Projet de révision de la Constitution du Bénin Le silence Suspect des têtes couronnées Le projet de révision de la constitution du 11 Décembre 1990 continue de susciter de nombreux commentaires dans la classe politique au Bénin. Les voix se lèvent de part et d’autre. Le clou dans ce remue-ménage, c’est qu’on dénote le silence des gardiens de nos traditions qui pour certains dure déjà trop. Josaphat DAH-BOLINON Après la première réaction du clergé béninois, la réplique du Chef de l’Etat et la dernière note de la conférence épiscopale en réponse à la lettre du Chef de l’Etat Thomas Boni YAYI, d’aucuns pensent enregistrer celle des têtes couronnées au sujet de cette révision de la loi fondamentale du Bénin. Mais, hélas, Rien. Les acteurs de la tradition ont tout simplement préféré le silence. Un silence que les observateurs avertis qualifient déjà de coupable. Les acquis de la démocratie doivent être préservés et l’esprit qui animait les Béninois lors de la conférence Nationale doit toujours régner. C’est l’argument des citoyens qui se disent aujourd’hui antirévisionnistes. Par contre pour les partisans, acquis à la cause de la révision, il faut que le Bénin modernise sa constitution qui d’ailleurs est vieille de 23 ans. Plusieurs ténors de partis politiques ont eu à donner leur avis sur cette question de la révision de la Constitution. Le Prd a déjà affiché clairement sa position en disant non. La coalition ABT a rejoint les amis de l’Alternative citoyenne avec le mouvement « Mercredi rouge ». Un mouvement qui permet à tout citoyen béninois de donner son « non » au projet de révision de la constitution. Et la chefferie traditionnelle est toujours muette par rapport à ce projet transmis depuis juillet à l’Assemblée Nationale. L’on se demande ce que ces têtes couronnées attendent pour réagir. Un ordre présidentiel venant de Boni YAYI en personne pour un « oui » coupable ? Où une incitation de l’opposition pour se ranger de leur côté ? Tout compte fait, rien n’est encore clair même si les tractations sont en cours dans les coulisses. Nous sommes en Afrique et au Béni et notre civilisation est régie par un certain nombre de principes traditionnelles. La constitution du Bénin du 11 Décembre 1990 reconnait la laïcité au Bénin. Ce qui donne inévitablement le droit à toute confession religieuse de donner son point de vue sur toutes questions de développement et de paix sur le territoire national. Mais le paradoxe est que l’on ne comprend toujours pas ce silence des têtes couronnées. La Haute Autorité Royale est aujourd’hui réticente. Pourquoi ? Si entre temps, on les avais vus sur d’autres fronts avec une position bien affichée. Est-ce la sagesse du Président de ce grand regroupement royal qui le veut ? Ou c’est par respect aux valeurs de la tradition ? On ne saurait le dire distinctement. Mais ce qui est sûr et certain, c’est que la paix et le développement ne connaissent pas de telle chose. Les défenseurs de la tradition ont certainement leur mot à dire et c’est peut-être leur voix toujours « respectée » qui pourrait décanter la situation de crise de confiance dans laquelle est plongé le Bénin depuis un certain moment. Une sortie officielle de ces têtes couronnées est donc attendue dans les tous prochains jours.
Posted on: Thu, 05 Sep 2013 15:36:23 +0000
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