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Qui parmi les spectateurs de la station d’Alger de la télévision française s’attendait, ce 17 juin 1962, à voir et à entendre le Dr Chawki Mostefai, responsable du groupe FLN de l’Exécutif provisoire faire état d’un accord entre le Front et l’OAS et qui des Algériens en ont aujourd’hui connaissance ? L’accord, confirmé le soir même par Jean- Jacques Susini, responsable politique de l’OAS, dans une émission pirate, pour autant qu’il ait pu aussi surprendre acteurs et observateurs du conflit, n’en marque pas moins une inflexion décisive dans le cours de la transition vers l’indépendance mise en place par les accords d’Evian de mars 1962. Il est pour le moins notable qu’en cinquante années d’indépendance et de polémiques récurrentes de légitimité ou portant sur tel fait ou tel acteur de la guerre d’indépendance, cet épisode, non dénué d’enjeux dans un contexte d’extrême violence, ait été à ce point scotomisé et littéralement effacé de la mémoire collective nationale. L’accord du 17 juin 1962 est-il ainsi stricto sensu un non-événement à la fois dans la liturgie patriotique instituée — dont il ne pouvait que bouleverser les postulats héroïques et populistes — mais aussi dans les élaborations académiques d’un récit national et tout autant dans les recherches — souvent d’une grande diversité — engagées y compris en France même. Dans ses mémoires, le président de l’Exécutif provisoire Abderrahmane Farès, qui avait joué un rôle de premier plan dans la conduite de ces négociations, a priori improbables, souligne que cet accord «amena le miracle de la fin immédiate de l’OAS et de la guerre d’Algérie» (1). Ce seul titre justifierait que l’on s’y intéressât et que l’on rappelât ce que fut l’OAS, ses objectifs et les conditions qui présidèrent aux négociations avec le FLN.
Posted on: Sun, 23 Jun 2013 22:13:00 +0000

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