Quand jai accepté lemploi que joccupe toujours actuellement, - TopicsExpress



          

Quand jai accepté lemploi que joccupe toujours actuellement, jétais sans activité. Lors de lentretien de recrutement, et surtout à la sortie, je savais déjà que javais le djob... Avant même que lexamen des candidatures ne soit fait... Il y a des signes qui ne trompent pas. Il faut dire que sétait une vraie aubaine, je navais pas la compétence pour le sujet à traiter mais peu importait, ils cherchaient quelquun urgemment et jétais là. Seulement deux heures de transport par jour (aller et retour, pour Paris et sa banlieue cest la norme), une remise en question que jacceptais, finalement, et surtout lidée que jallais rejoindre une équipe de professionnels avec un boulot qui allait occuper toutes mes journées. Hélas, je dois avouer que je déchantais à peine arrivée. Les journées sont difficiles à remplir et je repars le soir avec le sentiment davoir volé mes concitoyens car... oserais-je le dire ? OUI ! Je travaille dans une administration. Je crois bien quaujourdhui..... Je vais tâcher de décrire, je ne trouve pas le mot qui conviendrait ! Arrivée à 8h30 au bureau. Je ne suis pas en retard aujourdhui. Il faut savoir quen banlieue parisienne pour être sûr darriver à lheure à un rendez-vous, il faudrait presque partir la veille... et encore ! Mais bon, ce matin pas de retard notable. Je minstalle à mon poste de travail. La veste de ma supérieure est là mais pas elle. Elle est très probablement dans le bureau dà côté pour prendre son café. Cest le même rituel tous les matins. Café jusquà environ 9h00 puis pause cigarette jusquà environ 9h15. Aujourdhui, je nai pas beaucoup de travail en perspective ; les pièces jointes dun envoi à inter-changer, préparer lexpédition de quelques documents. Je sais déjà que ma journée sera très calme. A tel point que jai tout prévu pour amortir les périodes dinactivité, je me suis amené du travail (à caractère personnel, malheureusement !) à faire (retouches de photos, etc. Des petites choses discrètes pour peu que ma supérieure ne surveille pas mon écran !). Que nenni ! Cest justement aujourdhui, alors que je pensais avoir trouvé la solution à lennui quotidien dont je suis victime au bureau, que le service informatique a décidé de faire de la maintenance. Et de nous annoncer gaillardement quil est indispensable que nous éteignons nos ordinateurs à partir de 11h45 et ce, jusquau lundi. Difficile à croire ? Puisque je vous le dis... Des trucs comme cela çà ne sinventent pas. Jai alors préparé mes quelques expéditions, en prenant soin de bien tartiner tout de même car je ne voudrais pas me trouver lundi matin dépourvue de toute tâche et, docilement, jai éteins mon ordinateur à lheure dite. Jai déjeuné, au bureau, vers midi (tous les autres étaient dans un autre bureau, il y avait un lunch campagnard organisé pour un départ) et puis jai pris mon livre et suis allée minstaller sous un arbre dans le parc. Je ne suis pas revenue au bureau avant 13h45 et tous les autres employés étaient encore soit à la garden party soit en train de fumer. Si javais su, je serais restée sous mon arbre ! Je crois que tous nous pensions (jespérais aussi, secrètement) que le patron allait nous donner notre après-midi de congé, compte tenu des circonstances, eh bien non. Il a fallu rester présent, jusquà lheure du départ, à savoir 16h03 pour un vendredi. Javais bien commencé à ranger quelques archives mais la copine de ma supérieure (je lappelle lagitée du bocal, parce que cest une personne très jeune et comme son surnom lindique, particulièrement agitée) est venue stagner dans le bureau et faire des messes basses avec ma supérieure, chacune avec son téléphone portable et bzzz, bzzz, etc. Agacée, jai mis mes archives de côté, je les rangerais la semaine prochaine. Jai bien tenté de partir 20 minutes plus tôt, juste histoire davoir le train davant pour rentrer chez moi, mais là non plus pas d’échappatoire possible. Ma supérieure me dit, toute contente : « aller plus que vingt minutes ! ». Je lui garde un chien de ma chienne comme dirait lautre et jespère quelle naura pas besoin de mes services un soir après que le gong aura sonné. Faudrait voir à ne pas pousser mémé dans les orties ! Et finalement, mon activité principale au bureau aujourdhui aura été de lire mon livre. Doù le titre du présent article. Très bon livre par ailleurs. Ce sont les lettres damour que lécrivain Henry Miller écrivit à lactrice Brenda Vénus. Il avait 86 ans, elle était beaucoup plus jeune puisquelle en avait seulement 20 à lépoque. Ces lettres sont magnifiques et je les relis avec beaucoup de plaisir. Les lettres damour peuvent être tellement gnan gnan... Alors que celles-ci... Quel rythme et quelle passion. Je retiens dentre toutes lorquHenry termine ses lettres à Brenda par : ... je pense tout le temps à toi et même entre temps... Jadore la formule.
Posted on: Sat, 02 Nov 2013 16:48:04 +0000

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