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Publications du Berger d’Israël PUB 04 PESSAH’ - LA PÂQUE Guy ATHIA Lectures recommandées : Exode 12 :1-13 et 21-28 / Luc 22 : 7-20 L’heure venue, Jésus se mit à table, et les apôtres avec lui. Il leur dit: J’ai désiré vivement manger cette Pâque avec vous, avant de souffrir, car, je vous le dis, je ne la mangerai plus, jusqu’à ce qu’elle soit accomplie dans le royaume de Dieu. Il prit une coupe, rendit grâces et dit: Prenez cette coupe, et distribuez-la entre vous; car, je vous le dis, je ne boirai plus désormais du fruit de la vigne, jusqu’à ce que le royaume de Dieu soit venu. Ensuite, il prit du pain; et après avoir rendu grâces, il le rompit et le leur donna en disant: Ceci est mon corps, qui est donné pour vous; faites ceci en mémoire de moi. De même il prit la coupe, après le repas, et la leur donna, en disant: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est répandu pour vous. (Luc 22 :14-20) Dans un monde où Pâques est davantage synonyme de lapins en chocolat ou d’oeufs en sucre de toutes les couleurs, il est pas inutile de rappeler comment s’est déroulée la première Pâque en Egypte et d’évoquer le dernier repas de la Pâque que Jésus a pris avec ses disciples, avant de souffrir sur la croix. Je souhaite aussi apporter une réponse aux questions suivantes : Que s’est-il donc passé durant ces jours entourant la période de la Pâque où Jésus devait mourir ?... Au-delà des mots et des phrases, comment comprendre cet évènement capital dans le cadre duquel Jésus institue la Sainte Cène, le pain et la coupe de la nouvelle Alliance qui est conclue par Dieu non seulement avec les Juifs, mais aussi avec tous les hommes ? En quoi le souvenir de la sortie d’Egypte est-il encore d’actualité, pour les Juifs comme pour les non-Juifs ? Enfin, pour nous croyants, quelle attitude adopter en cette période de Pâque ? En conclusion, j’espère pouvoir donner une réponse à la question que tout enfant juif pose à l’occasion de la Pâques. En quoi cette nuit est-elle différente de toutes les autres nuits ?... Posons d’abord le décor… Depuis plusieurs semaines, de nombreux pèlerins étaient rassemblés à Jérusalem et dans les environs. A cette époque, la ville était assez modeste. A peine 6 à 10 000 résidents toute l’année. Cependant, pour la période de la Pâque, certains s’accordent à dire que le nombre de pèlerins pouvait atteindre 2 millions de personnes. Les hôtelleries affichaient « complet » et chaque famille de Jérusalem s’efforçait d’accueillir un grand nombre de pèlerins, venus parfois de très loin. D’années en années, certains avaient pris des habitudes et la Pâque était l’occasion de retrouvailles joyeuses, de fêtes et de grandes réjouissances. Même ainsi, la place manquait et beaucoup de pèlerins dormaient dehors ou encore dans des tombes creusées, inoccupées bien sûr et très nombreuses dans la région. La Pâque était aussi l’occasion pour plusieurs écoles rabbiniques de débattre et confronter leurs interprétations sur divers sujets. Il est probable que Jésus se soit trouvé en présence de plusieurs de ces rabbins de la diaspora et qu’il ait discuté ferme avec eux ! C’est donc le grand rassemblement annuel durant lequel des dizaines de milliers d’agneaux vont être sacrifiés et mangés. Normalement, un agneau devait servir à un groupe de 10 à 20 personnes maximum. Ni plus, ni moins. Jésus a envoyé deux de ses disciples (Pierre et Jean) pour préparer la salle où ils prendront ensemble le repas de la Pâque, le Séder, la veille de la Pâque « officielle » : l’agneau (ou le chevreau) aurait dû être tué et mangé le vendredi, or Jésus rassemble ses disciples le soir précédent, le jeudi. Pourquoi ? Certains pensent que Jésus, en tant que rabbin controversé, a préféré ne pas se mêler à la masse des pèlerins qui allaient se bousculer le lendemain. D’autres pensent que plusieurs courants coexistaient au sein du judaïsme et qu’au moins deux traditions fixaient des dates différentes pour le repas de la Pâque. Quoi qu’il en soit, pour les auteurs des Evangiles, les disciples, comme pour la plupart des historiens, le choix du jeudi pour le repas de la Pâque ne pose pas particulièrement problème. Créé le 02 décembre 2002 - 1 - Publications du Berger d’Israël PUB 04 Ce repas constituait un moment solennel et de réjouissances pour les Juifs ; pour les disciples, il fut marqué par le drame qui se préparait et par une grande tension. Les disciples se réunissent effectivement le soir dans la salle où tout a été préparé avec soin. Le Sédèr / les symboles de la Cène. A cette époque, la cérémonie de la Pâque est déjà organisée et réglée par des ordonnances précises au cours du repas de Sédèr (terme en hébreu qui signifie « ordre »). Au temps de Jésus, le Sédèr était sensiblement identique à celui pratiqué aujourd’hui par les Juifs. Les Evangiles et la tradition historique nous apportent un éclairage complémentaire qui serait d’une importance négligeable s’il ne déterminait pas le cadre dans lequel Jésus institue la Sainte Cène, les symboles du pain et de la coupe. Le Kiddush [Luc 22 : 17-18] : Il s’agit de la première coupe de vin que Jésus prend et partage avec ses disciples, et non celle qu’il utilisera pour la Cène. Il prononce la bénédiction rituelle et partage la coupe avec les disciples. Avec la troisième coupe (on boit quatre coupes de vin rituelles au cours du repas), ce sont les deux coupes les plus importantes du repas pour les Juifs. La 1ère ablution des mains [Jean 13 : 4-5] : C’est probablement à ce moment là que Jésus bouscule une première fois le protocole en lavant les pieds de ses disciples, au lieu de se laver les mains. Normalement, le responsable officiant qui se lave les mains est considéré comme le personnage le plus important de la cérémonie. Par sa démarche originale, Jésus a donné un exemple d’humilité et modifié l’échelle des valeurs dans l’esprit de ses disciples : tous sont au service les uns des autres. Ensuite viennent probablement les autres symboles et les lectures relatives à la sortie d’Egypte. Le repas est servi sur une table ou un plateau. Au cours du repas : Le pain trempé dans le plat [Jean 13 : 26]: Durant ce repas, Jésus prend un morceau de pain (une matza, pain sans levain) et le trempe à la fois dans les herbes amères et le ‘Harosset (une mixture très douce qui symbolise le ciment et les briques des esclaves hébreux en Egypte). Jésus donne ce morceau à Judas Iscariot [Jean 13 :27-30], qui se lève et quitte alors la salle du repas. L’agneau pascal est mangé : C’est le moment où l’agneau rôti au feu est mangé. C’est en principe la dernière nourriture solide mangée ce soir là. Le souvenir de l’agneau demeure aussi bien dans les esprits que dans l’estomac ! La bénédiction pour le pain [1 Corinthiens 11 : 23-24] : Jésus bouleverse une deuxième fois la liturgie du Sédèr : Jésus prend une matza et prononce la bénédiction pour le pain. Les termes de cette prière ne sont pas indiqués dans l’épître aux Corinthiens, probablement parce qu’elle est bien connue des disciples. Elle fait partie de l’enseignement élémentaire de tous les Juifs : « Barouh atah adonaï élohéinou Méleh haolam Hamotsi léhem min haaretz » Bénis sois-tu Seigneur notre Dieu, Roi de l’Univers, toi qui fais sortir le pain de la terre. Cette prière a été formulée à l’époque d’Esdras, plusieurs siècles auparavant. Aujourd’hui encore, elle est souvent utilisée, notamment lors du Sabbat. Que signifie-t-elle ? Est-ce simplement une action de grâces pour la providence de Dieu et la nourriture qu’il nous donne chaque jour ? Ou faut-il y voir un signe prophétique et messianique ? A plusieurs reprises, Jésus se présente comme le pain de vie offert au monde. Le pain symbolise son corps livré en sacrifice pour nous, l’agneau pascal, notre Pâque : Jésus donne sa vie pour le pardon de nos fautes et notre réconciliation avec le Père. Dans la prière de bénédiction, c’est Dieu qui « fait sortir » le pain de la terre. Jésus est aussi « le pain qui sort de la terre » : ne peut-on pas voir là une allusion à sa résurrection, à sa sortie du tombeau ? Ce qui est encore plus frappant, c’est que les Juifs, après la destruction du Temple en 70, vont ajouter au Sédèr un élément significatif qui doit se substituer à l’agneau pascal, dont le sacrifice n’est désormais plus possible. Juste après le repas, tout comme Jésus, on brise une matza. Celle-ci représente à présent l’agneau pascal. Cette matza est rompue au début du repas, puis cachée, puis découverte après le repas pour être enfin partagée entre les convives. Ils font exactement ce qu’a fait Jésus prés de 40 ans auparavant. Cette matza porte le nom d’Afikomen, mot grec que l’on a parfois traduit par « il est venu ». L’étymologie reste très incertaine et fait l’objet de multiples discussions. Créé le 02 décembre 2002 - 2 - Publications du Berger d’Israël PUB 04 Le geste de Jésus avec le pain est ainsi devenu un signe prophétique pour les Juifs, tout au moins pour ceux qui l’ont reconnu comme Messie. La bénédiction pour la coupe de vin [1 Corinthiens 11 : 25] : Jésus prend ensuite la troisième coupe de vin. Il prononce la bénédiction et la partage entre les disciples en disant qu’il s’agit de son sang (image du sacrifice dans l’alliance de Moïse) versé pour le rachat, l’expiation des péchés. Là encore, Jésus identifie le vin au sang qu’il versera lui-même le lendemain sur la croix pour le pardon des péchés. Jésus a utilisé la troisième coupe bue juste après le repas. Les quatre coupes du Sédèr représentent quatre expressions de la rédemption, de la délivrance dans un passage du livre de l’Exode. La troisième coupe est appelée « la coupe du rachat » (des péchés). Les disciples ont sans doute établi le lien entre les propos de Jésus et la signification de cette coupe. Comme pour le pain, Jésus prononce la bénédiction d’usage : « Barouh atah adonaï élohéinou Méleh haolam Boré’ Pri Hagafen » Bénis sois-tu, Seigneur notre Dieu, Roi de l’Univers, toi qui créé le fruit de la vigne. Il ne s’agit pas simplement de remercier Dieu pour le vin (aussi bon soit-il !) que nous buvons. Le thème de la vigne est repris par Jésus dans le discours qu’il adresse à ses disciples lors du repas (Jean 15). Jésus, le Fils, est le Cep ; le Père est le Vigneron ; ses disciples sont les sarments qui portent les fruits. La bénédiction a donc pour objet de nous rappeler que les fruits que nous portons sont l’oeuvre de Dieu, la conséquence de sa vie en nous. Ils ne peuvent être pris en compte pour notre salut. Dieu est le seul Sauveur. En dehors de Lui, il n’y a pas de salut. Tout est donné par Dieu par pure grâce, par Jésus le Messie. Jésus partage ensuite la quatrième coupe, une coupe qui exprime la louange adressée à Dieu. Il chante avec ses disciples les cantiques du Hallel (les psaumes 113 à 118) avant de se rendre au mont des Oliviers. Souvenir et sortie d’Egypte Tous ces détails peuvent sembler futiles à première vue. Après tout, ce Sédèr concerne avant tout les Juifs. Ils se souviennent de leurs ancêtres qui sont sortis d’Egypte ; les traditions et les coutumes liées à cette commémoration sont intéressantes pour les Juifs, mais elles ne représentent pas grand-chose pour les non- Juifs. La plupart d’entre nous n’ont jamais mis les pieds en Egypte ! Comment pourrions-nous alors en sortir ? Jésus institue le partage du pain et de la coupe de vin comme un mémorial à perpétuer jusqu’à son retour. Ne peut-on pas imaginer retenir ces symboles en dehors du contexte juif de la Pâque ? Nous pourrions nous arrêter à l’essentiel et ne retenir que le mémorial et les symboles transmis par Jésus. Mais le message de ce récit dramatique va plus loin. Pour les Juifs, le souvenir de la sortie d’Egypte n’est pas seulement un mémorial, le souvenir d’évènements qui se sont passés il y a bien longtemps et qui concernaient avant tout les hommes de cette époque. La Pâque est vécue comme si c’était un évènement présent : c’est aujourd’hui le moment de sortir d’Egypte. Cette image spirituelle ne concerne pas uniquement les Juifs, mais tous les hommes et femmes de ce monde. L’Egypte symbolise l’esclavage du péché, et la servitude du mal qui l’accompagne. La Pâque est le symbole d’une délivrance divine. Le salut vient de l’agneau sacrifié, dont le sang sert désormais de signe pour nous épargner, nous délivrer de la condamnation et du jugement de Dieu : Jésus est l’agneau pascal par lequel nous avons été rachetés (Jean 1 : 29). Quiconque croit en lui échappera au jugement à venir (Jean 3. 16). Que nous soyons Juifs ou non-Juifs, jeune ou âgé, chacun peut se placer aujourd’hui sous le couvert du « sang de l’agneau » (Apocalypse 7. 14). Quelle attitude adopter en tant que croyant aujourd’hui à l’occasion de cette fête de la Pâque ?... Pour les Juifs, la Pâque n’est pas un simple événement ponctuel avec un bon repas et du bon vin. C’est une fête qui dure huit jours. Pour le croyant, la Pâque représente le souvenir de sa propre sortie d’Egypte, le jour où il a reconnu son besoin d’être délivré par Dieu et d’être réconcilié avec lui ; le souvenir du moment décisif où il a accepté le « sang de l’Agneau », l’expiation des fautes réalisée par Jésus pour chacun. Ce souvenir est-il encore présent aujourd’hui dans nos esprits ? La Pâque est aussi une fête de famille. Chacun accueille son frère, sa soeur, avec générosité et joie. Il n’est pas convenable de partager l’agneau du repas en demeurant en conflit avec ses proches. C’est l’occasion favorable pour se réconcilier et se pardonner mutuellement. Il ne s’agit pas d’être d’accord sur toutes les questions et de partager rigoureusement les mêmes convictions dans tous les domaines, mais d’être en paix les uns avec les autres, afin de partager la matza et de boire la coupe ensemble devant Dieu. Créé le 02 décembre 2002 - 3 - Publications du Berger d’Israël PUB 04 Conclusion Il faut conclure. Boucoup de choses ont été dites pour lesquelles on peut ne pas être entièrement d’accord. Qu’importe ! L’essentiel est dans la joie que nous procure notre Sauveur et Seigneur Jésus, Lui qui nous a réconcilié avec le Père par son sacrifice. En quoi cette nuit était-elle si différente des autres nuits ? Je pense que nous avons donné la réponse. Je poserai aussi une question : aux enfants comme aux grands ?... En quoi cette journée peut-elle être différente aujourd’hui ? Que la grâce et la paix vous soient données par Yéshoua’ (Jésus) notre Pâque.
Posted on: Sun, 30 Jun 2013 00:11:44 +0000

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