dorganiser un concours national dadmission dans les filières médicales, pharmaceutiques et odontostomatologiques. Cependant, elle était restée confiante du moment que le Minesup avait mis sur pied dans un arrêté du 28 juin 2013 une Commission nationale de Formation Médicale, pharmaceutique et odontosmatologique censée gérer toutes les questions relatives à la réforme. Evidemment, le fait que dentrée de jeu un numerus clausus de formation a été édicté sans quon sache sur quelles bases, augurait déjà des turbulences dans la démarche. Limiter ladmission en première année à 500 étudiants en médecine, 150 en pharmacie et 150 en chirurgie dentaire dans un pays de plus de 20 millions dhabitants sans expliquer quels étaient les objectifs en termes du nombre de médecins/pharmaciens ou chirurgiens-dentistes par habitants était hautement problématique, sinon arbitraire. Comme dans toutes les filières de formation, les déperditions dans les études médicales peuvent être significatives entre la première et les 6e/7e années, que ce soit par abandon, par échec ou du fait de lexil des diplômés. En a-t-on tenu compte ? À Bangangté où la majorité des étudiants dans le secteur sont des femmes, on a lexpérience des jeunes filles qui ont pour ainsi dire leur billet davion dans le sac en salle de soutenance. Larbitraire observé au niveau du quota de formation sest confirmé lors de lunique réunion de la fameuse Commission Nationale de Formation Médicale... Cette instance sest révélée nêtre quune chambre denregistrement puisque le rôle des membres a simplement consisté à prendre acte de la répartition du nombre détudiants par établissement et même – fait inédit – de la décision unilatérale et irrationnelle de fixer au hasard un taux-plafond des frais de scolarité à pratiquer dans le secteur privé, décision dictée par le Minesup ! Lexamen national sest déroulé comme un secret dÉtat et l UdM na été associée quau niveau de la contribution à la banque des sujets. Première concernée, elle a appris au soir du 1er novembre 2013 que les résultats du concours étaient publiés sans jamais savoir qui a participé aux délibérations ni quels ont été les critères de sélection des candidats. Dans un pays où la pratique des quotas ethniques et régionaux est une question des plus sensibles, naurait–il pas été raisonnable de réunir un jury et de lui expliquer les préoccupations nationales à ce niveau ? Les discriminations positives ne sont ni une honte ni encore moins un secret dÉtat puisquil sagit pratiquement dun impératif catégorique de construction nationale et de lorganisation du vivre ensemble aujourdhui et demain. Les récentes élections municipales et législatives ont confirmé dans une certaine mesure la pratique dune certaine discrimination positive sans quon trouve à redire. Lorganisation du concours dans des conditions des plus rocambolesques, la manipulation des résultats par des groupes occultes et la confection des listes plus étranges les unes que les autres ne sont nullement de nature à rassurer les partenaires institutionnels et lopinion publique. Elles trahissent aussi la confiance des étudiants, des parents, et des populations camerounaises qui, dans quelques années, se feront soigner par des diplômés aux standards académiques et professionnels incertains. Bien plus ; après la série des réformes de juin 2013, la fiche des résultats énonce en ses pages 16 et 17 un ensemble de prescriptions totalement inattendues et de nature à mettre fondamentalement en question le modèle détablissement quest lUdM. Les formations médicales entend-on dire, relèvent du devoir/pouvoir régalien de lÉtat. Encore nous faut-il définir notre modèle étatique. Sommes-nous en train de construire un État socialiste totalitaire à la Nord-Coréenne où une poignée de mystérieux décideurs dictent les modes de gestion de toutes les institutions privées et citoyennes ? Allons-nous vers un État-Providence, à la Norvégienne, à la Suédoise ou même à la Française, autant de pays qui ont les moyens de socialiser les services ou un État libéral à la Nord-Américaine (USA, Canada) qui repose essentiellement sur les initiatives des individus ou des collectivités locales, modèles qui inspirent aujourdhui la presque totalité des pays dits émergents ? LUdM sest créée parce que ses promoteurs en étaient arrivés au constat que notre Etat ne pouvait tout seul assumer tous les devoirs de sa charge. Rappelons-le encore, lUdM a crée la 2e école de médecine au Cameroun et a été la première à former des pharmaciens et des diplômés en génie biomédical. LUdM a mis sur pied un management fiable qui lui a permis doffrir des formations crédibles. Et le modèle économique de lUdM nintègre pas le genre de subventions ou dallocations nimbées dincertitudes auxquelles le Minesup veut la soumettre au profit du quota détudiants qui lui est attribué. Pourquoi, au terme du concours unique, lEtat qui lui envoie des étudiants ayant librement choisi de sy inscrire ne peut-il pas, puisque cela lui plaît, verser des bourses à ces étudiants pour faire face, totalement ou en partie à leurs frais de scolarité ? Jusquà présent, lUdM a vécu sans aucune subvention de la part du gouvernement. Lui demander de signer une convention pour bénéficier dun paiement au profit des étudiant(e)s qui ont librement choisi de sy inscrire est une démarche totalement incompréhensible. Aux Etats-Unis, pays dont les institutions denseignement supérieur se classent en tête du hit-parade mondial, létudiant qui choisit de se former en médecine à Harvard sait quil paiera une scolarité différente par rapport à quiconque choisit de sinscrire par exemple à lUniversité dÉtat de New York pour le même type de formation. Initiative citoyenne, lUdM ambitionne également dhabituer nos compatriotes à investir dans des formations professionnalisantes. Cest aussi une question de responsabilité. Plafonner les frais de scolarité de manière autoritaire dans une institution privée, une institution dont le plan de développement est écrit et scellé, revient essentiellement à demander aux partenaires de se désengager, puisque la faillite est ainsi programmée délibérément. En imaginant même que la faillite soit évitée et que lÉtat verse ses contributions dentrée, comment faire cohabiter sur un même campus des étudiants qui paient des frais de scolarité différents dans la même filière soit, CFA 1 295 000 pour les uns et CFA 1 000 000 pour les autres ? Du fait de son crédit, lUdM a réussi à attirer non seulement des collaborateurs à la réputation établie, mais aussi des étudiants de bon niveau. Loctroi des bourses et lélaboration des techniques de discrimination positive devraient permettre à tout citoyen de bénéficier des formations qui y sont données. Cest la seule manière, comme le rappelle constamment et pertinemment le Professeur Jacques Fame Ndongo, Ministre de lEnseignement supérieur, de privilégier la qualité et de tirer lensemble du pays vers le haut. Force est de constater que les conditions de fonctionnement et de financement proposées dans le communiqué du 1er novembre 2013 sont plutôt de nature à plonger linstitution UdM dans une indescriptible tourmente et à la conduire vers une faillite savamment programmée. Si lÉtat a le droit et le devoir de réguler, il nous semble quen cette ère de globalisation, il devrait tenir le plus grand compte de lévolution du monde, cest-à-dire quil a aussi le devoir découter la voix des citoyens qui ont le souci doffrir des alternatives crédibles et de contribuer de par leur génie propre à la construction nationale. Nest-ce pas aussi cela le chemin de lémergence ?njanguipress/universite-des-montagnes-et-formations-medicales-au-cameroun-quand-letat-decouvre-la-societe-civile#.UnztV7QBM_o.twitter
Posted on: Fri, 08 Nov 2013 17:07:55 +0000

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