QUAND VIENT LA FIN DE L’ETE… « Le périple vers les vacances - TopicsExpress



          

QUAND VIENT LA FIN DE L’ETE… « Le périple vers les vacances d’été de ma petite enfance est si loin… Ces vrais paysans vendant leurs vrais fruits le long de vraies routes. Il y avait aussi ces odeurs que je ne connaissais pas. Collines bleues au parfum de pin, de thym et de lavande. Campagnes embaumant le jasmin, la rose, le laurier et les agrumes. Cuisines fleurant bon l’huile d’olive, l’ail et le basilic. Prosciutti et Parmesans de chez l’Italien… Tout un monde jouant d’un orgue de fragrances infinies, variant à l’extrême de l’agressivité quasi barbare au subtilissime presque oriental. Le Sud, la Provence, je ne me suis jamais donné à eux, ce sont eux qui m’ont pris et embrassé avec fougue. Comment aurais-je pu deviner alors que ça deviendrai si rapidement mon Pays ? – Un Pays que j’aime avec passion. Adolescent, dans le patelin où je vivais, août c’était le temps des ultimes fêtes de village, point d’orgue de l’été qui partait. A la fin du mois, c’était la fermeture des colonies de vacances et le départ des monitrices. Les campings se vidaient, les parasols des terrasses n’abritaient plus que des tables vides. Le grand pré devenait alors sinistre sans ses gamins jouant dans le soleil, ni ses rendez-vous amoureux le soir venu. Un silence sépulcral, troublé seulement par la chute de quelques marrons d’inde, venait seul envahir tout l’espace. Puis c’était l’engourdissement létal du village. Un peu plus tard, un peu plus vieux déjà, j’étais alors D-J pendant l’été, ce fut le signe de la fin de la saison. A partir du quinze du mois, les estivantes rentraient chez elles. Jour après jour l’eau de mer devenait plus fraîche et le sable plus humide. Peu à peu les plages n’accueillaient plus que des hédonistes amateurs forcenés de soleil ou de vieux rhumatisants en mal de chaleur. Phénomène d’hyper photosensibilité, ou sombre prémonition, d’aussi loin que je me souvienne, je n’ai jamais aimé cette période. Je l’ai toujours ressentie comme le sinistre prélude à la rentrée. Une récréation formatée, une farandole apparemment effrénée qui n’est en fait que le pas de deux de la Camarde et du temps qui passe. C’est marrant qu’en écrivant ces lignes, je réalise soudain que bien des fois les fins d’été furent d’effroyables époques. Saint Barthélemy, août 1914, septembre 1939… » ( Pierre-Eric KLEY-LECLERC – « Le soleil se lève au nord » )
Posted on: Sat, 21 Sep 2013 20:39:44 +0000

Trending Topics



Recently Viewed Topics




© 2015