Pouvoir en République Démocratique du Congo ATTENTION AU MAUVAIS - TopicsExpress



          

Pouvoir en République Démocratique du Congo ATTENTION AU MAUVAIS ENTOURAGE Le Roi Salomon, unanimement reconnu pour sa sagesse légendaire, avait dit un jour, « il n y a rien de nouveau sous le soleil ». Comme pour faire écho à cette réflexion émise par l’auteur des livres de L’Ecclésiaste, de Proverbes et des Cantiques des cantiques (ce dernier étant fort prisé par les amoureux, au point d’oublier les deux autres), le pape Jean-Paul II, avait renchéri en affirmant qu’ « il y a des constantes dans le comportement humain qui ne changent pas d’une génération à l’autre ». Il est vrai qu’on a l’impression que sous tous les cieux, à travers le temps et l’espace, les hommes commettent toujours les mêmes fautes. Ainsi, un homme qui passe brusquement d’un état de pauvreté à celui d’une relative prospérité matérielle, a tendance à se livrer à un péché mignon, les femmes. Ou en tout cas, à une vie festive, parfois sans rapport avec la réalité, ou le simple bon sens, tout occupé qu’il est à satisfaire les plaisirs des sens. Conscient de cette dérive qui guette chaque homme, le livre sacré du coran dans un de ses sourates prévient « la fortune et la gloire t’ont souri, fais attention, ils sont ennemis du bon jugement ». Il en est de même du pouvoir. Partout, il fait naître les mêmes phénomènes. Son détenteur est aussitôt pris en charge par une cour dans laquelle évoluent toutes sortes d’individus. Notamment des flagorneurs, des profiteurs, des courtisans qui, lorsqu’ils ne se livrent pas à une lutte d’influences entre eux, profitent de leurs positions respectives, pour s’enrichir en marge de la loi et de la morale. Et sont même prêts, hélas, à consulter des personnes peu recommandables, comme les marabouts, pour conserver leurs positions. Ou encore des « prophètes » d’un genre nouveau, (comme la RDCongo en compte trop ces derniers temps) trop sensibles à la gloire et aux biens de ce monde, (au point d’instrumentaliser le Saint-Esprit) pour aboutir à la même finalité. Du coup, plus le chef est mythifié, vénéré, plus il se sent terriblement seul. Rares sont les personnes, qui, dans son entourage, le servent sincèrement en ne pensant qu’aux intérêts supérieurs de la nation. Bien au contraire, chacun a tendance à tirer la couverture de son côté, pour une même finalité, être dans les bonnes grâces du chef, le célébrer, l’encenser. SAKOMBI INONGO qui a longtemps évolué dans l’entourage de MOBUTU SESE SEKO, l’avait confirmé un jour « on faisait tout pour que MOBUTU demeure éternel ». SASSOU N’GUESSO, devenu chef d’ETAT du Congo Brazzaville à l’âge de 37 ans, parlant rétrospectivement de son expérience, soutient que « le pouvoir est une chose étrange. Il peut vous rendre fou, intelligent, terriblement optimiste, voire très pessimiste. Dans tous les cas, il vous place impitoyablement face à vos responsabilités ». VALERY GISCARD D’ESTAING, l’ancien président de la République de France (de 1974 à 1981) avait dit un jour, il est vrai au cours d’une émission humoristique, « l’oreille en coin », « les gens qui disent, ‘’j’aime le pouvoir’’ devraient plutôt, pour être sincères, dire ‘’j’aime l’abus de pouvoir’’. En République Démocratique du Congo, le président Joseph KABILA, à la veille des élections de 2006, et encore auréolé de la caution de la communauté internationale, n’avait que des compliments pour son entourage. Face à François SOUDAN, un confrère de la presse internationale, il avait déclaré « mon entourage est honnête, je le garantis à 100 % ». Aux réserves émises par son interlocuteur du moment, le chef de l’Etat avait ajouté, très sûr de lui « si vous connaissez un cas, ne vous gênez surtout pas, faîtes le moi savoir ». Hélas, quelques années plus tard, le même Joseph KABILA avouait qu’il n’avait pas plus de cinq collaborateurs compétents et dévoués aux intérêts de la nation. Le raïs ajoutait même qu’il en cherchait désespérément 15. Hélas, hélas, hélas, les derniers développements de l’actualité politique semblent donner raison au Raïs. Alors que le pays ploie sous d’énormes contradictions pour lesquelles toutes les intelligences, toutes tendances confondues devraient réfléchir, notamment par le biais des concertations nationales, une éminence grise de l’entourage du chef de l’Etat, le très controversé BOSHAB, semble, à travers un livre, apporter, une caution intellectuelle à une éventuelle révision de la constitution. Au besoin en touchant aux dispositions « verrouillées » par le constituant. Pis encore, cet ouvrage a été en partie « financé »(sic) par le gouvernement. Tout ceci intervient à un moment où le pays, plus que par le passé, présente un tableau peu flatteur. Les bonnes statistiques macroéconomiques cohabitent avec la persistance de la pauvreté de masse. A l’est, le pays occupe les premières places au monde en ce qui concerne le nombre des déplacés et des viols. Pendant ce temps, les institutions politiques s’illustrent par un train de vie au-delà de toute mesure. Pour ne donner qu’un exemple, le parlement, ce « temple de la démocratie » bénéficie des crédits budgétaires, plus importants que ceux alloués aux secteurs aussi vitaux que l’agriculture, la santé publique et l’éducation nationale. Pis encore, dans tous les rapports disponibles de la cour de compte, une phrase revient invariablement « le budget a été exécuté en violation de la loi budgétaire, de la loi financière et du Règlement Général sur la Comptabilité Publique ». Bref, on est en face d’une situation où les institutions plutôt que de se mettre au service du peuple, semblent mettre le peuple à leur service. Les parlementaires, au nom du peuple sans doute, d’après la presse internationale, veulent percevoir un salaire de 13.000 dollars, c’est-à-dire, plus que…leurs collègues canadiens. Cela donne le ton à une classe dirigeante se muant en une nouvelle bourgeoisie cherchant à s’enrichir sans travailler, consommer sans produire et bien sûr diriger sans être contrôlé. Tout en ayant une soif inextinguible de respectabilité. Il faut les appeler « honorables » ou « excellences ». Pourtant, si on devait les appeler par rapport à la qualité de leur travail, beaucoup d’entre eux mériteraient le titre de « médiocrité ». Le patron du journal « le potentiel » dont le sens de la mesure est pourtant bien connu, a dans un ouvrage, qualifié le pays de « république des inconscients ». A se demander s’il a été plus sévère ou plus indulgent que le journal satirique « Le Grognon » qui lui, parle carrément, de « pays des fous ». Invariablement, année après année, un véritable gouffre social semble séparer l’élite dirigeante, (enfermée dans ses îlots de prospérité), de la grande masse (vivant dans un océan de misère). Comble d’ironie, ou plutôt de tragédie, une certaine catégorie des hommes politiques développent une sorte de génie, à soulever des questions juridico-politico-institutionnels, sans rapport direct avec le vécu quotidien des populations. Ou encore avec la nécessité de capitaliser nos potentialités en vue de booster notre pays au rang de pays émergent. En son temps, le cardinal ETSHOU, s’adressant aux politiciens de son pays, avait dit un jour « l’état désastreux dans lequel se trouve le pays, devrait vous rendre plus humbles, moins arrogants et vous pousser à vous interroger sur les motivations profondes de votre engagement politique ». Au Sénégal, le nouveau président, conscient de la finalité ultime des institutions, s’apprête, à proposer une révision constitutionnelle visant à …supprimer le sénat (une anomalie constitutionnelle selon plusieurs juristes français), et à utiliser ses énormes crédits (plus de 10 millions d’euros par an), pour financer un programme social destiné à faire face aux dégâts causés par les pluies diluviennes. Initiative impensable en République Démocratique du Congo, tant la classe politique, surtout celle évoluant dans l’entourage du chef est experte à recourir au « droit » pour…préserver des privilèges acquis. Il y a quelques années, en 1990, le président MOBUTU, ayant constaté que son pays, le Zaïre se trouvait « à la croisée des chemins et devant des choix nouveaux », pour ne reprendre que sa propre expression, avait préconisé une consultation populaire sur le fonctionnement des institutions. Et le vieux Marechal s’engageait, en prenant l’opinion nationale et internationale à témoin, à suivre ce que la majorité du peuple allait lui suggérer. L’entourage actuel du chef de L’Etat est-il capable de suggérer une telle chose au Raïs ? Il est permis d’en douter.
Posted on: Fri, 26 Jul 2013 11:40:00 +0000

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