Qui produit sa propre pitance ? Qui peut s’abreuver directement - TopicsExpress



          

Qui produit sa propre pitance ? Qui peut s’abreuver directement à une source d’eau gratuite et non-polluée ? Qui peut se loger sans passer par le marché locatif ou les professionnels du bâtiment ? Qui aujourd’hui n’a pas recours pour subvenir à ses besoins les plus élémentaires aux différents circuits marchands, que ce soit des grandes surfaces aux produits importés « Made in china » ? L’avènement d’une société où le travail passe essentiellement par le salariat - et par le travail domestique, souvent invisibilisé en tant que travail - a été rendu possible par la perte de la pleine maîtrise de nos conditions l’existence. La généralisation de l’exploitation salariale a eu pour effet de générer des profits pour une minorité de nanti.e.s et de créer une masse de consommateur.trice.s sevré.e.s à coup de zones commerciales. On s’est éloigné du travail comme activité utile, permettant de maintenir un rapport équilibré avec notre communauté, de prendre soin de notre environnement et de façonner le monde de manière harmonieuse. C’est pourtant ce travail que nous défendons, celui associé à l’acquisition du « métier » et de savoir-faire spécifiques. TRAVAIL ET PRÉCARITÉ La société fondée sur le capitalisme, avec son lot d’industries, a enlevé systématiquement toute signification à l’activité de produire et de fabriquer. Avec l’extension du numérique et les mutations des modes de production, nous sommes assignés à accepter de changer de travail ou de secteur d’activité régulièrement, nous devons être capable d’investir, docilement et avec souplesse, de nouveaux lieux et de nouveaux modes de vie, nous sommes contraints de nous former en continu tout au long de nos carrières... Adaptables, malléables, flexibles à merci, voilà à quoi devrait ressembler notre travail pour ceux qui nous embauchent. Ces transformations s’accompagnent d’une gestion de plus en plus individuelle des salarié-e-s, de formes toujours nouvelles de management et de la généralisation des contrats instables qui mettent en place une société de la précarité. Notre condition de femmes et d’hommes modernes nous maintient donc dans la dépendance du système capitaliste, ainsi que des aides de l’État et de ses relais associatifs. La peur du licenciement alimente notre soumission et facilite notre participation, plus ou moins contrainte, aux tâches les plus absurdes comme aux pires saloperies : travail dans les industries mortifères, missions de contrôle social, etc. Si le « plein emploi » est bien mort, la centralité du travail perdure. Car l’obtention d’un job de merde payé des miettes vaudrait mieux que pas d’emploi du tout.... Pendant combien de temps encore ? REMETTRE LE TRAVAIL À L’ENDROIT Retrouver du sens dans notre travail ne pourra se faire qu’en repensant l’utilité sociale et écologique de ce qui est produit. Seule l’invention d’autres modes de production et d’une autre organisation du travail peut conduire à l’auto-réalisation des individu-e-s. La recherche d’autonomie tant au niveau de la production que de la consommation pourra mener à l’épanouissement de collectivités plus libres. Il n’est d’ailleurs pas d’activités qui puissent rester en dehors de ce double mouvement de remise en question et de transformation pratique : aussi bien le travail en supermarché que l’artisanat, les professions dîtes libérales que le travail domestique. Pour récupérer des marges de manoeuvre, le combat pour la justice sociale devra prendre en compte la critique du productivisme, des technologies, de la parcellisation du travail et de sa hiérarchisation. Le travail n’aura donc de sens que s’il est réalisé de façon auto-organisée, à la base. !
Posted on: Thu, 19 Sep 2013 18:52:43 +0000

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